Pour Aix, ce serait une 1ère. Et du coup, une qualification en phase de groupes de la Ligue Européenne (en 2019, la phase de groupe pour laquelle le club était qualifié a été arrêtée dès la 3ème journée à cause du Covid) propulserait le club dans une autre dimension. Celle de faire durer le plaisir, au moins jusqu'au début du mois de mars 2022. C'est en tout cas, la mission qui est confié dès ce mardi aux joueurs de Thierry Anti qui il y a une semaine, ont concédé le nul en Norvège face à l'équipe d'Arendal. Dès 18h45, les compteurs seront mis à zéro face à un adversaire qui actuellement domine le championnat norvégien avec 4 succès en autant de rencontres.
Thierry, que retiens-tu de la saison écoulée ?
Que ce qu’on a réalisé, a été d’un très bon niveau. D’autres équipes étaient mieux armées que nous et on termine 4ème. On a dû aussi faire face à un sacré problème avec la blessure de Wesley (Pardin). Inaki Pecina, Kristjansson et Bonnefond étaient eux aussi touchés. Sans parler du manque de rythme imposé à moment donné avec un match toutes les trois semaines. Durant le mois de mars, nous n’avons joué qu’une seule fois. Il y a eu pas mal de défaites à domicile et le grand mérite qu’on a eu, c’est de se rééquilibrer sur la fin.
Cette année, tu disposes d’un effectif moins étoffé…
On est la seule équipe à compter 14 joueurs professionnels même si on vient d’en prendre un 15ème (l’arrière droit Micke Brasseleur). La saison passée, on était 17. La solution était simple, j’ai fait monter des jeunes. Ce qui fait que dans le groupe, on a dix éléments de moins de 24 ans.
Un seul gaucher à l’origine sur la base arrière, c’était un réel problème ?
Par manque de moyens financiers, on avait décidé de prendre le temps de voir si une opportunité allait se présenter. J’ai proposé à Luc Abalo de venir jouer arrière droit, je gardais aussi un œil sur Kévyn Nyokas et j’étais en contact avec Micke. Cela a pû se faire, tant mieux.
Ce mardi, face à Arendal, tout est à faire…
C’est un adversaire de qualité et on se dit qu’avoir arraché le nul là-bas est une performance. On aurait pu gagner d’un ou deux buts, ça s’est joué à quelques ballons. Notre début de saison n’est pas facile concernant le calendrier.
Où se situe Pays d’Aix dans la hiérarchie ?
En tout cas, on est ambitieux. Dans le championnat, on va essayer de rester dans le Top 5, on veut pérenniser la qualification pour la coupe d’Europe. Il va y avoir beaucoup de concurrence à ce niveau. On va jouer à fond les coupes pour tenter de ramener un trophée au club. En Ligue Européenne, le plus important, c’est d’accéder à la phase de poules.
C’est l’objectif majeur ?
Oui et j’insiste, c’est primordial. Par rapport aux partenaires, cela garantit une visibilité avec des matches en semaine. Avec une rencontre à la maison tous les deux week-ends, certains vont te laisser tomber. C’est à la fois un challenge sportif mais aussi économique.
C’est une saison de transition ou de progression ?
J’ai envie de dire, les deux. Même si le budget a baissé, on ne s’interdit pas de progresser et de viser haut. On garde les pieds sur terre, on est conscient qu’on n’a pas l’effectif de Paris, de Montpellier ou de Nantes.
La seule défaite depuis septembre, c’est à Chambéry. Le match a été programmé 48h après le déplacement à Arendal.
Ce qui me gêne c’est surtout qu’on a demandé à mon équipe de rapidement enchaîner surtout quand tu reviens du fin fond de la Norvège. On n’a même pas eu le temps de préparer le match de Starligue car on était focalisé sur Arendal. C’est frustrant. Et encore, on a de la chance car il n’y a pas eu de casse. On a surtout manqué de fraîcheur, c’est une évidence mais je ne veux pas dire que c’est à cause de cela qu’on a perdu.
Arendal mardi, Nantes samedi, une sacrée semaine vous attend…
Et enfin, on retrouve notre public ! On est quand même parti 9 jours !
Des trois équipes concernées, est-ce que Aix est la moins favorisée ?
Honnêtement, je ne sais pas. En coupe d’Europe, tout peut s’inverser. Ce n’est pas parce que tu pars à l’étranger avec 6 ou 7 buts d’avance que ta qualif est assurée. Et ce n’est pas parce que tu reçois au retour que tu es sûr de gagner.
A 62 ans as-tu toujours la même envie de faire ce métier ?
J’ai toujours autant de motivation. Je suis quasiment certain qu’Aix sera le dernier club où je coacherai. Si j’arrive au bout, le contrat avec un beau challenge à relever, court jusqu’en 2024. Au niveau du plaisir, il y a quand même des choses qui me chagrinent de plus en plus.
Comme annoncer à un entraîneur qu’on ne compte pas sur lui au terme de la saison et que son remplaçant est déjà désigné ?
Je ne supporte pas ce genre de communication. Attention à ne pas engendrer des comportements qui ne correspondent aux valeurs véhiculées par le sport. Je ne m’étendrai pas sur le sujet mais je n’en pense pas moins.
Plusieurs manières de fêter un anniversaire
Avec son partenaire du centre de formation, le gardien Kalim Zahaf, l'ailier droit Hugo Cabanes a été une des satisfactions du match aller à Arendal. Le minot de presque 21 ans a mérité la confiance que Thierry Anti a mis dans certains jeunes aixois.
Son 1er tour de force, Hugo Cabanes l’a réussi alors qu’il s’apprêtait à entrer en 6ème. Jusque-là, même s’il avait touché du bout des doigts un ballon enduit de colle, comme tout Marseillais qui se respecte, l’adolescent était tombé dans la marmite du football. Un vrai passionné qui a pourtant su s’éloigner des surfaces engazonnées. « Tout ce qui tourne autour du foot m’a vite dégoûté et comme mon père voulait que je continue le sport, je me suis orienté vers le hand. J’avais suivi les J.O de Pékin et j’ai profité d’une après-midi portes ouvertes au collège pour me laisser convaincre. Cela tombait plutôt bien car le Marseille Provence Handball recherchait un gaucher. » L’adhésion est immédiate. Le minot se pique au jeu, dès la 1ère année, il évolue en catégorie supérieure et avec sa bande de potes, rafle tous les titres qu’ils peuvent décrocher. Le club d’Aix n’est pas insensible à l’ascension du jeune ailier droit et Hugo intègre le centre de formation, sans savoir ce que va lui réserver la suite. Il croise très rapidement le groupe pro et fait même quelques piges en D1. Sauf qu’en avril 2019, l’arrêt est brutal. « Je me suis fait les croisés, la veille de partir aux 4 nations avec les U19. J’ai su tout de suite que je ne retrouverais pas le terrain rapidement. J’ai repris le 2 février 2020. » Comble de malchance, le sport dans son ensemble est frappé par la pandémie Covid 19 et pour un talent prometteur, l’opportunité de s’exprimer est réduite à sa plus simple expression. « Le centre de formation n’ayant pas la possibilité de jouer, je m’entraînais quand même avec les pros. Quand Javier Munoz ou Gaby était absent, j’ai complété la feuille de match. » A l’intersaison, Hugo profite du départ de l’Espagnol vers Saran pour officiellement occuper le poste d’ailier droit derrière Loesch. « C’est une chance à saisir avec une belle carte à jouer. En plus, au sein d’un club qui vise le top 5 de l’élite ! Gaby est installé, les rôles sont clairs, on s’entend très bien et le coach nous fait confiance. » Au point de faire appel à ses jeunes du centre en Norvège, sur un match de Ligue Européenne. Il y a une semaine, le gardien Kalim Zahaf a brillé de mille feux en seconde période avec 14 arrêts à son actif et Hugo Cabanes a fait un sans-faute avec quatre réalisations. « Pour moi, ce n’est pas une fin en soi. C’est une étape dans ma progression, il faut que je travaille encore mais sincèrement en attaque, c’est à Arendal que ma prestation est la plus aboutie. Ça s’est très bien passé pour moi, même si on peut regretter de n’avoir ramené qu’un nul. Chez nous, il y faudra évidemment montrer un visage plus déterminé. Il faut de toute façon, un vainqueur. » Avec pour le jeune gaucher, l’envie de valider sa production de l’aller et même plus encore, devant la famille et les proches réunis dans l’Arena. « Je ne suis pas encore trop connu des défenseurs et des gardiens de but donc il faut que je profite de cette fraîcheur. » Pour Hugo, l’objectif majeur est de qualifier le PAUC pour la phase de groupes de la Ligue Européenne. Ensuite, le minot qui fêtera ses 21 ans samedi prochain (le soir de la réception de Nantes) aura tout le temps pour imaginer son futur. « C’est vrai que comme je suis dans ma dernière saison de centre, mon but est de passer pro. Il y a déjà eu des discussions à ce sujet mais il n’y a aucune certitude. » Le bel état d’esprit (qu’il a déjà) et une certaine régularité dans la performance devraient inciter les dirigeants aixois à lui permettre de franchir le pas.
Nîmes et Toulouse, une avance à gérer ou pas ?
Six et sept buts. C'est l'avance qu'affichent respectivement Toulouse et Nîmes avant d'aborder en déplacement à Malmö (Suède) et au CSKA Moscou (Russie), le retour du tour qualificatif à la phase de groupes de la Ligue Européenne. Ce matelas devrait suffire pour ne pas être sujet à insomnie. Mais sur un match, qui plus est, loin de ses bases avec des arbitres influençables par un public très présent, tout est possible. Comme à Moscou où vont évoluer les Nîmois. Ils sont arrivés dans la capitale russe la nuit dernière et ont déjà pu s'acclimater avec la "Dynamo Arena" qui pourrait être (on l'espère) le théâtre de leurs exploits. Contenir la fougue des partenaires de l'arrière droit Kiselev sera la 1ère mission à remplir pour les joueurs de Franck Maurice. Samedi, face à Limoges, ils ont eu l'opposition idéale pour préparer ce rendez-vous européen. Un adversaire accrocheur mais qui a cédé face à la production collective des Gardois avec comme assurance tous risques, Rémi Desbonnet dans les cages. Henrik Jakobsen, grippé au match aller, a montré qu'il avait totalement récupéré. Autant d'éléments qui suscitent l'optimisme dans les rangs de l'USAM. Pour mémoire, la saison dernière, Nîmes avait obtenu la qualif en phase de groupes, s'était bien comporté avant d'échouer en 8èmes face à des... Russes de Chekhov. Motivation supplémentaire pour exorciser le mal !
L'ambiance est tout autre du côté du Fenix Toulouse qui se déplace à Malmö (Suède). Zéro pointé en championnat (3 défaites en autant de prestations) et surtout une incapacité à montrer quoi que ce soit, samedi à domicile, face à Nancy, un des deux promus. La défense toulousaine s'est crue par moments en RTT, pire pour l'attaque, sans solutions ni inventivité. Maxime Gilbert (notre photo) à l'issue de cette défaite qui avant d'être logique, sonne comme un avertissement, ne se voilait pas la face. « On a été catastrophique, on s’est retrouvé au fond de la mine et on n’a rien ramené. On doit tous se remettre en question, notamment en attaque, où on n’a rien montré. On ne gagnera pas si on renouvelle ce type de prestation. » C'est de confiance et de sérénité dont ont besoin les Hauts-Garonnais avant d'aborder l'obstacle suédois. Et le demi-centre de se rassurer en évoquant l'exemple de la saison dernière. « On avait raté la 1ère partie et finalement on termine 6ème donc on sait que la saison est très longue. Evidemment qu’il n’y a pas le feu... le plus important, c’est de se remettre dans le droit chemin. » Le Fénix joue gros en cette fin septembre-début octobre, surtout, loin de son Palais des Sports qui n'est plus fétiche puisque deux revers (Chambéry et Nancy) sont venus noircir l'entame de la saison. « L’intérêt de ces deux prochaines semaines, c’est qu’on va voyager. On va se retrouver tous ensemble et avoir la possibilité de se regarder tous dans les yeux. Ça peut nous faire que du bien. C’est dommage d’aller en Suède avec la tête un peu basse. On a un matelas de 6 buts mais rien n’est joué. J’espère que l’enchaînement (3 autres déplacements après Malmö, à Chartres et Dunkerque en championnat et Cesson en coupe de la Ligue en 9 jours) nous sera profitable. » Les Suédois de Malmö qui dans leur histoire, n'ont jamais réussi à basculer en phase de poules européenne entendent perturber les relations du Fénix. S'ils ont visionné le match face à Nancy, ils ont puisé une mine de solutions. Le moral n'est pourtant pas au plus haut. Vendredi dernier, ils se sont inclinés à Hammarby, 36-26.