En tout cas après cette démonstration, il est clair que les choix vont se compliquer de plus en plus pour Olivier Krumbholz. Ce sont certes des choix de riche et il faut aussi que tout cela se confirme sur la durée, mais ce que l’on a vu ce soir au Palais des Sports de Besançon rassure sur le devenir de l’équipe de France dans les années à venir. Bien sur ce sont les taulières qui ont entamé le match, hormis Alicia Toublanc, mais qui connaissait déjà l’équipe de France et qui se forge une sacrée expérience au haut niveau avec le BBH en Ligue des Champions. Et ces taulières vont mettre d’entrée le doigt sur la faiblesse tchèque, son peu de rotations et des cadres qui ont du mal à enchaîner les minutes de jeu à haute intensité. Alors, bien évidemment, les protégées de Jan Basny ont tenu un bon quart d’heure, Marketa Jerabkova va faire parler son bras magnifique en quelques occasions pendant que la défense bleue cherchait un peu ses marques. Mais quand celle-ci va trouver le bon volume, les bons ajustements, cela va commencer à piquer sévèrement. Piquer, car les rotations n’amenaient que du positif. Toutes les jeunes qui entraient au fur et à mesure des minutes de jeu se lançaient sans aucune retenue dans le match et les Tchèques regardait la TGV bleu leur passer sous le nez à charque perte de balle, chaque arrêt de Laura Glauser ou chaque inspiration d’une Méline Nocandy qui avait déjà endossé la tunique, le short et les chaussures de Grace Zaadi en quelques minutes. Il faut dire que son début de saison à Metz est d’un tel niveau, que mécaniquement, toute la confiance accumulée avec le club lorrain rejaillissait dans son jeu avec les Tricolores.

Sur la fin de première période, on sentait la République Tchèque au bord de la rupture... Le début de seconde période va confirmer, douloureusement pour elle, cet état de fait. Catherine Gabriel était partout et insufflait un tel esprit d’engagement et de joie de jouer que cela rejaillissait sur tout le monde. Que ce soit Adja Ouattara et ses 20 ans, monstrueuse de puissance et de vitesse aussi bien en attaque qu’en défense. Déborah Kpodar qui ne posait aucune question ou Lucie Granier qui avec son gabarit version petit format martyrisait pourtant la défense tchèque sur chacune de ses courses. Bref, même si par moment, la vitesse de jeu provoquait quelques scories, cela restait très épisodique et surtout le rythme et l’engagement mis au service de quelques prouesses de haute technicité faisait que le spectacle était de toute beauté. Le match passait à toute vitesse mais tout le monde prenait sa place, même Perrine Petiot faisait son entrée en fin de match, pourtant le duo Méline Nocandy – Tamara Horacek avait fait du sacré beau boulot avant. Une Celloise en équipe de France, cela valait une petite côte quand même ! Mais en quelques minutes, elle aussi, a prouvé par sa justesse de passe qu’elle avait aussi sa place dans ce groupe.

Au final, 60 minutes de pur plaisir, du handball comme on voudrait en voir tous les jours et le sentiment qu’il y a peut-être un petit début d’histoire qui vient de s’écrire dans le mythique palais des Sports de Besançon ce soir. A confirmer dimanche en Ukraine où les choses seront bien évidemment un peu plus hostiles du côté des tribunes et de l'environnement.

A Besançon (FRA), Palais des Sports Ghani Yalouz
Le mercredi 6 octobre 2021 à 21h00
Poule 4 de qualification à l'Euro 2022
France - République Tchèque : 38 - 22 (Mi-temps : 19-12)
3 300 spectateurs
Arbitres : MMES Sa Vania et Sa Marta (POR)
Evolution du score : 5-4 5°, 8-6 10°, 11-8 15°, 14-11 20°, 17-12 25°, 19-12 MT - 22-14 35°, 26-15 40°, 28-17 45°, 33-18 50°, 36-19 55°, 38-22 FT.

Les réactions (Au micro de BeIN Sports)
Olivier Krumbholz : « C’est une très, très grande satisfaction, je suis très heureux ce soir ! Car le groupe est vraiment remanié et on a vu une belle équipe de Handball, une belle équipe de France qui a joué dans tous les secteurs de jeu et qui a été performante. Les leaders ont joué leurs rôles, mais après les joueuses sont sorties du banc avec du talent, de la malice, tout ce qu’il faut pour faire un beau match de Handball le tout dans une ambiance absolument extraordinaire. Il était très important que l’on soit sérieux pendant 60 minutes, que l’on tienne et qu’on n’ait pas de relâchements ce qui nous a permis de faire un score très large et de dominer une équipe qui est une bonne équipe et qui sort d’un excellent mondial. C’est de bonne augure pour la suite, on a vu des jeunes entreprenantes et qui ont du culot avec de vraies capacités au tir, donc vraiment je suis très heureux qu’on ait pris les points et fait un excellent match. Je suis vraiment épaté, elles ont fait un grand match, on ne s’attendait pas à faire un score aussi large, mais il faut aussi souligner la performance des gardiennes qui ont été extraordinaires devant une bonne défense. Je suis content pour Laura Glauser, elle est repartie vers le haut niveau et Cathy (Gabriel), elle attendait cela depuis tellement longtemps que je suis très, très heureux pour elle ! Chez elle, elle fait un match fantastique. » 

Statistiques du match

France

Rep. Tchèque 

 Le diaporama du match par Icon Sport - FFHB