Avec la 1ère période qu'ils ont offerte à tous ceux qui les soutiennent, les Français ne pouvaient pas perdre ce match. Cette victoire s'est construite sur les fondations d'une défense tricolore souveraine devant un Vincent Gérard magistral. Le gardien parisien a progressivement pris la mesure de tous les Serbes. Il s'est installé dans son périmètre et a dressé de telles barricades que personne (ou presque) n'a pu entrer. A 6 mètres, sur des tirs venus de la base arrière, en dissuasion, en déséquilibre, bref, Vincent était un chat qui se glisse dans tous les espaces. Avec 10 arrêts à la pause (sur 12 au total lorsqu'il laissera le siège encore fumant à Wesley Pardin pour le dernier quart d'heure), le portier des Bleus avait déjà rempli son contrat. Il avait râté la préparation traversant une épreuve familiale dure à supporter, il n'a pas eu à gamberger, se mettant tout de suite au niveau, sur la lancée de ce qu'il avait notamment montré cet été, pendant la belle aventure olympique. 

Sur son banc, totalement impuissant, Toni Gerona pouvait ruminer et constater les dégâts. Le bloc défensif tricolore et le gardien des Bleus avaient causé d'énormes contrariétés à son équipe avec une complète stérilité en attaque. Le pivot Marsenic avait inscrit le 5ème but au quart d'heure après une disette de 6 minutes puis le demi-centre Kukic, le 6ème, juste avant la mi-temps après une série de tentatives avortées qui avait duré 11 minutes. Le coach serbe avait raison d'en vouloir à ses attaquants mais également à sa défense. Face à la France dans ces trente 1ères minutes, elle a montré ses limites à l'image d'un Dragan Pechmalbec que la volonté de bien faire face à ses anciens coéquipiers, a totalement paralysé. Offensivement, les Tricolores ont régalé les connaisseurs. Avec dans le rôle du maître de cérémonie, du chef d'orchestre, de l'altruiste, Kentin Mahé. Dans le pays où il a élu domicile depuis bientôt 4 ans et face notamment à Vladimir Cupara, le portier qu'il a l'habitude de côtoyer à Veszprém, le meneur de jeu monté sur ressort s'est véritablement régalé. Il a notamment profité des largesses offertes par la Serbie. Un 6/8 en 30' à son crédit sans oublier de faire briller ses partenaires. 

Kentin Mahé (demi-centre de l'EDF) : On a bien su répondre à leur défense agressive, et notre défense nous a permis de montrer les ballons pour marquer des buts faciles. Ce soir, peut-être que Dika était un peu plus attendu et que j’en ai profité, mais c’est à l’image de cette équipe de France. On arrive tous à apporter quelque chose, tout le monde s’adapte à ce qui se passe en face de nous, et on a des profils différents pour arriver à trouver la faille. Je pense que les deux jours de repos peuvent nous être bénéfiques, on va voir un petit peu ce qui se passe autour de nous, l’engouement à Budapest, je pense sincèrement que c’est une bonne chose.

Le diaporama du match par Icon Sport - FFHB