Des scénarios inattendus, déroutants, Metz et Brest en avaient déjà coécrit pas mal ces six dernières années. Mais rarement sommet aura été aussi baroque que celui-ci. « La deuxième mi-temps a été très pauvre. 7-2, c’est du jamais vu. Nous sommes deux équipes européennes, on doit marquer plus de buts », considérait Grace Zaadi sur Sport en France.
Au sortir d’une élimination européenne à Györ pour le BBH (35-23 en Hongrie), de victoire laborieuse en championnat (20-23 à Dijon) pour les Mosellanes, la séance de rattrapage collective a viré à la déroute pour les championnes en titre. Torpillées dans leur Arena par les Messines (12-24), presque comme un lendemain d’Euro (20-35, le 29 décembre 2018).
Larguées à partir du deuxième quart d’heure (8-10 à la 17ème, 10-17 à la mi-temps), Pauline Coatanéa et ses copines ont inscrit en tout et pour tout deux buts en seconde période. Puis plus rien au-delà de la 42ème. Si le public de l’Arena, compatissant, ne blâmera pas son équipe, l’applaudissant longuement après-coup, l’ailière droit s’en est chargée à chaud, au micro du diffuseur. « C’est une catastrophe. On n’a pas respecté le maillot, le club, le public. On a totalement sombré, on n’a pas été solidaires. Metz ne s’est pas gêné pour nous marcher dessus… »
Bien que reprenant à Paris 92 la place de dauphin, à la faveur du goal-average particulier, Brest a carbonisé un joker dans la course à la deuxième place. Il en reste un autre aux Finistériennes, samedi à Nice, pour digérer la double mésaventure et se remettre d’équerre avant la réception capitale (sans mauvais jeu de mots) de Paris, mercredi prochain. « Il faudra une grosse remise en question », sait Coatanéa.
Loin, très loin devant, grâce à son 24/24 en terme de succès, Metz est mathématiquement certain de finir leader la saison régulière, et de recevoir en finale retour. La force collective (toutes les joueuses de champ ont marqué, sauf Bont, pour 56 % d’efficacité), la puissance du jeu de transition, la solidité des gardiennes (16 parades pour Kapitanovic et Halter, cette dernière ajoutant 2 penaltys à sa collection) ont rendu les demi-finalistes de C1 (le 4 juin à Budapest, contre Kristiansand, tenant du titre) indétrônable. Au moins jusqu’à la réception de Nantes (18 mai) et le déplacement à Paris (21 mai)…