En tout cas, que ce soient les Nordiques ou les Bataves, ce sera un quart de final et il y a deux jours, personne ne faisait le fier à l’idée de voir les Bleues jouer leur va-tout face à des Brésiliennes qui avaient montré de belles qualités sur cette poule B. Clairement, pour tout le monde, il y avait la peur de repartir à la maison à la fin des matches de poule et cela était très tangible sur le début de match où de part et d’autre, on enchaînait les pertes de balles, les mauvais choix et les approximations aussi bien défensives qu’offensives. Heureusement, ce sont les Françaises qui vont les premières s’enlever cette chappe de plomb et elles vont le faire en appuyant encore une fois sur leur point fort, le jeu sur grand espace. Les montées de balles étaient tranchantes, la balle allait vite de main en main et surtout on trouvait enfin des ballons libérés aux ailes, plus particulièrement sur Coralie Lassource qui s’offrait un très joli festival en début de match. De quoi mettre Barbara Arenhart, la gardienne brésilienne immédiatement dans le dur, et c’était la bonne idée du moment, tant elle est capable dans un bon jour de mettre la misère à tout le monde. La gardienne brésilienne envoyée un peu au fond du trou, il fallait aussi annihiler le danger Bruna de Paula. Qui mieux que les Bleues savent les dégâts que la perle brésilienne peut faire ? Il faut l’empêcher de prendre de la vitesse, la prendre avant qu’elle pose son double appui et tenter de la rejeter sur les extérieurs et ce que va parfaitement arriver à faire la 6-0 tricolore tout en arrivant à neutraliser Eduarda Amorim de l’autre côté. On sentait les Tricolores dominatrices, il fallait que tout cela se confirme au score. Et c’est sur les première rotations que le premier trou va se faire. Les entrées de Méline Nocandy et Océane Sercien Ugolin vont provoquer ce trou. 3 buts plein d’à-propos de la gauchère de Ljubljana, suivi d’un joli show signé Alisson Pineau, le tout parfaitement mis en musique par une Méline Nocandy de plus en plus indispensable au jeu français et peu à peu, la France prenait ses aises au point de mener 17-11 à la pause.
C’est le début de seconde période qui va faire craindre le pire… Aphones en attaque où elles retombaient dans leurs travers des matches précédents, les Bleues voyait leurs adversaires leur coller un 4-1 de suite et même d’avoir la balle du -2. La panique était à bord du bateau bleu, il y avait les fuites de partout. Mais heureusement les Françaises vont trouver quelqu’un pour écoper et colmater les brèches en la personne de Cléopâtre Darleux. Enfin une des gardiennes des Bleues était « clutch », et cela allait durer 25 minutes durant ! En finissant à 45% d’arrêt pour un magnifique 9/40 dont 1/3 aux 7 mètres, la Brestoise va montrer qu’elle et Amandine Leynaud n’avaient pas tout perdu et restait de très grandes gardiennes à haut niveau international. Avec ce dernier rempart comme atout majeur, la France va repartir de bon pied. Trouver en Kalidiatou Niakate une arrière tireuse de loin faisant sortir le bloc brésilien et donnant enfin des espaces à une Pauletta Foppa à la peine depuis le début de match ! Comme on continuait à pousser les ballons aux ailes quand cela était possible, la défense auriverde explosait de partout et les Françaises s’envolaient pour de bon pouvant même se permettre de gérer la fin de match de façon extrêmement tranquille.
Tout cela donne un match abouti où globalement les Françaises ont répondu aux attentes et de gagner un match couperet de la sorte prépare mentalement à ce qui va suivre… Pour le moment, on ne sait pas qui sera en face des Bleues pour leur barrer la route d’une médaille. La Norvège ? Si c’est le cas, il faudra un vrai exploit, mais on le sait, la Norvège n’aime pas jouer la France et sa défense qui les met en échec et est capable de casser la fluidité exceptionnelle de son jeu. Les Pays-Bas de Manu Mayonnade ? Un peu le clone en un tout petit peu moins bien de la Norvège, et là aussi la qualification en demi-finale sera une sacrée performance. Pourquoi pas le Monténégro qui en cas de victoire sur les Pays Bas aujourd'hui, les priverait de cette 2° place de la poule A, même si cela parait compliqué pour les partenaires de Jovanka Radicevíc, cela reste une possibilité.
A Tokyo, Yoyogi National Stadium
Le lundi 1er août à 04h00
France - Brésil : 29 - 22 (Mi-temps : 17-11)
Huis Clos
Arbitres : MM Lah Bojan et Sok David (SLO)
Evolution du score : 2-2 5°, 4-4 10°, 7-6 15°, 12-8 20°, 14-9 25°, 17-11 MT - 19-15 35°, 21-16 40°, 24-17 45°, 26-18 50°, 28-19 55°, 29-22 FT.
Les réactions
Olivier Krumbholz (Au micro de France TV) : « On a eu une belle qualité de jeu, on a bien défendu, on a retrouvé nos gardiennes de but à un très haut niveau voire exceptionnel par moment, ça fait du bien ! On a été à la fois entreprenant et rigoureux avec de la défense, de l’attaque, avec cette nécessité de discipline notamment en attaque pour pouvoir se mettre en ordre. Je suis très heureux notamment pour Kalidiatou Niakate qui a mis le nez à la fenêtre et qui nous a beaucoup apporté à un moment où, en deuxième mi-temps, quand on mène on a du mal à marquer des buts. Tout cela est de bonne augure pour la suite… On est sorti de l’ornière, du piège de cette poule et maintenant je pense qu’on va pouvoir totalement se lâcher sur le quart de finale. Le jeu été bien équilibré, les arrière avaient de la vitesse, on a tapé juste, on a tapé fort de loin, à partir des quarts de finale on va avoir besoin de cela, de bras et là on est très heureux de les avoir retrouvés et d’avoir une belle réussite au tir. Je pense que l’équipe monte en charge et qu’il faut qu’elle continue à travailler pour améliorer ce qui peut encore l’être. On va encore travailler, travailler énormément, mais on va pouvoir se coucher tôt ce soir et demain soir, récupérer pour ce quart de finale qui peut être à 9h15 (2h15 HF) ou 13h15 (6h15 HF), on espère qu’il sera à 13h15 pour pouvoir le préparer tranquillement. »
Le diaporama du match par Icon Sport - FFHB