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25 minutes de rêve, une fin en cauchemar

Mondial

dimanche 19 décembre 2021 - © François Dasriaux

 5 min 36 de lecture

Pendant 25 minutes, les Bleues ont été les reines du Monde et menaient de 6 buts dans la finale des championnats du Monde face aux Norvégiennes. Le problème c’est qu’il restait encore 35 minutes de jeu et tout s’est très vite transformé en cauchemar avec des Tricolores rattrapées par leurs errements offensifs et en échec complet au shoot face à Silje Solberg. Tout cela a donné tous les ballons aux reines du Nord pour se lancer dans du jeu rapide et crucifier les Bleues et totalement prendre la main sur le match pour au final une défaite 22 à 29 pour la France.


Même si on a pu rêver très fort pendant presque toute la première période, il faut avouer que ce nouveau titre de championnes du Monde est totalement mérité pour les Norvégiennes. Le jeu produit par le trio Stine Oftedal – Nora Mork – Henny Reistad a été somptueux et les relations avec Kari Brattset en pivot royales. Ça c’est côté offensif, tout ce qui a permis entre la 27° et la 33° d’infliger un 7-1 aux Françaises et de reprendre totalement la main sur le match. Pourtant jusqu’à cette 27° minute, les Bleues étaient les reines absolues du terrain. Une défense de fer qui anticipe tous les mouvements adverses, une activité incessante sur les trajectoires de passes qui pousse les Nordiques à la faute avec quelques ballons envoyés directement en touche, ce qui n’est pas à proprement parler l’habitude de cette équipe et surtout une attaque où tout fonctionnait quasi parfaitement.

Les ailières recevaient les ballons de décalage proprement et pouvaient tranquillement finir le boulot. Pauletta Foppa était trop vite, trop puissante et trop habile pour un duo Aardhal – Brattset dépassé en permanence et même le shoot à 9 mètres fonctionnait mettant la légende Katrine Lunde totalement dans le dur dans les buts norvégiens via des shoots parfaits d'Océane Sercien Ugolin ou Tamara Horacek avec encore une fois une Grâce Zaadi maestro du jeu offensif des Bleues. Bref, la France se baladait et il fallait être sacrément pessimiste pour imaginer ce qui allait suivre, un joli moment de pataugeage organisationnel avec une double exclusion des deux côtés, un 7 mètres obtenu logiquement par Malin Aune et une table qui y perd son chrono, ses stats et son latin. On ne sait pas trop si ces atermoiements des officiels vont être le moment clef ou si c’est qu’entre un physique qui commençait à être entamé côté bleu et l’entrée de Silje Solberg, la bascule se faisait sur le 40x20. Toujours est-il qu’à partir de ce moment, les Bleues vont totalement perdre leur sérénité offensive et rendre ballon sur ballon en cumulant perte de balles et échec au shoot.



Comme face aux Pays-Bas où la Norvège avait comblé un handicap de 7 buts en quelques minutes de façon éclair, les protégées de Thorir Hergeirsson vont recoller de façon trop cinglante pour que les Françaises retrouvent leur calme. Un changement de gardienne un peu tardif, des occasions plus que franches qui sont ratées dans les grandes largeurs et des arrières qui refusent le défi du tir et de la course vers le but, tout ce qui avait été le bât qui blesse dans le jeu tricolore en début de ce mondial ressurgissait. Même si la défense va retrouver sa stabilité et l’entrée de Cléopâtre Darleux très positive, le mal était fait… Quand la Norvège a mis la main sur un match, c’est quasiment impossible de la faire dérailler, et les joueuses jouent avec une telle assurance que tout semble facile, évident et presque trop simple pour elles. La fin du match sera même assez cruelle car une défaite de 7 buts dans une finale, cela fait mal, très mal… Reste à voir comment le groupe France va pouvoir rebondir dans le prochain Euro et dans le Mondial 2023 pour lequel elle est qualifiée, profitant du statut de pays organisateur de leurs bourreaux du jour.

Il ne faut surtout pas oublier que pendant 15 jours, malgré par moment pas mal d’imperfections dans son jeu, la France a su passer tous les obstacles, et la jeunesse de l’effectif laisse espérer de gros progrès dans pas mal de domaines ! Et si jamais Olivier Krumbholz sait trouver la bonne alchimie dans tout cela, ce qu’il a quasiment toujours su faire, alors on a encore de quoi espérer jusqu’à Paris 2024…



A Granollers (ESP), Palau d'Esports de Granollers
Le dimanche 19 décembre 2021 à 17h30
France - Norvège : 22 - 29 (Mi-temps : 16-12)
4 316 spectateurs
Arbitres : MMES Alpaidze Viktoriia et Berezkina Tatiana (RUS)
Evolution du score : 2-2 5°, 4-4 10°, 6-5 15°, 9-7 20°, 14-8 25°, 16-12 MT - 18-19 35°, 20-23 40°, 20-23 45°, 20-26 50°, 21-27 55°, 22-29 FT.

Les réactions (Avec le concours du service de presse de la FFHB)
Olivier Krumbholz" Ça a été un match en deux parties, une première partie de rêve où on mène de six buts et, à ce moment-là, on fait de très grosses erreurs. Ce n'est pas possible de faire de grosses erreurs si on veut battre ce type d'équipe. Les Norvégiennes ont repris de l'énergie, elles s'en sortent bien au niveau du score, avec la domination que l'on a pu avoir. Et derrière, elles nous ont marché dessus, elles sont vite revenues au score, ça nous a mis un coup au moral. A ce moment-là, en plus on a encore raté pas mal de tirs. Derrière, c'était impossible, la dynamique avait changé. Elles se sont battues avec bravoure en défense, les gardiennes se sont battues. Il y a toujours des regrets, mais c'était la première finale pour certaines, la compétition a été longue, il y a neuf matches. Peut-être que la prochaine fois quand elles vont revenir, elles auront plus d'expérience, et on maîtrisera mieux la finale comme on a su les maîtriser par le passé."

Coralie Lassource" Je ne sais pas si cela va nous hanter longtemps, c’est juste que pour l’instant on est déçues, forcément. On s’attendait à mieux, surtout au vu de notre première mi-temps. C’est la loi du sport, il y a un gagnant, un perdant, c’est comme ça. Après, je pense qu’avec du recul, on sera contentes de remporter une médaille. Disputer une finale mondiale quelques mois après une finale des Jeux olympiques, c’est quand même quelque chose d’extraordinaire. À chaud, c’est compliqué de parler et d’être satisfaites mais je pense que cela viendra avec le temps. Je pense qu’on a fait un flop total, je ne sais pas si c’est physiquement ou mentalement. Elles sont revenues en 2e mi-temps plus fortes, nous peut-être un peu trop sereines. Je ne sais pas. Franchement je n’ai rien pour qualifier notre 2e période. Il faudra peut-être revoir les images pour comprendre un peu, avec du recul, ce qui a failli." 

Le diaporama du match par Daniel Vaquero 

25 minutes de rêve, une fin en cauchemar 

Mondial

dimanche 19 décembre 2021 - © François Dasriaux

 5 min 36 de lecture

Pendant 25 minutes, les Bleues ont été les reines du Monde et menaient de 6 buts dans la finale des championnats du Monde face aux Norvégiennes. Le problème c’est qu’il restait encore 35 minutes de jeu et tout s’est très vite transformé en cauchemar avec des Tricolores rattrapées par leurs errements offensifs et en échec complet au shoot face à Silje Solberg. Tout cela a donné tous les ballons aux reines du Nord pour se lancer dans du jeu rapide et crucifier les Bleues et totalement prendre la main sur le match pour au final une défaite 22 à 29 pour la France.


Même si on a pu rêver très fort pendant presque toute la première période, il faut avouer que ce nouveau titre de championnes du Monde est totalement mérité pour les Norvégiennes. Le jeu produit par le trio Stine Oftedal – Nora Mork – Henny Reistad a été somptueux et les relations avec Kari Brattset en pivot royales. Ça c’est côté offensif, tout ce qui a permis entre la 27° et la 33° d’infliger un 7-1 aux Françaises et de reprendre totalement la main sur le match. Pourtant jusqu’à cette 27° minute, les Bleues étaient les reines absolues du terrain. Une défense de fer qui anticipe tous les mouvements adverses, une activité incessante sur les trajectoires de passes qui pousse les Nordiques à la faute avec quelques ballons envoyés directement en touche, ce qui n’est pas à proprement parler l’habitude de cette équipe et surtout une attaque où tout fonctionnait quasi parfaitement.

Les ailières recevaient les ballons de décalage proprement et pouvaient tranquillement finir le boulot. Pauletta Foppa était trop vite, trop puissante et trop habile pour un duo Aardhal – Brattset dépassé en permanence et même le shoot à 9 mètres fonctionnait mettant la légende Katrine Lunde totalement dans le dur dans les buts norvégiens via des shoots parfaits d'Océane Sercien Ugolin ou Tamara Horacek avec encore une fois une Grâce Zaadi maestro du jeu offensif des Bleues. Bref, la France se baladait et il fallait être sacrément pessimiste pour imaginer ce qui allait suivre, un joli moment de pataugeage organisationnel avec une double exclusion des deux côtés, un 7 mètres obtenu logiquement par Malin Aune et une table qui y perd son chrono, ses stats et son latin. On ne sait pas trop si ces atermoiements des officiels vont être le moment clef ou si c’est qu’entre un physique qui commençait à être entamé côté bleu et l’entrée de Silje Solberg, la bascule se faisait sur le 40x20. Toujours est-il qu’à partir de ce moment, les Bleues vont totalement perdre leur sérénité offensive et rendre ballon sur ballon en cumulant perte de balles et échec au shoot.



Comme face aux Pays-Bas où la Norvège avait comblé un handicap de 7 buts en quelques minutes de façon éclair, les protégées de Thorir Hergeirsson vont recoller de façon trop cinglante pour que les Françaises retrouvent leur calme. Un changement de gardienne un peu tardif, des occasions plus que franches qui sont ratées dans les grandes largeurs et des arrières qui refusent le défi du tir et de la course vers le but, tout ce qui avait été le bât qui blesse dans le jeu tricolore en début de ce mondial ressurgissait. Même si la défense va retrouver sa stabilité et l’entrée de Cléopâtre Darleux très positive, le mal était fait… Quand la Norvège a mis la main sur un match, c’est quasiment impossible de la faire dérailler, et les joueuses jouent avec une telle assurance que tout semble facile, évident et presque trop simple pour elles. La fin du match sera même assez cruelle car une défaite de 7 buts dans une finale, cela fait mal, très mal… Reste à voir comment le groupe France va pouvoir rebondir dans le prochain Euro et dans le Mondial 2023 pour lequel elle est qualifiée, profitant du statut de pays organisateur de leurs bourreaux du jour.

Il ne faut surtout pas oublier que pendant 15 jours, malgré par moment pas mal d’imperfections dans son jeu, la France a su passer tous les obstacles, et la jeunesse de l’effectif laisse espérer de gros progrès dans pas mal de domaines ! Et si jamais Olivier Krumbholz sait trouver la bonne alchimie dans tout cela, ce qu’il a quasiment toujours su faire, alors on a encore de quoi espérer jusqu’à Paris 2024…



A Granollers (ESP), Palau d'Esports de Granollers
Le dimanche 19 décembre 2021 à 17h30
France - Norvège : 22 - 29 (Mi-temps : 16-12)
4 316 spectateurs
Arbitres : MMES Alpaidze Viktoriia et Berezkina Tatiana (RUS)
Evolution du score : 2-2 5°, 4-4 10°, 6-5 15°, 9-7 20°, 14-8 25°, 16-12 MT - 18-19 35°, 20-23 40°, 20-23 45°, 20-26 50°, 21-27 55°, 22-29 FT.

Les réactions (Avec le concours du service de presse de la FFHB)
Olivier Krumbholz" Ça a été un match en deux parties, une première partie de rêve où on mène de six buts et, à ce moment-là, on fait de très grosses erreurs. Ce n'est pas possible de faire de grosses erreurs si on veut battre ce type d'équipe. Les Norvégiennes ont repris de l'énergie, elles s'en sortent bien au niveau du score, avec la domination que l'on a pu avoir. Et derrière, elles nous ont marché dessus, elles sont vite revenues au score, ça nous a mis un coup au moral. A ce moment-là, en plus on a encore raté pas mal de tirs. Derrière, c'était impossible, la dynamique avait changé. Elles se sont battues avec bravoure en défense, les gardiennes se sont battues. Il y a toujours des regrets, mais c'était la première finale pour certaines, la compétition a été longue, il y a neuf matches. Peut-être que la prochaine fois quand elles vont revenir, elles auront plus d'expérience, et on maîtrisera mieux la finale comme on a su les maîtriser par le passé."

Coralie Lassource" Je ne sais pas si cela va nous hanter longtemps, c’est juste que pour l’instant on est déçues, forcément. On s’attendait à mieux, surtout au vu de notre première mi-temps. C’est la loi du sport, il y a un gagnant, un perdant, c’est comme ça. Après, je pense qu’avec du recul, on sera contentes de remporter une médaille. Disputer une finale mondiale quelques mois après une finale des Jeux olympiques, c’est quand même quelque chose d’extraordinaire. À chaud, c’est compliqué de parler et d’être satisfaites mais je pense que cela viendra avec le temps. Je pense qu’on a fait un flop total, je ne sais pas si c’est physiquement ou mentalement. Elles sont revenues en 2e mi-temps plus fortes, nous peut-être un peu trop sereines. Je ne sais pas. Franchement je n’ai rien pour qualifier notre 2e période. Il faudra peut-être revoir les images pour comprendre un peu, avec du recul, ce qui a failli." 

Le diaporama du match par Daniel Vaquero 

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Le match

 dimanche 19 décembre 2021

Joueurs du match

 Top Joueur
Eval : 19 | Buts : 5 | Pd : 1 | Int : 1
 Top Gardien
Eval : 18 | Arr Tot : 12 / 24 (50 %)

Résultats de la dernière journée

Jour.  Equ Rec  Equ Vis  Score  Stats  Date 
#13 France F Norvège F 31 28 17/12/2023 19:00
#13 Rép. Tchèque F Monténégro F 24 28 17/12/2023 10:15
#13 Allemagne F Pays Bas F 26 30 17/12/2023 13:00
#13 Suède F Danemark F 27 28 17/12/2023 16:00

Prochaine journée

Journée  Equ Rec  Equ Vis  Date 
Aucune journée supplémentaire

Classement

Place Journée  Equipe  MJ  Vic  Nul  Déf 
1 France F 6 3 3 0 0
2 Danemark F 4 3 2 0 1
3 Norvège F 4 3 2 0 1
4 Pays Bas F 4 3 2 0 1
5 Monténégro F 2 3 1 0 2
6 Allemagne F 2 3 1 0 2
7 Suède F 2 3 1 0 2
8 Rép. Tchèque F 0 3 0 0 3