Des regrets, les Montpelliérains peuvent en avoir ! Comment ont-ils pu laisser passer cette occasion de prendre au moins un point à Paris ? Comment surtout, dans le camp héraultais, personne n’a eu l’idée de garder un œil sur Mikkel Hansen ? Il restait deux secondes au chrono, le ballon a échoué dans les mains du Danois et comme il n’était pas inquiété, il a largement eu le temps d’ajuster son tir et le placer coin long dans la lucarne droite de la cage de Marin Sego. « Mikki » n’a même pas eu à sauter, ni même à se contorsionner. Ses partenaires qui étaient sur le banc ont même marqué un temps d’arrêt avant de fondre sur lui, réalisant que le but était marqué et que le PSG venait encore une fois de battre Montpellier sur ses terres. Un but en or sur le gong, la sentence est cruelle pour les vaincus, encore plus délectable pour ceux qui enchaînent leur 7ème succès consécutif en championnat. C’est une douche froide pour les 8000 spectateurs de l’Arena majoritairement acquis à la cause du MHB et pour les hommes de Canayer qui en cette fin d’après-midi dominicale ont élevé leur niveau de jeu comme ils ont su le faire depuis le début de la saison sur la seule Ligue des Champions.
Montpellier a véritablement montré deux visages. D’entrée Patrice Canayer avait décidé de faire confiance à sa jeune garde avec une base arrière de 23 ans (Wallinus-Villeminot-Bos). Force est de reconnaître que ce n’est pas ce qui a été le plus inspirant. Il y avait de l’implication, de l’envie mais peu à peu des échecs au tir et des pertes de balle. Les Montpelliérains vont aussi tomber sur un Vincent Gérard qui poursuit sur la dynamique amorcée cet été pendant les Jeux Olympiques. Kristopans sur le côté droit et surtout le pivot Syprzak vont faire fructifier le capital du PSG. Après 11 minutes, le trou était béant (4-8) et le coach héraultais posait son 1er temps mort. Changement de système défensif et surtout apport d’un peu plus d’expérience dans chaque ligne avec l’apparition de Moscariello, Simonet et Duarte. Kévin Bonnefoi qui avait totalement loupé son entame, abandonnait son rôle au profit de Sego. Le Croate va immédiatement se signaler sur le gaucher lituanien du PSG. Prémisse d’une production qui au final s’avèrera en Starligue, moins désastreuse qu’à l’accoutumée pour le portier. C’est surtout Diego Simonet qui va donner l’impulsion et par ses changements de rythme, trouver les bonnes solutions. Le MHB va plutôt bien gérer une double infériorité numérique et atteindre la pause en ayant limité les dégâts (17-19).
A la reprise, l’entrée d’Elohim Prandi se faisait sentir mais Montpellier gardait le contact. Les Parisiens vont perdre en justesse et cafouiller leurs intentions. Gérard persistait dans son show en cages, Sego lui apportait la réplique. Pendant dix minutes, les coéquipiers du Croate vont collectionner les occasions de revenir à hauteur de leur vis-à-vis. Ce n’est qu’après l’exclusion définitive de Nédim Rémili (3ème deux minutes), le passage en force de Steins et un geste danti-jeu de Syprzak, qu’à la 5ème tentative, le MHB va (enfin) égaliser (24-24). L’Arena était incandescente. Elle va complètement jubiler à la faveur d’un kung-fu déclenché par Yanis Lenne et conclu par Hugo Descat. Les joueurs de la capitale qui vont réclamer un appui zone, avaient certainement raison mais le but était validé. Il permettait surtout à Montpellier de basculer en tête pour la 1ère fois de la rencontre (26-25). Le dénouement était encore lointain, il restait 13 minutes au chrono et le PSG va profiter d’un relâchement adverse pour placer un 3-0. Tout était à refaire mais galvanisés par l’assistance, les Héraultais se montraient plus incisifs. Eux qui au plus fort, avaient été malmenés de 4 unités en 1ère période, avaient donné le change dans le second acte. Partager le score n’aurait rien eu de scandaleux. C’était sans compter sur Mikkel Hansen.
Les partenaires de Nikola Karabatic restaient sur six succès d’affilée face au MHB, ils en rajoutent un 7ème. Sept victoires, c’est également ce qui caractérise leur invincibilité en championnat. Avant d’aller à Aix samedi où ils pourraient être accrochés, ils prennent de l’avance au classement. Pour Montpellier, la situation ne s’arrange pas. 3ème défaite de la saison (la 1ère à domicile) et une 8ème place bien
inconfortable.
La réaction des deux entraîneurs:
Patrice CANAYER (MHB) : "Ce qui domine, c'est de la frustration de la défaite. Paris a réussi à revenir dans les cinq dernières minutes. Sur le résultat, c'est une grosse déception. On a mis tout l'engagement et la qualité nécessaires. Ça s'est joué à très peu de choses. Leur victoire n'est pas déméritée non plus. Je voulais féliciter le public aussi. Ce soir, l'ambiance a été un ton au-dessus dans un match très engagé et extrêmement correct. Quand Paris joue comme ça, c'est déjà dur de jouer à ce niveau-là et c'est dur de le faire tous les 3 ou 4 jours. Paris a un temps d'avance sur la notion de compétition et dans la régularité de la performance."
Raùl GONZALEZ (PSG) : "Le match a été extraordinaire comme l'ambiance. Cela a été très compliqué pour nous. On a eu un peu de chance à la fin. Je suis très content de la victoire car c'est pas facile de gagner ici. Mikkel Hansen a pris seul la décision de tirer. C'est le type de joueur qui sait faire la différence."
Cette 7ème journée est riche d’enseignements. Avec un sacré coup de froid au Parnasse. Nîmes s’est fait surprendre par Toulouse (25-26) qui occupait la dernière place au classement. Les Gardois n’ont pas su gérer leur avance, ce qui aurait pu les préserver d’une telle déconvenue. Il y a (mais c’est devenu une habitude), le PSG et les autres. Aix, St Raphaël et Nantes qui suivent dans l’ordre ne sont toujours pas passés à l’épreuve des balles parisiennes.
Le diaporama du match Montpellier - PSG par Patrick DAVIGNON