Tous derrière et PSG devant ?
LMSL
mardi 7 septembre 2021 - © Yves Michel
7 min 58 de lecture
C'est devenu une habitude. A chaque rentrée des classes de l'élite du handball français, celui qui pourrait faire figure de meilleur élève est identifié. Et encore une fois, le Paris St Germain remporte sans surprise, tous les suffrages. Les partenaires de Luka Karabatic devront être au rendez-vous des compétitions domestiques mais aussi de la Ligue des Champions.
Après un été où le handball tricolore a vibré aux exploits olympiques des deux équipes nationales, l'excitation est quelle que peu retombée pour enchaîner très rapidement sur une nouvelle saison. Et comme d’habitude, la Ligue Nationale masculine a mis en scène cette rentrée en présence des seize équipes qui animeront le championnat d’élite. Capitaines et coaches de chaque formation ont été réunis à Paris et chacun a tenté d’expliquer ce qu’il souhaitait de meilleur pour les leurs au cours de l’exercice 2021-2022 qui débute dès ce vendredi.
Hasard du calendrier, c’est le PSG qui en accueillant Istres ouvrira le ban. Et après avoir inscrit à huit reprises en neuf saisons son nom au sommet de la hiérarchie, Paris remet son titre en jeu. Lors de cette rentrée, le sondage a été rapide et sans surprise. Demandez à tous les adversaires ce qu’ils en pensent, les Parisiens sont désignés comme les favoris logiques de la compétition.
C’est finalement en Ligue des Champions que les joueurs de la Capitale seront attendus le plus au tournant. Cinq participations à un Final Four en six ans mais aucun trophée soulevé. La pierre est lourde à pousser au sommet de la montagne. Pour autant, Luka Karabatic et ses partenaires ne se sont pas installés dans la résignation. Le mot d’ordre du côté de Coubertin n’a pas changé: Gagner toutes les compétitions dans lesquelles ils seront impliqués.
Luka, as-tu la sensation d’avoir effectué une des saisons parmi les plus chargées de ta carrière ? Evidemment, une saison en plus inédite qui a commencé avec des vacances de Noël et le Final Four de la saison précédente, à un moment de l’année où tu as l’habitude d’être en pause, en famille… Nous étions à l’entraînement avec pas mal de pression sur nos épaules. Quand on est rentré de Cologne, je ne sais même plus si on a eu un jour de répit et il a fallu enchaîner sur la prépa du Mondial, etc…
Qui plus est dans un contexte sanitaire délicat… Oui, iil y avait cela à gérer. En prépa à la Maison du hand, c'était dur de savoir qu'habitant Paris, ta famille était à quelques kilomètres et qu’il était impossible de les approcher parce que tu étais dans une bulle. En fait, pendant des mois, on a été sollicité à une cadence très soutenue, que ce soit en sélection ou avec le club.
Heureusement à la fin, il y a ce titre olympique… Bien-sûr quand tu termines par cette consécration, tous les sacrifices que tu as consentis, toutes les contraintes que tu as acceptées, tu les oublies vite. Avec cette récompense, la saison passe mieux. Et puis quand tu reviens en club avec une médaille, la reprise est plus facile. Nous n’avons presque pas eu de vacances, si en plus, il n’y avait rien eu au bout, cela aurait été très pénible à vivre. C’est bien pour la tête même si physiquement, il faut rester un peu plus attentif, les organismes ont été sollicités et les deux semaines de coupure ont été les bienvenues.
En matière de récupération, ton frère Nikola a donné une belle leçon… Avec tout ce qu’il a gagné, cette blessure qui compromettait l’échéance des Jeux, le fait de s’accrocher et de pouvoir répondre présent, ce n’est pas parce que c’est mon frère, mais cela suscite un certain respect. Pouvoir continuer à gagner, c’est cela qui est le plus dur et au final, le plus beau.
Tu as donc retrouvé le PSG avec un effectif quasiment inchangé… On a quasiment la même équipe que l’année dernière. Viran (Morros) et Dylan (Nahi) sont partis (respectivement à Berlin et Kielce) et il y a eu très peu d’arrivée (Ndlr : à vrai dire, aucune puisque Sadou N’Tanzi est de retour de prêt de Toulouse). On sait qu’on va avoir une saison particulière qui débute quasiment sans préparation en club pour les internationaux et le fait d’avoir un groupe qui n’ait pas vraiment évolué, si on parvient à continuer sur la lancée de la saison dernière, avec des automatismes qui sont déjà là, cette stabilité peut être un atout.
L’essentiel est d’éviter au maximum, la casse… Voilà, c’est le risque car la saison passée, nous n’avons pas été épargné par les blessures, avec comme on l’a dit, un été avec très peu de repos. Le physique est un paramètre qu’il va falloir bien gérer.
Les années passent et la pancarte dans le dos est toujours la même… Avec les moyens mis à notre disposition, l’objectif est de remporter tous les titres qu’on pourra disputer, le cahier des charges ne change pas, on a l’habitude, quand tu portes le maillot du PSG, tu sais que tu as ce genre de pression sur les épaules.
Avec ce rocher de Sisyphe qu’est la Ligue des Champions… On pourrait faire remarquer qu’on était présent sur les deux Final Four et qu’il y a une certaine constance dans nos résultats mais je sais qu’on ne peut pas se contenter de cela. Sur la scène européenne, peu d’équipes parviennent à renouveler la même performance. On peut nous reprocher d’être placé mais de ne pas arriver au bout. Je pense qu’il faut persévérer jusqu’à ce que cela nous sourit. Il ne faut surtout pas baisser les bras. Là, on parle de la Ligue des Champions mais gagner le championnat est tout aussi exigeant. De l’extérieur, c’est peut-être difficile à croire mais cela demande un véritable investissement au quotidien.
Avec le départ de Morros, le dispositif défensif va changer, vas-tu avoir plus de responsabilités dans ce secteur ? Je pense et c’est une chance, qu’on a plusieurs solutions avec des joueurs capables d’évoluer dans le secteur central. Il y a une multiplicité de rotations avec Henrik (Toft Hansen) qui défend en 3, avec Dainis (Kristopans),… C’est vrai que la perte de Viran n’est pas négligeable, il nous apportait son expérience et il va falloir compenser son absence mais c’est surtout sur l’enchaînement des matches qu’on devra être vigilant. Et à moments donnés, même si le coach saura très bien gérer la situation, il sera obligé de tirer sur la corde.
Début en championnat contre Istres ce vendredi et Veszprém six jours plus tard… On entre véritablement dans le vif du sujet avec un gros calibre en Ligue des Champions. Et de surcroît en déplacement. De toute façon, quand on voit la poule dans laquelle on est, on sait qu’on sera confronté à de sacrées oppositions.
Des deux groupes, le vôtre est-il le plus difficile ? Si on compare avec celui d'en-face, j’en ai la conviction. Il y a seize équipes sensées faire partie de ce qui se fait de mieux dans le handball européen. Notre poule (avec Barcelone, Porto, Kielce, Flensburg, Veszprém, Dinamo Bucarest, Zaporozhye) est je pense, la plus dense et la plus homogène donc ça va être une phase très longue où il peut se passer beaucoup de choses. Personne ne sera à l’abri d’une ou plusieurs contreperformances, c’est sur la durée qu’il faudra répondre présent et ne pas tirer trop d’enseignements sur les 1ers résultats. La remise en question sera permanente. En tout cas, on a hâte d’y être. Sébastien Leriche (Cesson) reste le benjamin des techniciens de l'élite
Quelques repères pour la saison 2021-2022 - changement de « naming » pour le championnat. Même si la nationalité du partenaire reste allemande, l’enseigne discount Lidl laisse la place au fabricant d’huiles moteur Liqui Moly déjà présent dans le hand aux côtés des équipes de Bundesliga mais aussi en Formule 1 et MotoGP.
- début de la saison, le 10 septembre – dernière journée programmée le 7 ou le 8 juin 2022
- sans surprise, le PSG présente le budget le plus élevé de l’élite (plus de 17,8 millions d’euros), Saran, un des deux promus, le plus modeste (très exactement 2,349). Le budget médian avoisine 4 millions d’euros (c’est par exemple celui de Chambéry ou de St Raphaël)
- la diffusion des 240 matches de la saison sera proposée sur deux canaux : A chacune des journées, Bein Sports diffusera trois affiches (le vendredi et le samedi à 20h, le dimanche à 17h). Les cinq autres rencontres seront produites en direct et en clair, entre le jeudi et le dimanche sur le web, via LNH TV.
- du côté des coaches, très peu de changement. Seuls l’Espagnol Fernando Barbeito et le Serbe Danijel Andjelkovic font leur apparition comme entraîneur principal, respectivement sur le banc de l’US Créteil et du Fénix de Toulouse. Le record de longévité sur l’exercice appartient à Patrice Canayer avec avant celle qui va débuter, 27 saisons ininterrompues à la tête du Montpellier Handball. Entraîneur le plus jeune : Sébastien Leriche (35 ans – Cesson) – le plus âgé : Thierry Anti (62 ans – Aix)
- la Coupe de la Ligue fait son retour Après avoir été perturbée par la crise sanitaire en 2019, l’épreuve fait son retour dans une version classique en commençant par des barrages (le 21/09 avec les 13è et 14è de la saison précédente Istres et Cesson et les deux promus, Saran et Nancy) puis des 8èmes de finale (6/10), des quarts (10/11) et un Final Four programmé à… Metz (18 et 19/12).
|