On ne sait pas trop si c’est le fait de pas arriver à stopper la circulation de balle espagnole en défense qui a crispé les joueuses en attaque comme le clame Alisson Pineau, où inversement les erreurs offensives à répétition qui ont bridé les Bleues dans leurs intentions défensives. Mais clairement il semble bien qu’il y a un rapport direct entre tout cela. Mais factuellement quand on perd 12 ballons, que l’on tire 9 fois hors du cadre, alors que les gardiennes adverses ne sont pas dans un grand jour et que l’on « assassine » des mouvements bien exécutés par un mauvais choix plus que criard, on peut tout de même se dire que l’attaque tricolore a été en détresse totale sur ce match. Peut-être aussi la faute à pas de chance avec l’entorse dont a été victime Grâce Zaadi en milieu de première période, quand tout roulait encore à peu près bien pour les Françaises. Sans son guide offensif, les Françaises ont pioché et ne trouvaient plus que des solutions sur les ailes quand elles étaient servies et pas totalement oubliées sur des décalages monstrueux. Ou via une Pauletta Foppa, encore une fois au four offensif avec un 4/4 et 3 7 mètres obtenus et au moulin défensif et sans doute une des seules Bleues avec Pauline Coatanea à émerger un peu.
Mais c’est dans cette deuxième partie de première mi-temps que sans doute le match a basculé. Jusque-là les Espagnoles ne trouvaient pas trop de solutions face à la défense françaises, Lara Gonzales avait été un peu l’arbre qui cachait la forêt ibérique et Amandine Leynaud effectuait le travail très sérieusement. Malheureusement, les échecs espagnols étaient trop souvent suivis de loupés français et que petit à petit les Sandy Barbosa, Mireya Gonzales et autres Carmen Martin vont prendre confiance au fil des échecs de l’attaque française. 3 7 mètres qui partent en fumée, 5 poteaux qui s’ajoutent aux tirs hors cadres, tout cela a largement commencé sur la fin de première période pour atteindre son apogée en seconde période. Là où les « Guerreras » vont prendre vraiment confiance et devenir de plus en plus compliquées à jouer ! Au point que par moments, on a assisté à une démonstration de jeu en mouvement et de libération de balles dans le bon temps de leur part. Même Laura Flippes, pourtant très précieuse sur la dernière passe commençait à se fourvoyer dans ses choix offensifs. Et si Grâce Zaadi faisait son retour, on sentait que les appuis étaient bien incertains et que sa vivacité en avait pris un bon coup. Tout cela va amener les Bleues a voir l’Espagne s’envoler peu à peu en seconde période et jamais elles ne arriver à les inquiéter, chaque bonne action étant trop souvent suivie d’un nouveau loupé magistral. La fin de la course, une défaite qui fait mal et qui met les Françaises dans le dur avec sans doute déjà l’obligation e se relever face à la Suède.
Mais cette Suède semble au-dessus de tout le monde dans la poule. A voir si jeudi ce sera encore le cas, mais les Russes ont payé cher pour le savoir. Il faudra aussi redonner de l’allant à cette attaque où on se demande quand même quelle est la valeur ajouté du trio Lacrabère – Pineau – Edwige, qui visiblement ne sont pas dans le même mode opératoire que le reste du groupe.
A Tokyo, Yoyogi National Stadium
Le mardi 27 juillet à 14h30
France - Espagne : 25 - 28 (Mi-temps : 12-12)
Huis Clos
Arbitres : MM Brunner Arthur et Salah Morad (SUI)
Evolution du score : 2-1 5°, 4-3 10°, 7-4 15°, 9-6 20°, 11-9 25°, 12-12 MT - 14-15 35°, 15-18 40°, 17-20 45°, 19-23 50°, 23-26 55°, 25-28 FT.
Les réactions
Alisson Pineau (Au micro de France TV) : « On avait plutôt bien entamé le match, mais on a tout de suite vu que ce serait un match serré avec aucun but dans les 4 premières minutes, on s’attendait à ça, les matches contre l’Espagne sont toujours très compliqués, il y a un gros « passif » entre les deux équipes. Mais notre jeu s’est rapidement décousu et elles sont revenues peu à peu jusqu’à arriver à égalité à la mi-temps. Le problème ce que l’on n’a pas réussi à repartir en début de deuxième mi-temps, trouver la parade défensivement à leur jeu et elles ont pris le large et on n’a pas su revenir. On a réussi à revenir un peu, mais on n’arrivait pas à marquer ce but qui nous aurait permis de revenir à -1…Il faut être honnête, on est dans une poule très difficile, plus difficile que l’autre, mais tous les matches seront cruciaux, il faudra sa battre jusqu’au bout. Face à la Suède, qui a quand même battu la Russie de 12 buts, il va falloir être costaud, sinon on prendra nous aussi 10 buts dans les dents. J’ai confiance dans le groupe, il faut que l’on retrouve cette assise défensive qui nous donne confiance et ainsi pourvoir arriver en attaque et mettre en place notre jeu. Ce soir, le fait que l’on ne trouve pas les solutions défensives nous amené à une certaine frustration qui s’est retrouvée en attaque… »
Olivier Krumbholz (Avec le concours du service de presse de la FFHB) : " On a globalement mal joué. Lorsque nous étions plutôt devant, avec un rapport de force qu’on leur imposait, on n’a pas su suffisamment accentuer le score pour être devant à la mi-temps. À la mi-temps, il y avait certainement de la déception de les avoir laissé remonter au score. Au retour des vestiaires, les Espagnoles sont devenues les maitresses du terrain. Il y a eu beaucoup de contacts, de situations conflictuelles, des glissades, le jeu était haché. On n’a jamais réussi à reprendre l’ascendant et à retrouver la fluidité de notre jeu en attaque. On a raté des tirs, on a perdu des ballons. Les Espagnoles ont joué de mieux en mieux en mettant en valeur leurs meilleurs joueuses. On va analyser les raisons de ce match pour retrouver une qualité de jeu car les trois adversaires qui se présentent sont dangereux, avec beaucoup de moyens. On a bouffé un joker ce soir. Grace s’est faite mal à la cheville, Méline on l'a sent hésitante avec ses points de suture, Pauletta s’est faite mal à la cuisse. On a un peu la peste… Tous ces événements ne nous ont pas aidé dans la stabilité. "
Le diaporama du match par Icon Sport / FFHB