En tout cas, il faut accorder à Brest le droit de s’ériger en petite bête noire de Györ et ce match n’a fait que confirmer que les reines de Hongrie et d’Europe à maintes reprise n’aiment pas les confrontations avec les joueuses du bout du monde. La première période aura été un long calvaire pour elles et sans un show Laura Glauser, l’addition aurait été tellement salée que sans doute la physionomie totale du match aurait été tout autre. Mais si défensivement le bloc de Brest était royal, très vite on va comprendre qu’à l’autre bout du terrain, tout n’était pas aussi lumineux. Des hésitations dans les engagements sur la base arrière, du jeu trop haché malgré une première attaque qui avait livré plein de promesses. Pourtant en profitant d’un peu de jeu rapide, de quelques éclats signés Kalidiatou Niakate ou Monika Kobylinska sur la base arrière et quelques ballons convertis de haute lutte par Pauletta Foppa, Brest va réussir à créer un premier écart conséquent qui va monter à +5 (10-5) avant de le voir un peu se réduire sur la fin de période par des Hongroises un peu plus en réussite face à Sandra Toft.
Ce petit coup de mieux, Györ va capitaliser dessus dès la reprise en recollant vitesse grand V et mettant Brest encore plus en difficulté à la finition avec l’entrée d’une Amandine Leynaud de suite à son top. On pourra avancer pas mal de raisons, la fatigue liée à une fin de saison au galop. Le manque de rotations, un arbitrage parfois bien compliqué à comprendre, mais aussi bien côté Brest que coté Györ, la paire portugaise ayant sans doute oublié que ce n’est pas à elle d’être les stars d’un match. Bref le coup de mou de la seconde période a bien des explications, et le match nul arraché alors que les Hongroises avaient repris la main au score est presque une bonne affaire tant l’attaque du BBH aura été par moment totalement dans le dur. On pourra se rassurer en se disant que celle de Györ n’a pas fait mieux, au contraire, les deux équipes étant largement en dessous des 50% de réussite au shoot. Après les raisons de croire à l’exploit du BBH en terre adverse existent. Mais sans doute pas autant que celles de voir Stine Oftedal ne pas se louper deux fois de suite. Pas plus que de voir Vicki Kristiansen régler la mire, elle qui a arrosé à tout vat pendant 60 minutes. Ou celle de voir Eun Hee Ryu lâcher un peu plus son bras fabuleux de loin.
Bref, Brest aura à gravir une sacrée montagne samedi prochain. On peut se dire que les protégées de Pablo Morel connaissent le chemin pour y arriver et aussi les embûches qui y sont semées.
A Brest (FRA), Arena de Brest
Le samedi 30 avril à 18h00
Brest Bretagne Handball - Györi Audi ETO KC : 21 - 21 (Mi-temps : 11-8)
4 000 spectateurs
Arbitres : MMES Sa Marta et Sa Vania (POR)
Evolution du score : 2-2 5°, 5-4 10°, 8-5 15°, 10-5 20°, 10-6 25°, 11-8 MT - 12-11 35°, 15-14 40°, 17-15 45°, 18-18 50°, 20-20 55°, 21-21 FT
Le diaporama du match par Philippe Riou