2’06, c’est en tout et pour tout, le temps que Timothey N’Guessan aura passé sur le parquet lors de cette 5^ème journée de la phase de groupe face à la Norvège. L’arrière du FC Barcelone est rapidement sorti, une douleur s’installant au niveau du mollet, laissant la place à Nikola Karabatic qui du coup, sera utilisé bien plus longtemps que prévu par Guillaume Gille. Les plans du sélectionneur français ont été perturbés, lui qui voulait équilibrer chaque rotation. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle Michaël Guigou avait été laissé au repos dans les tribunes et le brassard confié à Valentin Porte. Le retrait momentané du Nîmois permettant à Melvyn Richardson qui venait de rater trois rencontres, de faire sa réapparition. L’indisponibilité de N’Guessan était déjà en soi contrariante même si Romain Lagarde figure parmi les réservistes présents à Tokyo mais la sortie de Hugo Descat, à moins de cinq minutes du terme, est plus préoccupante. Lorsqu’il a regagné le banc, l’ailier montpelliérain a demandé une poche de glace qu’il a installée directement au niveau des adducteurs. Il s’est assis et a fait mine de dissimuler son  visage sous une serviette. Ce qui n’augure rien de bon pour celui qui réalise un tournoi olympique de haute volée et qui d’ailleurs est le meilleur buteur français avec 24 réalisations dont un 10/10 à 7m. Il faudra attendre les examens radiologiques que le docteur Pierre Sébastien va très certainement demander pour connaître l’étendue du mal dont souffrent les deux Tricolores et envisager dès lors la conduite à tenir. 

Car les Français poursuivent leur chemin dans la compétition. Ça, on le savait depuis un moment et leur parfaite négociation des quatre 1ers rendez-vous leur vaut de sortir 1ers du groupe A. Cette dernière confrontation contre la Norvège n’avait aucune incidence, si ce n’est poursuivre sur la même dynamique avant d’aborder les rencontres à élimination directe. Mardi, ils seront opposés en quarts aux inattendus joueurs du Bahrein qui ont grillé la politesse au Portugal (voir plus bas). 

Ces retrouvailles face à la Norvège n’ont pas été abordées avec la même intensité que face à l’Allemagne ou l’Espagne. Et s’il faut encore louer la prestation de Vincent Gérard (photo de tête) auteur de dix arrêts officiellement comptabilisés dont 4/5 à 7m (2 face à Sagosen, 2 face à Joendal), les Tricolores ont manqué d’initiative et le secteur défensif, jusque-là irréprochable, a été sur courant alternatif. La relation entre la base arrière (souvent Sander Sagosen) et les pivots norvégiens (Gulerud et Myrhol) souvent esseulés, ont fait quelques dégâts. 

Et comme le portier de Flensburg, Torbjoern Bergerud se montrait autoritaire dans sa zone et sur sa ligne, le rapport de force était équilibré. Quelques pertes de balle, des tirs sur le poteau, un manque de vigilance sur le repli, les Français vont subir et donner à leurs vis-à-vis, l’occasion de faire le break (12-9 à la 19è). Nicolas Tournant étincelant depuis trois matches, était moins incisif qu’à l’accoutumée sur les deux extrémités du terrain. Heureusement, juste avant la pause, profitant de quelques erreurs norvégiennes, les Tricolores vont se ressaisir et grâce notamment à un excellent Luc Abalo (4/4), combler une partie de leur handicap (15-15). Début d’un sursaut ? Le retour des vestiaires allait être prometteur puisque pour la 1^ère fois dans la rencontre, la France allait prendre les commandes au tableau d’affichage. La rentrée d’Hugo Descat (trois buts en 5’ dont le 100^ème chez les Bleus) associé sur le côté opposé à Valentin Porte va donner une nouvelle impulsion (18-19 à la 36è). La France avait retrouvé de belles couleurs d’autant que Yann Genty, au relais de Vincent Gérard était en réussite (Sagosen qui va monter par la suite en puissance, va l’apprendre à ses dépens). Mais les coéquipiers de Ludo Fabregas (encore irréprochable au pivot et qui va suivre les dix dernières minutes sur le banc suite à un choc avec Reinkind) vont retomber dans leur travers. La fin de la rencontre était assez brouillonne laissant à la Norvège, le gain du match (32-29). 

Dans l’attente du match Allemagne-Brésil et si la Mannschaft ne s’impose pas, ce succès permet aux Norvégiens de gagner une place et surtout d’éviter le Danemark (en cas de succès de Mikkel Hansen et des siens face à la Suède) en quarts. Pour les Bleus, c’est ce bilan sanitaire qui est préoccupant. Si les forfaits de N’Guessan et Descat étaient officialisés, inévitablement le rendement de l’équipe ne serait plus le même. Affaire à suivre. 

J.O 15^ème match du Tour Préliminaire - Stade national de Yoyogi - Tokyo (Japon) 

NORVEGE - FRANCE    32 - 29      (mi-temps: 15-15)

Arbitres: Gjorgji Nikolov – Slave Nachevski (Macédoine)

Evolution du score: 3-2 (5è) 3-3 (10è) 8-8 (15è) 12-9 (20è) 13-12 (25è) 15-15 (MT) 18-19 (35è) 20-21 (40è) 23-23 (45è) 27-24 (50è) 29-26 (55è) 32-29 (FIN)


La réaction de Valentin Porte (ailier droit et capitaine intérimaire de l’EDF) :
« Au niveau du score, ce n’est pas très grave, on savait très bien que ça n’aurait aucune incidence, même si on avait à cœur de jouer à fond. L’équipe de Norvège a eu plus de réussite et elle a été meilleure, il faut le reconnaître, le problème reste les blessés, on ne connait pas trop la gravité mais ce n’est jamais bon surtout en cette fin de matches de poule et avant les matches couperet. On va attendre le résultat des examens et on avisera. C’est la dure loi des J.O, 14 sur la feuille, un réserviste, on a la chance d’avoir des remplaçants hors du village mais peu de solutions en tous cas, sur l’aile gauche, sur la base arrière aussi… Chacun ses problèmes, pour nous, ça arrive d’un coup, j’espère que ce n’est pas grand-chose mais c’est navrant à la veille des matches qui vont commencer à compter. Contre la Norvège, il y avait n peu de tension à la fin, il faut vite qu’on oublie ce match, maintenant, c’est une autre compétition qui commence, on le voit, c’est un tournoi assez atypique avec des grosses qualités individuelles capables de faire de belles choses donc il va falloir les (les joueurs du Bahrein) respecter un maximum, il va falloir foncer et ne rien concéder. »
Au micro de France TV