2013-2014. Il y a huit ans, Dunkerque occupait sans faillir les hautes sphères de la 1ère division au point de terminer sur la plus haute marche du podium et d’inscrire sur sa carte de visite, un titre de champion de France. Le seul que les Parisiens version qatari n’ont pas su dompter. L’héritage a été difficile à faire fructifier. Saison après saison, le niveau s’est appauvri, certains choix au niveau du recrutement n’ont pas été heureux et les mauvais résultats ont le plus souvent alimenté le quotidien nordiste.
L’exercice présent n’échappe pas à la tendance. Sur courant alternatif avant la trêve internationale, la reprise depuis février est calamiteuse. A une exception près, la qualification pour le 4ème tour de la coupe de France aux dépens de Sélestat… en Alsace, au terme d’une séance de tirs au but. En championnat, c’est la dégringolade. Quatre défaites de rang qui projettent l’équipe à la 13ème place, ex aequo avec Istres (qui compte un match en moins) et à seulement deux points de Saran, le 1er relégable.
Sans crier au feu, la situation est devenue inquiétante à tel point qu’en cette fin de semaine, plus pour leur marquer son soutien qu’apparaître en père Fouettard, le président Jean Pierre Vandaele a sauté à la dernière minute dans un avion et rejoint ses joueurs à Toulouse. « Je suis passé les voir à l’hôtel et je leur ai dit qu’ils ne pouvaient pas faire partie de l’équipe personnifiant la descente de l’USDK en Proligue. Ce n’est pas possible, ils ne peuvent pas porter cette responsabilité. » Surtout après 31 ans ininterrompus au sein de l’élite du hand national. Les paroles du patron du club nordiste ont-elles été suivies d’effet ? Dans l’absolu, pas vraiment puisque Dunkerque s’est incliné face au Fénix (26-23). Pour autant, après la pitoyable prestation à Limoges (36-29), deux jours plus tôt en match en retard de la 13ème journée, tout n’est pas à jeter. Menés de six buts à la 33ème, les Nordistes sont parvenus à refaire leur retard (19-19 à la 42ème). « Ce qui est intéressant, valide le président, c’est qu’il y a eu cette réaction mais elle a été insuffisante pour espérer mieux. Sur l’ensemble, il y a eu trop d’immanquables, des tirs à 6m mal négociés, on jette deux pénaltys, on manque de continuité et de lucidité dans des moments importants. Certains joueurs ne prennent même pas leurs responsabilités au tir ou alors cèdent à la précipitation. » Dans cette formation, certains comme Kornel Nagy ou Kader Rahim se sont épuisés à être un peu partout. Que dire de Dylan Garain (photo de tête) qui cherche le niveau qui était le sien voilà 4 ans et qu’il n’a jamais retrouvé. L’arrière guadeloupéen ballotté entre Paris, Nîmes pour finalement atterrir à Dunkerque est en manque de repères, de confiance. Sauf que Patrick Cazal ne peut s’offrir le luxe de se passer d’un tel élément. « Je dis qu’il y a danger, met en garde Jean Pierre Vandaele. Aujourd’hui, avec nos résultats j’ai bien peur qu’on soit englué dans une spirale infernale. Il faut donc qu’on réagisse. Ce sera désormais à la vie à la mort pour toutes les confrontations qui vont se présenter. Il y a urgence, l’objectif n°1, c’est d’éviter la descente. » On ne saurait être plus clair. Ce vendredi, un joueur a incarné à lui seul la révolte.
Comme à son habitude Samir Bellahcène a repoussé l’échéance et dans un temps faible toulousain, mis les tireurs adverses en échec (13 arrêts au total). « On a essayé de relever la tête au moins défensivement. A Limoges, c’était catastrophique, cette fois, on a fait preuve de combattivité et d’envie. » Mais serait-on tenté d’ajouter, cela n’a pas suffi. « J’estime qu’on a les moyens de battre beaucoup d’équipes. Il n’y a pas de découragement malgré les résultats qui ne suivent pas. On est loin d’être mort. L’heure n’est plus aux beaux discours. Il faut désormais des actes. C’est avant tout une histoire d’hommes et c’est sur le terrain que cela doit se passer. » Les mots sont pesés, le ton est solennel et sincère.
Et le gardien de buts trouve écho dans les propos d’un autre cadre de l’équipe, le pivot Benjamin Afgour, formé au club. « On doit faire le dos rond, rester mobilisés. On doit se dire que notre destin est entre nos mains et qu’il ne faut pas laisser passer les occasions. Jeunes, anciens, tout le monde est dans le même bateau. On doit tout donner pour le club, on ne le laissera pas en mauvaise posture. C’est inconcevable d’imaginer retrouver Dunkerque à une autre échelle que la 1ère division à la fin de la saison. » Les Nordistes comptent sur la prochaine visite de St Raphaël, vendredi 25 février pour retrouver un peu plus de sérénité.
Les Varois justement qui bénéficieront d’un repos supplémentaire puisque la confrontation programmée face à Istres a été reportée, l’adversaire istréen ayant fait valoir quelques cas de Covid au sein de l’effectif.
Ce début de 17ème journée, a été surtout profitable à Toulouse qui, dans le sillage d’un Nemanja Ilic (10 buts) et d’un Jef Lettens (16 arrêts) des grands soirs, s’est donc imposé face à Dunkerque mais qui a aussi profité du faux pas de Chambéry, à domicile face à Nantes. Les Toulousains basculent à la 4ème place de Starligue ex aequo avec Cesson (qui a pris le meilleur la veille sur Nancy) et Montpellier (qui se déplace ce samedi à Créteil). Le ‘’H’’ a dominé la majeure partie de la rencontre face aux Chambériens pour la terminer en boulet de canon (25-32). Grâce à ce nouveau succès pour lequel les 11 réalisations de Valero Rivera ont pris une part prépondérante, ils confortent leur place de dauphin derrière le PSG (qui accueille Limoges dimanche). Dans l’autre opposition de ce vendredi, Saran entretient l’espoir puisque les partenaires de Nicolas Gauthier (18 arrêts) sont allés grappiller deux précieux points à Chartres (23-30).