Bien-sûr il y aura toujours à redire sur la prestation tricolore, trouver la moindre trace de poussière qui empêche de rendre les lieux totalement propres, mais pour son entrée dans l’espace olympique sur des Jeux au Japon qui avant même d’avoir débutés, étaient déjà particuliers, l’équipe de France a rempli la mission qui lui était confiée. Valider une 15ème victoire en autant d’oppositions face à l’Argentine. Jamais les Français n’ont douté, même pas lorsqu’en fin du 1er acte, les Sud-Américains profitant du laxisme adverse sont revenus à deux buts avant de rentrer aux vestiaires.
Jusque-là, tout avait plutôt bien fonctionné. Les hommes de Guillaume Gille avaient été sans doute mis en garde sur le piège que pouvait représenter la gestion d’un début de campagne olympique, surtout lorsqu’on vous rabâche depuis des jours que l’Argentine est l’adversaire le plus faible du groupe. Ils avaient aussi été informés du déroulement du 1er match de la compétition au cours duquel le Brésil avait créé la sensation en cueillant à froid la Norvège (1-5 après 9’), les Nordiques devant courir après le score durant les trente 1ères minutes puis revenant grâce notamment à Sander Sagosen (maladroit en 1ère et retrouvé en seconde, avec 8 réalisations à 50%). Les Brésiliens qui seront les prochains adversaires des Tricolores ont montré de réelles dispositions à gêner leur vis-à-vis et à exploiter le moindre mauvais choix tactique. Ils n’ont pas la même profondeur de banc et ont payé ce manque de rotations (27-24).
Les Français étaient donc prévenus. Sept minutes vont suffire pour faire le break (3-0). La 1ère attaque argentine s’était terminée sur une perte de balle, la 2ème sur un arrêt de Vincent Gérard, la 3ème sur un tir sur le montant ! Dans ce laps de temps, le portier tricolore avait réalisé deux parades. Il faudra un recadrage de Manolo Cadenas pendant un temps mort pour que les Argentins trouvent grâce à l’inévitable Diego Simonet, le chemin des cages.
Si les latéraux (Mem et NGuessan) ont manqué parfois de patience, lâchant un peu trop vite leurs tirs et d’appréciation dans la finition, la base arrière française a surtout été animée par Nedim Rémili. Le Parisien reconverti demi-centre a correctement rempli son rôle et inscrit des buts opportunistes, pour certains chanceux. La France n’a jamais tremblé, elle était tout en maîtrise. Et même si le pourtant très expérimenté Michaël Guigou avait échoué par deux fois à 7 mètres devant Leonel Maciel, si l’attention avait baissé peu avant la pause, rien ne laissait présager le pire.
A la reprise, comme il l’avait fait pendant la phase de préparation, Guillaume Gille procédait à ses rotations. Changement des ailiers et entrée de Melvyn Richardson. Le futur gaucher du Barça n’a pas mis très longtemps pour s’illustrer et montrer l’étendue de sa palette. Au shoot (avec un sans-faute), en grattant des ballons (tiens, ça ne vous rappelle personne ?) et créant des points de fixation avec passe décisive. "Mel" a mis une pagaille monstre dans la défense argentine qui à l’amorce des vingt dernières minutes, avait carrément pris l’eau.
Plutôt que de gérer leur avance (+8), les Français vont se montrer généreux notamment face au tandem Simonet (Diego) – Lucas Moscariello. La relation entre le demi centre et le pivot qui dans quelques semaines vont évoluer sous le même maillot montpelliérain, a été parfaite, si bien que "Mosca" va se retrouver souvent dans le dos des défenseurs tricolores et enchaîner les buts.
Sans grande conséquence pour le tableau d’affichage. L’avance de la France est montée jusqu’à 9 buts, le staff a pu mettre en place sans pression, le jeu du 7 contre 6 et dans le money-time, "Gino" a soldé la feuille de match en permettant à Yann Genty d’entrer dans les statistiques.
Ce 1er succès (33-27) ne demande qu’à être confirmé. Lundi (2h en France) contre le Brésil avant d’attaquer les gros morceaux allemands, espagnols et norvégiens. C’est bien d’accéder sur le mont Olympe, mais il faut pouvoir y rester. Le vertige ou la peur du vide peut causer bien des désagréments.
La réaction de Melvyn Richardson, entré à la pause et auteur de 7 buts à 100% (France TV)
"On avait à cœur de bien rentrer dans cette compétition, le 1er match est toujours important, on ne sait jamais cela peut être un match piège, compliqué, on l’a plutôt bien maîtrisé du début jusqu’à la fin même si on s’est fait un peu peur en fin de 1ère mi-temps, sinon ce n’est que du positif, il faut continuer comme cela, régler quelques petits détails pour le prochain match, on va désormais se concentrer sur le Brésil. Les horaires sur les Jeux sont assez particuliers, à nous de bien nous adapter et de bien gérer les temps de récupération au maximum. C’est quelque chose de beau à vivre, c’est dommage, il n’y a pas de public, on est tous concentré sur la compétition et on aura le temps de savourer plus tard l’évènement."
J.O 1er match du Tour Préliminaire samedi 24 juillet 2021 - Stade national de Yoyogi - Tokyo (Japon)
FRANCE - ARGENTINE 33 - 27 (mi-temps: 12-10)
Arbitres: Youcef Belkhiri & Ali Sid Hamidi (Algérie)
FRANCE
Gérard (8 sur 26), Genty (2 sur 10) - Remili (4/6) Richardson (7/7) Mem (3/6) Karabatic N. (3/4) Mahé, NGuessan (1/3) Abalo (1/3) Guigou (2/4 dt 1/3 à 7m) Karabatic L. (2/2) Fabregas (4/4) Descat (4/4 dt 3/3 à 7m) Porte (2/2)
ARGENTINE
Maciel (5 sur 29), Bar (0 sur 7) - Fernandez F. (2/5 dt 1/1 à 7m) Pizarro F. (2/5 dt 1/2 à 7m) Simonet S. (2/4 dt 1/1 à 7m) Vainstein (1/1) Simonet D. (8/9) Pizarro I. (4/4) Simonet P. (2/3) Moscariello (4/6) Carou (1/1) Martinez, Mourino (1/2) Bonanno (0/3)
Evolution du score: 2-0 (5è) 4-3 (10è) 7-3 (15è) 10-4 (20è) 12-7 (25è) 12-10 (MT) 17-13 (35è) 21-13 (40è) 24-17 (45è) 28-20 (50è) 30-23 (55è) 33-27 (FIN)
Le diaporama du match par Icon Sport / FFHB