Quand au terme des soixante minutes règlementaires, le pivot Artem Karalek laissé libre de ses mouvements par une défense de Barcelone tactiquement mal inspirée, a égalisé, arrachant de fait, la prolongation, on a bien cru que Kielce était en train de renouveler le scénario de 2016. Six ans plus tôt, l'équipe déjà coachée par Talant Dujshebaev avait réussi non seulement l'exploit de remonter un handicap de 9 buts sur les Hongrois de Veszprém, de faire durer le plaisir jusqu'aux tirs au but et surtout d'inscrire pour la 1ère fois de son histoire, son nom au palmarès de la Ligue des Champions ! Cette fois-ci, le scénario n'a pourtant pas été le même. Pendant le match mais surtout lors de cette séance où un face à face avec un gardien devient si déterminant. Si en 1ère période, les Catalans ont tenté d'imposer leur rythme, montré un peu plus d'efficacité en attaque et de sérieux en défense, poussant leur adversaire à abandonner quelques ballons en route (5-2 à la 7ème), l'écart a été vite réduit grâce notamment à la prestation d'Andreas Wolff qui a engagé un bras de fer dans ses cages avec son vis-à-vis Gonzalo Perez de Vargas. Juste avant la pause, le Barça privé très tôt de son meneur de jeu Luka Cindric, s'est mis à son tour à perdre des ballons et à être plus brouillon dans ses choix, à commettre des fautes qui vont lui coûter cher. Une petite longueur d'avance avant le retour au vestiaire (14-13) pour les "Blaugrana" donc tout était à faire. Pendant tout le second acte, les deux équipes vont se rendre coup pour coup. Kielce qui avait inscrit le 1er but du match va basculer à nouveau devant (16-17 à la 36ème) et aurait même pu faire le break si le gardien barcelonais ne s'était pas interposé notamment à un quart d'heure du terme face à Moryto à 7 mètres. La guerre des nerfs était déclarée. C'est à celui qui craquerait le 1er. Dans le money-time, les Polonais auraient très bien pu en finir et entrevoir la plus haute marche du podium. Mais l'accumulation des erreurs va l'empêcvher d'envisager un tel dénouement. Il faudra une faute d'inattention de la défense centrale espagnole qui va "oublier" Karalek pour que l'égalisation (28-28) pousse tout le monde à repartir sur une prolongation de 2 fois 5 minutes. Le K-O attendu n'a pas eu lieu et il faudra pousser jusqu'à cette série de 5 face-à-face avec le gardien adverse. Barcelone va réussir ses cinq tirs (le dernier étant parfaitement converti par Ludovic Fabrégas), Kielce va rater son 3ème, Perez de Vargas détournant la trajectoire de son compatriote Alex Dujshebaev. 37-35... le Barça remporte sa 11ème Ligue des Champions et se succède à lui-même au palmarès de l'épreuve. Et ce dimanche soir, quatre Français (Ludo Fabregas, Dika Mem, Timothey N'Guessan et Melvyn Richardson) ont soulevé le trophée.
Finale de la Ligue des Champions, dimanche 19 juin 2022,
Cologne, Lanxess Arena
Barça - Lomza Kielce 37-35 (14-13) (32-32) (5 tirs à 3)
Arbitres: Matija Gubica & Boris Milosevic (Croatie)
Barça: Perez de Vargas (12/44), Maciel - Mem (5/10), Arino (3/4), Janc (1/1), N’Guessan (5/10), Gomez (9/12 dt 5/5 à 7m), Petrus (1/1), Cindrić (0/1), Fernandez (3/3), Makuc (1/1), Langaro (1/2), Richardson (2/4), Fabregas (1/2), Ben Ali, Ali Zein
Lomza Vive Kielce: Kornecki (0/1), Wolff (12/43) - Vujović (4/4), Sánchez-Migallón, Olejniczak, Sićko (3/7), A. Dujshebaev (4/9), Tournat (2/3), Karačić (1/1), Kulesh (4/6), Moryto (4/7 dt 4/5 à 7m), D. Dujshebaev (4/8), Paczkowski, Gębala, Karalek (4/5), Nahi (2/2)
Barça: Gomez (x) Mem (x) Richardson (x) Ali Zein (x) Fabregas (x)
Kielce: Moryto (x) Karacic (x) A. Dujshebaev (0) D. Dujshebaev (x)
Dans la petite finale, la confrontation entre Kiel et Veszprém est allée jusqu'aux tirs au but sans prolongations. Les deux équipes étaient à égalité à l'issue du temps règlementaire (34-34), le face à face avec les gardiens a été fatal aux Hongrois qui ont raté 3 de leurs quatre tentatives. Kiel prend la 3ème place (37-35)