C'est un "Boule" très détendu qui ce lundi matin a décroché son téléphone lorsque nous l'avons sollicité. Il faut dire que le week-end a été fructueux et riche d'enseignements. Cela a débuté samedi lorsqu'après avoir été par moments accroché, le BBL a battu l'US Dreux Vernouillet (27-24) avec au passage huit réalisations du meilleur buteur de la poule Elite de N1, Xavier Moreau (le demi-centre girondin totalise désormais 134 buts). Et puis dimanche, le malheur des uns a fait le bonheur des autres. L'ASPTT Mulhouse-Rixheim qui pouvait encore mathématiquement terminer 1ère de la poule, s'est inclinée dans le money-time face à la réserve du PSG (32-33), coachée par Thierry Perreux... un des meilleurs amis de Philippe Gardent. Toutes les planètes étaient correctement alignées. En 17 rencontres, Bordeaux-Bruges-Lormont n'en a perdu que deux (en Alsace contre Mulhouse et à domicile face à Poitiers) et fait deux nuls contre notamment Frontignan, le 2ème au classement, autre grand prétendant à l'accession à la D2. Les dirigeants girondins dans le sillage du président Jean-Paul Onillon, le staff et les joueurs ont donc atteint leur objectif majeur, avec un peu plus d'un mois et demi d'avance,
Philippe, est-ce que tu t'attendais à valider l'accession si tôt ?
Pas forcément. C'est sûr qu'on avait annoncé notre ambition dès le départ, la montée, après... on partait un peu dans l'inconnue et on ne connaissait pas trop le niveau de la poule. Donc accéder à notre objectif plus d'un mois avant la fin, c'est plus tranquilisant car cela nous permet de nous projeter un peu plus tôt. Au niveau du recrutement mais aussi des discussions qu'on va pouvoir avoir avec des partenaires et les institutions.
Vous étiez identifié comme le grand favori pour la montée...
On peut le dire maintenant. En septembre, ce n'était pas forcément gagné d'avance. De 2 ou 3 VAP, on s'est retrouvé à 8 et qui aurait pu penser que Mulhouse allait s'effondrer comme ça dès la reprise en février ?
As-tu senti que vous étiez l'équipe qui faisait la plus peur ?
Oui, on l'a senti, c'est sûr. Dès les 1ers matches (Mulhouse s'impose dès la 1ère journée, Poitiers sur la 9ème), quand les adversaires nous malmenaient ou gagnaient, tu avais l'impression qu'ils avaient remporté la coupe du Monde, on sentait qu'on était l'équipe à battre. En parallèle, on avait aussi l'impression qu'ils nous prenaient pour l'équipe du Qatar ! (sourires) Ce que je retiens, c'est que mes joueurs ont répondu présents.
La cerise, maintenant, ça serait le titre de N1 ?
On va dire que le plus important est fait. Après, on est tous des compétiteurs. On va essayer de consolider et donc conserver notre 1ère place, tout en préparant la saison prochaine. Tu la prépares en étant aussi exigent par rapport aux matches qui restent même si l'objectif est atteint. La culture de la gagne, c'est une marque de fabrique qu'il faut instaurer dans ce club ! Ensuite, il faut aussi réparer certains organismes en vue justement de la saison à venir. Un ou deux gars doivent passer sur le billard. Il va falloir décider avec eux s'ils le font maintenant ou un peu plus tard .
Cela concerne quels joueurs ?
Notre jeune ailier droit Karim Balti doit faire une petite "révision" de l'épaule et Paul-Louis Guiraudou doit nettoyer son genou. Ce ne sont pas de grosses interventions mais cela équivaut à des absences de 2 à 3 mois. "Pilou" qui continue à jouer, plutôt bien d'ailleurs, est assez gêné par ce genou. Donc on va voir car il y a quand même le titre de N1 à jouer.
La Proligue, c'est vraiment un palier qu'il faudra digérer ?
En tout cas, le niveau de la D2 est très élevé. Des clubs ont fait de gros efforts en matière de budget et certains n'hésitent pas à recruter de gros joueurs. Pour nous, le plus dur commence. Il y a une grosse marche entre la N1 élite et la Proligue. Et à tous points de vue et pas uniquement sportifs. Il faut qu'on se structure mieux et puis après, il faut se maintenir. Il y aura quand même du recrutement à faire.
Un gros recrutement ?
Comme on a commencé à le faire. Il faut qu'il y ait un mix entre des joueurs expérimentés qui connaissent les difficultés de ce type de championnat et des jeunes joueurs qui vont le découvrir. Quand tu construis un club, le recrutement est encore plus stratégique. Tu ne réfléchis pas d'une année pour l'autre. La réflexion s'établit sur les 2-3 années à venir en veillant à ce qu'au terme d'une saison, on ne se retrouve pas avec les 3/4 des mecs en fin de contrat. Il y aura de nouvelles têtes, des gars qui ont l'habitude des joutes de D2... voire plus.
Xavier Moreau... meilleur réalisateur de la N1 élite (134 buts Moyenne 7,88/match)