Dans le handball, Briffe est un nom qui n’est pas prêt à disparaître. Après Benjamin qui est passé par Toulouse, Cesson puis Aix avant de s’expatrier vers les Etats Unis et Romain qui évolue toujours à Cesson où il est revenu la saison dernière, après une parenthèse à Chambéry, Mathéo, le dernier de la fratrie pointe le bout de son nez. Sous le regard protecteur de Jean Marc, le père ancien joueur de Gonfreville l’Orcher et de Laurence, la maman ancienne prof de gym. « J’ai démarré vers 4 ans et avec Martin, mon frère jumeau, on s’est retrouvé ensemble avec un ballon dans les mains. Personne ne m’a obligé à choisir ce sport, j’en ai essayé d’autres mais le hand, au fil du temps, cela m’a plu. » Nés en janvier 2001, les deux frangins suivent le mouvement et rapidement se retrouvent en sélections départementales et régionales. Mais avant d’entrer au lycée leurs chemins se sont séparés. « De mon côté, je rêvais de haut niveau et ça commence par l’entrée au pôle espoirs (à Cesson). Martin lui, voulait que le hand reste un loisir qu’il pratique toujours avec ses potes à Vannes. Cette année, il est en fac de sciences à Rennes. » Chez les Briffe, les études ont toujours été une condition avant toute progression dans le sport. Mathéo n’échappe pas à la règle et a entamé sa 3ème année en Staps mention entraînement sportif. « Nos parents nous ont toujours dit qu’il ne fallait rien lâcher et qu’une carrière sportive pouvait s’arrêter brutalement. » Après le Pôle, le demi-centre a tout naturellement rejoint le centre de formation de Cesson et sa progression est conforme aux prévisions à tel point que la saison passée, le coach Sébastien Leriche l’a convié aux entraînements et à quelques matches avec les pros. Depuis la rentrée de septembre, son temps de jeu s’est accru. A la faveur de quelques blessures dans l’effectif mais aussi parce que l’intéressé offre des qualités notamment au niveau du shoot. Il acquiert de la confiance et de l’expérience. Dans une équipe où il peut compter sur un soutien de poids, Romain de douze ans son aîné. « Il y a une réelle complicité entre nous. Quand j’étais plus jeune, c’était mon souhait d’évoluer à ses côtés et je n’y vois que des avantages. On est constamment dans le dialogue et je dois reconnaître qu’il n’est pas plus exigeant qu’un autre parce que je suis son petit frère. »



Romain (photo ci-dessus) en effet, se garde bien d’être envahissant. Lui, qui après une expérience de 4 ans en Savoie avec en 2019 un succès en finale de Coupe de France, a retrouvé ses racines bretonnes, son environnement familial, une Arena toute neuve et une équipe qui réintégrait l’élite du hand français. « Cela n’a pas été évident mentalement car il a fallu gérer plusieurs paramètres. Le maintien et la pandémie. Mais déjà, l’ambiance était excellente dans le groupe et quand on a repris, l’été dernier, j’ai senti qu’il y avait la même cohésion. » Et après un 1er succès face à l’éternel rival nantais, l’équipe a instauré une certaine invincibilité à domicile. Ce qui lui vaut d’être classée 5ème de Starligue après 19 matches. Et les deux Briffe ont pu partager le même plaisir. « Mathéo a tout de suite pris la mesure de ce qui lui était demandé par le coach, valide Romain. Je suis vraiment fier de ce qu’il accomplit. Il y a de ma part, beaucoup de bienveillance à son égard. Mon but est de l’aider sans être sur son dos tout le temps. S’il ressent le besoin de me demander mon avis, je serai toujours à l’écoute. » Transmettre le savoir-faire et surtout les valeurs qui forgent l’esprit et renforcent l’assurance. Même si le plus jeune garde une certaine humilité. « Je dois m’améliorer dans plein de secteurs, souligne Mathéo. J’aime tirer de loin, aller chercher le duel mais pour être complet, il faut que je sois à l’aise en défense. Je dois aussi progresser dans la vision du jeu. Ici, comme il n’y a pas de stars, on se sent en famille. Et puis c’est plus facile, je pense d’être bien intégré lorsque les résultats sportifs sont favorables. » Cesson parmi les meilleurs de Starligue ? C’est actuellement une réalité. Pourtant, le club revendique le 11ème budget de l’élite. Ce dimanche, les joueurs de Sébastien Leriche ont un challenge à relever : aller défier Montpellier (le 4ème avec 2pts d'avance) sur ses terres. « Ne nous emballons pas, tempère Romain Briffe. On sait qu’on est capable du meilleur comme du pire. On va aborder ce match en toute modestie, sans pression et s’il y a quelque chose à ramener, on ne s’en privera pas. » La saison dernière, cela ne s’était pas trop mal passé puisque les Bretons avaient arraché le nul dans l’Hérault. 

Outre Montpellier-Cesson, les enseignements à l'issue de cette 20ème journée de l'élite peuvent être nombreux. Programmé également ce dimanche, le duel au sommet entre le PSG et Nantes. Les Parisiens restent sur une défaite sans grande conséquence à domicile, jeudi en Ligue des Champions face aux Hongrois de Veszprém. En Starligue, ils ont une sacrée marge (7 pts d'avance par rapport au "H") et peuvent donc voir la suite avec sérénité  Mais on se rappelle que la saison passée, c'est justement face aux Nantais qui plus est à Coubertin, qu'ils avaient concédé leur seule défaite en championnat, le 26 avril (24-25). 

Pays d'Aix (3è) qui reste sur une défaite à domicile face à St Raphaël se déplace ce vendredi à Limoges. Avant ce revers face aux Varois, les joueurs de Thierry Anti avaient enchaîné quatre succès de rang en championnat. Ils ont sauvé l'honneur mardi en remportant leur seule victoire en Ligue Européenne face à Logrono. 

Le résultat de la confrontation entre St Raphaël et Nîmes ce samedi est déterminant car le vainqueur aura l'avantage de rester au contact des équipes bien placées pour un ticket européen. A ceci près que les Raphaélois (ex aequo en points avec l'USAM) comptent deux matches en moins à disputer contre... Istres. Ils devront se méfier du rebond d'une équipe nîmoise qui la saison passée, était venue gagnée au Palais des Sports. 

Si Toulouse et Chambéry qui se déplacent respectivement à Nancy (à la recherche d'un nouveau succès parmi l'élite depuis le 14 octobre 2021 !) et à Chartres, tenteront de ne pas se laisser se décrocher de ce wagon européen, le Dunkerque-Istres et le Créteil-Saran  (ce vendredi) ont une importance pour le bas du classement. Un succès à domicile permettra aux Nordistes et aux Val-de-Marnais de se mettre un peu plus à l'abri. Mais attention, Saran a montré ses capacités à aller gagner à Chartres voilà 3 semaines et Istres, et ce n'est pas négligeable pointent à l'avant-dernière place mais avec deux matches en moins.