Ils seront les premiers à pied d’œuvre. C’est une échéance capitale pour le Fenix Toulouse qui entame ce samedi sa campagne européenne en se déplaçant en Autriche sur les bords du lac de Constance. L’adversaire du jour : le HC Alpla Hard est un habitué des compétitions européennes puisqu’il a déjà disputé 8 coupes de l’EHF et participé au tour préliminaire de la Ligue des Champions. Si à l’échelon national, la sélection autrichienne éprouve des difficultés à exister, le hand des clubs est diversement représenté au niveau européen. Aucune présence en Ligue des Champions, deux formations en European Cup (C3) et donc une en Ligue Européenne. C'est ailleurs que la légion autrichienne est plus talentueuse (Bilyk à Kiel, Frimmel à Szeged, Pilipovic à Schaffhausen et depuis cette saison, Wagner à Toulouse).
La saison dernière, Hard a choisi ne pas disputer de coupe d’Europe. Pour mieux se préparer et revenir plus costaud cette année ? Les Autrichiens ont sans doute pris la bonne option puisqu’ils ont remporté le titre national. C’est dire si le groupe entraîné depuis juillet par l’Islandais Hannes Jon Jonsson devra être pris très au sérieux par Tobias Wagner (notre photo de tête) et ses partenaires. La nouvelle recrue toulousaine qui a débarqué sur les bords de Garonne en provenance du club rival de Fivers Margareten est catégorique. « C’est une équipe très physique avec d’excellents joueurs notamment sur la base arrière comme Ivan Horvat, un Croate passé par Flensburg, ils sont très efficaces en défense, bien structurés autour d’éléments d’expérience très costauds et dont la moyenne d’âge tourne autour de 28-29 ans. Ils ont l’expérience de l’Europe, ils ont même participé à la Ligue des Champions (ils n’ont jamais franchi le 1er tour de qualification. Mais je pense que nous pouvons les battre. » L’optimisme à l’autrichienne pour l’imposant pivot barbu de 125 kg qui n’avait jamais quitté les frontières. Non pas par manque d’ambitions mais parce que le championnat national est d’un bon niveau et que les meilleurs préfèrent étaler leur talent en Bundesliga. « Il y a aussi la barrière de la langue, c’est plus facile d’aller en Allemagne mais très sincèrement, je ne regrette pas d’être à Toulouse. C’est une ville très agréable, d’ailleurs, il pleut chez vous ? (rires) En plus l’équipe est bien équilibrée, au poste de pivot je m’entends très bien avec Fredric (Pettersson de retour au bercail après un passage à Montpellier) et j’aime le style de jeu prôné par le coach. Ça court beaucoup, c’est intense et ce qui ne me déplait pas, c’est que personne ne refuse le combat. J’aime le nouveau challenge qui m’est proposé. » Il y aura une certaine émotion ce samedi, lorsque le pur Viennois foulera le parquet de la Sporthalle am See. Avec un objectif bien précis. « Donner le meilleur de nous-mêmes puis au retour (samedi 4) faire plaisir aux spectateurs du Palais des Sports et célébrer la qualif pour la suite. » Sans oublier, pour faciliter encore un peu plus l’intégration, d’apprendre ou du moins se familiariser avec le Français. « Oui, bonjour Monsieur, je m’appelle Tobias Wagner et je suis autrichien ! » (rires)
Quatre Questions à Jef Lettens
Le gardien du temple toulousain est en excellente forme. Jef Lettens l’a prouvé la semaine dernière lors du tournoi organisé dans la ville rose, il a été un des éléments déterminants de la finale face à une pâle équipe de Limoges. Mais s’il est satisfait de sa performance, le portier belge qui cette saison partage les cages avec Robin Cantegrel sait que les choses sérieuses vont s’enchaîner. La Ligue Européenne en aller et retour contre Alpla Hard, les deux samedis qui arrivent (28 août et 4 septembre) puis l’ouverture du championnat contre Chambéry (le 11 à 19h00). Mais qu’à cela ne tienne, le natif d’Hasselt est prêt.
Comment appréhendes-tu ce 1er match officiel ?
On sait à quoi s’attendre en Autriche dans une salle très chaude. Il y aura un défi physique à relever et j’espère que notre jeu porté vers l’avant va les surprendre. En plus, cette saison, on s’est renforcé au niveau des gabarits, avec Fred (Pettersson) Tobias (Wagner) mais aussi Erwin (Feuchtmann) sur la base arrière qui s’est très vite intégré et cela s’est vu dans le rendement. Je pense qu’on a les armes pour contrer les joueurs de Hard même s’ils nous réservent chez eux, un traitement particulier.
Dans les discours, on a souvent relevé le mot « fluidité »
Oui, c’est pour cela qu’Erik Balenciaga a été recruté en binôme avec Max (Gilbert) qui est un pilier du club. C’est le jeu à l’espagnole, faire vivre le ballon, chercher des extérieurs, la volonté que les attaques finissent à l’aile et je trouve qu’on a un très bon binôme de demi-centre. La circulation de la balle est une donnée importante.
Les gardiens semblent être au diapason
Oui, ça fait plaisir. Mais il faut reconnaître que notre défense nous aide beaucoup. On est devenu plus costaud, c’était l’aspect où on péchait un peu puisque tout était mis sur l’attaque. Comme la défense est performante, inévitablement, les gardiens en profitent. Mais il faut qu’on continue sur cette voie, il faut que cette relation avec l’ensemble de l’équipe et le binôme avec Robin (Cantegrel) durent en Ligue Européenne et en championnat.
Cette Ligue Européenne est-elle importante pour le Fenix ?
D’année en année, le niveau de cette compétition augmente. La saison passée, avant les matches de groupe, on avait eu un tirage plutôt favorable. On a envie de passer tous les obstacles et entrer dans cette phase, c’est très plaisant. Bon, ce qui a manqué ce sont les spectateurs et certains voyages ont été assez pénibles, le Covid a tout perturbé. J’aimerais bien retrouver le même contexte sportif dans un environnement plus propice avec du monde dans les tribunes. Nos supporters méritent ces matches et on si on fait un bout de chemin dans l’épreuve, on va essayer de leur donner satisfaction. D'entrée, ça passe par les Autrichiens, donc on ne va pas s’emballer et rester humbles, il y aura un 2ème tour puis un 3ème avec de très gros calibres (Rhein Neckar, Berlin, Sporting Lisbonne, Leon, Magdebourg, Chekhov,…), en espérant si on est encore en course, qu’on ne tombera pas contre Aix, Nantes ou Nîmes. Ça serait contre-productif. Il faut souhaiter retrouver les quatre équipes françaises en phase de poules.