Déjà, coup de chapeau aux dirigeants du Toulouse Féminin Handball qui malgré un dimanche très ensoleillé, qui plus est de l'Ascension et de surcroît ponctué par la fête des mères, avaient réussi en pleine après-midi, à mobiliser une belle cuvée au grand Palais des Sports de la ville rose. Et comme l'équipe de Pessac ne s'était pas déplacée seule, entraînant dans son sillage une centaine de supporters, l'ambiance était au rendez-vous. Après le coup d'envoi donné symboliquement par le gardien du Fénix Jef Lettens, les filles n'ont pas eu le temps de se jauger. A l'initiative des 1ères escarmouches, des Pessacaises plus volontaires et plus déterminées à emballer le match. ont pris possession du grand espace et ont su mettre à mal des Toulousaines méconnaissables qui vont manquer d'agressivité en défense et d'impact en attaque. Si bien qu'après neuf minutes et trois longueurs de retard (3-6), il y avait le feu au Capitole et Fabien Vedel était contraint de poser un temps mort après un nouveau but encaissé. Apparemment au bon moment puisque le recadrage du coach du TFH va avoir pour effet de mettre la capitaine Julie Legatindji (notre photo de tête) et ses partenaires face à leurs responsabilités. Les Girondines pourtant bien en place avec une gardienne en confiance (Juliette Gallais) vont totalement perdre leurs moyens et des ballons, ne pas mettre assez de conviction dans leurs tirs et subir le jeu de transition toulousain. Jusque-là anormalement discrète dans sa cage, Andréa De La Torre va se sublimer et surtout relancer avec une précision millimétrée sur ses attaquantes pour déstabiliser Pessac qui en dix minutes, va encaisser un 8-1 (11-8 à la 20è)! La physionomie de la rencontre n'était plus la même. Tout allait bien dans le meilleur des mondes pour le TFH lorsque Lalie Brouillet était invitée à regagner prématurément et logiquement les tribunes après une main en avant sur le visage de Laurine Daquin. Son absence aurait pu avoir de lourdes conséquences mais Pessac ne va même pas profiter de cette supériorité numérique et va regagner les vestiaires avec un handicap de six unités (17-11).
La pause ne va nullement empâter les Toulousaines qui vont retrouver le parquet avec peut-être encore plus de hargne lorsqu'elles l'avaient quitté. Quatre arrêts de l'inusable De La Torre (la Catalane terminera à 14 parades), des buts qui s'enchaînaient et désormais, c'était un écart quasi abyssal que les Girondines avaient à combler (22-12 à la 40ème). Presque surprises de ne pas être mises en danger, les joueuses du TFH vont manquer de précision, rater des tirs faciles, faire preuve d'une certaine naïveté en défense. Le crédit restait suffisant au tableau d'affichage mais l'équilibre semblait de plus en plus précaire. On les sentait proches de la rupture. Pour peu que leurs vis-à-vis aient les moyens d'accélérer. Pour ne rien arranger, Marion Theys quittait ses coéquipières. Sur une attaque placée, la gauchère toulousaine s'était tordue la cheville gauche (suspicion d'entorse). Avec le rouge de Brouillet dans le 1er acte, cela n'arrangeait pas vraiment la situation sur la base arrière. D'autant que la rentrée de Tiphaine Olivar (photo ci-dessus) va relancer l'adversaire. La pivot va intercepter des ballons et ramener un peu d'espoir dans son camp. Le TFH était retombé dans ses travers de début de rencontre et son avance s'était dangereusement rétrécie (26-22 à la 55ème). Les supporters girondins avaient retrouvé de la voix. A Toulouse, on craignait le pire. C'était sans compter sur Fanny Pigal. Insatiable en défense, les trois buts inscrits en trois minutes par la longiligne arrière vont remettre Toulouse dans le sens de la marche et surtout créer à nouveau un écart substanciel (score final: 31-24). « Déjà, je n’avais pas de doute sur l’investissement des filles, souligne Fabien Vedel. En début de saison, quand on était dans des temps un petit peu faibles comme on a connus aujourd’hui, on n’arrivait pas trop à rebondir mais là, elles ont su remettre un coup d’accélérateur, resserrer la défense pour pouvoir encore marquer sur grand espace. C’était une des clés pour prendre le dessus sur Pessac. » Sept unités pour pouvoir voyager samedi prochain vers Pessac en toute sérénité seront-elles suffisantes ? Les Girondines ont désormais le dos au mur et c'est sans doute dans cette posture qu'elles peuvent se montrer très dangereuses. « Il ne faut pas qu'on aille là-bas dans un certain confort. La blessure de Marion (Theys) va nous obliger à cela et faire pourquoi pas, plus fort. La pression a changé de camp car on ne peut pas se dire qu'avec 7 buts d'avance sur nos adversaires, tout repose sur elles. » Soixante minutes séparent désormais l'une ou l'autre équipe de l'accession à la D2F, cercle très convoité que les Pessacaises veulent aussi intégrer. « Je regrette qu'on ait plus joué un match de championnat qu'un barrage, peste Marc Hoareau, leur coach. Il fallait être plus patient, accepter d'être mené et revenir au fur et à mesure. La tâche sera compliquée mais il faut y croire. Tout le groupe, staff compris va se remettre en question, on va bosser et on verra. » La réponse samedi 4 juin sur le coup de 22h00.
Barrage d'accession à la D2F - Palais des Sports de Toulouse, dimanche 29 mai 2022
Toulouse Féminin HB - Stade Pessacais UC HB 31-24 (MT: 17-11)
Arbitres: Florent Gimel & Jouad Hadjab
TFH: De La Torre (14 arrêts) - Adams Amy (4/4) Adams Florette (2/6) Amardeilh (3/5) Assana (2/3) Bomble (2/2) Brouillet (0/2) Burcea (1/3) Legatindji (3/4) Pigal (5/8) Segur (3/4) Theys (6/8 dt 3/3 à 7m)
PESSAC: Gallais (6 arrêts) Tignon (5 arrêts) - Bouchon (3/9) Daquin (4/9 dt 3/3 à 7m) Delepau (0/1) Desgrolard (1/2) Frebault (1/2) Heure (5/7) Lahitte (0/1) Olivar (4/5) Seailles (1/2) Segura Grau (1/3) Souvercaze (2/4) Tode (2/3)
Le diaporama photos du match par Yves Michel