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Diego Simonet a rendez-vous avec ses amis français

Jeux Olympiques

jeudi 22 juillet 2021 - © Yves Michel

 10 min 7 de lecture

C'est contre l'Argentine que l'équipe de France entamera samedi, son périple olympique à Tokyo. Une opposition qui est devenue un classique tant les Sud-Américains sont des habitués des grands rendez-vous internationaux. Ce sera aussi l'occasion pour le Montpelliérain Diego Simonet de se mesurer à des joueurs qu'il connait très bien et dont certains sont de véritables amis.

Malgré une petite gène musculaire qui l’a privé du 2ème match de préparation face au Portugal (voir plus bas), Diego Simonet a gardé l’enthousiasme qui l’anime depuis qu’il sait qu’avec l’Argentine, il disputera une nouvelle campagne olympique. Ce sera la 2ème à son crédit, la 1ère avec ses deux frères Pablo et Sebastian. Après les Jeux de Londres en 2012, il avait dû surmonter l’énorme frustration de renoncer à ceux de Rio. A cause d’une rupture du ligament croisé du genou droit survenu en Ligue des Champions avec Montpellier. L’âge aidant, le maestro héraultais s’est remis au travail. Sans s’économiser, au point parfois d’être à la rupture. Au Japon, la délégation albiceleste fait partie des outsiders. Ces équipes comme le Brésil ou le Bahrein dont personne ne mise sur la présence en quarts de finale. Pourtant, le Montpelliérain veut inverser la tendance et se trouver des raisons objectives de qualification. Dans un groupe très relevé et face à la France, ce samedi, en ouverture de tournoi. Un rendez-vous qu'il ne veut surtout pas rater. 

 

Malgré le décalage horaire, Diego nous a accordé un peu de son précieux temps pour répondre à nos questions. 

 
Comment s'est passée l'installation au Japon... pour toi et pour l'équipe ?
 

On ne va pas se plaindre. Notre camp de base était installé en pleine campagne, à 2h à l’est de Tokyo dans un hôtel assez austère, avec des chambres de 3m sur 2, pas de quoi s’enthousiasmer, on ne s’attendait vraiment pas à vivre dans des conditions pareilles. Mais bon, on est au Japon dans un but précis et si durant cette 1ère semaine, le confort a été assez sommaire, ce qui suit sera meilleur. Ce qui compte c’est qu’on a pu s’entraîner dans d’assez bonnes conditions. Cette préparation a été concentrée sur le physique et la tactique. Ce que je peux dire, c’est qu’en mettant de l’enthousiasme et malgré un contexte assez spartiate, on a passé une bonne 1ère semaine au Japon. En respectant toutes les contraintes sanitaires, on a croisé le personnel de l’hôtel, des gens vraiment adorables qui étaient là pour nous aider. En fait, on a connu le Japon de l’intérieur, ce que généralement le touriste ne perçoit pas lorsqu’il vient visiter. Et depuis samedi, on est au village olympique. 

 
As-tu le sentiment que la population soutient à 100% les Jeux ? 

On a compris que dans la population, les sentiments étaient mitigés. Ils ont évolué avec le temps. Au départ, il y a eu une adhésion complète. Les Japonais étaient fiers et honorés d’accueillir les Jeux. Avec la propagation du virus et le renforcement des contrôles, une certaine crainte s’est installée et le raisonnement a évolué. La tenue des J.O a été remise en question. La peur de l’extérieur, de voir débarquer beaucoup d’étrangers, a provoqué un sentiment de défiance parmi la population. 

 
A cause du Covid-19, est-ce que les contraintes sont plus nombreuses? 
 

Evidemment. On n’a pas pu sortir de notre bulle. Les déplacements étaient les mêmes. De l’hôtel à la salle et retour. Depuis samedi, nous avons investi le village olympique et le protocole est impressionnant. Les autorités sont sur le qui-vive et dès qu’un bus avec des athlètes veut entrer dans le village, il est contrôlé de fond en comble. Il y a un test salivaire au quotidien et les normes sanitaires sont très strictes. Si tu parles avec un journaliste et que tu ne respectes pas la distance de sécurité, tu es vite rappelé à l’ordre par un membre de l’organisation

 
 
Et alors, ce village olympique ?

On a eu la chance d’être parmi les 1ères délégations à entrer dans ce village à Tokyo. Ça se remplit petit à petit et on profite qu’il n’y ait pas encore tous les athlètes pour prendre certaines habitudes. On va avoir le temps nécessaire pour réduire la charge émotionnelle. Tu es quand même dans un environnement particulier. Les Jeux pour un sportif de haut niveau, c’est ce qu’il y a de plus fort. Cela n’a rien à voir avec une autre compétition. Déjà, être là, c’est notre fierté, notre trophée. Avec l’équipe nationale, il a fallu se battre pour y participer. Pour nous, pour les passionnés de hand, pour l’Argentine, c’est quelque chose d’exceptionnel. 

Tu étais à Londres en 2012, blessé pour Rio 2016, en quoi ces Jeux sont-ils importants ? 
 
 
 

Ne pas aller à Rio a été une profonde déception mais je l’ai pris comme une épreuve positive. L’expérience m’a renforcé. Je savais que si je voulais refaire des Jeux, il fallait que je me surpasse, que je sois à un meilleur niveau. J’ai donc toujours eu cet objectif en tête. L’investissement qui pouvait être consenti ne pouvait venir que de moi avec bien-sûr l’aide de mes proches, de mes partenaires, des coaches et des kinés, de la sélection et de Montpellier. Mais si tu n’es pas déterminé, si tu n’acceptes pas de produire plus, tu ne vas pas y arriver. Les cinq ans qui se sont écoulés ont servi à cela. A chaque stage, à chaque entraînement, c’était dans mon esprit et je j'ai appris à grandir.  

 
L'Argentine est-elle dans le groupe le plus déséquilibré du tournoi ? 
 

C’est sûr que le groupe est très difficile mais je suis content qu’il en soit ainsi car on a la possibilité de montrer qu’on mérite notre place et qu’on peut tenir le niveau. Personne ne mise sur nous, personne ne croit en nos chances, on peut bénéficier de cette situation, non ? En tout cas, comme on n’a rien à perdre, on en est que plus motivé. Quand tu participes aux Jeux, tu sais que tu joues inévitablement contre des grandes équipes. C’est la meilleure exposition qui puisse exister donc il faut en profiter, donner le meilleur de nous-mêmes et surtout ne rien regretter. Si on passe (le tour préliminaire), on entre dans l’histoire donc ça vaut le coup ! 

 
 
En Egypte, au Mondial, vous avez réussi à battre la Croatie et vous n’êtes pas passés loin contre le Qatar. Quelles sont vos ambitions ici? 
 

C’est vrai qu’on est parti d’Egypte assez satisfait et même je dirai qu’on aurait pu faire  encore mieux. L’Argentine a la capacité de réaliser des performances. On peut accrocher les grandes nations et si on nous a surnommés "Los Gladiadores", ce n’est pas pour rien (sourires). Je pense qu’avec cette équipe, on peut réaliser un aussi bon parcours qu’au Mondial, en tout cas, s’extraire du tour préliminaire. 

 
Le groupe argentin a-t-il changé ?
 

Il y a dix nouveaux joueurs qui ont intégré l’équipe et qui vont découvrir les Jeux, il a fallu rajeunir certains postes. Cela signifie que l’Argentine a des ressources. Regarde, maintenant la majorité évolue en Europe. En Espagne surtout et en France. C’est important de pouvoir se renouveler et surtout d’avoir de la qualité. C’est vrai il y a une certaine stabilité mais je crois que c’est dû aux valeurs qui sont les nôtres et qu’on veut faire passer. Au sein du groupe, l’ambiance est parfaite. 

 
Tu participes aux Jeux avec tes deux frères Pablo et Seba (de gauche à droite), est-ce important ?
 

Bien-sûr. Pour plein de raisons. Nos parents nous ont transmis la passion  du handball. Les trois garçons ont baigné dans ce sport dès qu’on a été en âge de courir, et même avant ! (rires). Le jardin de la maison, c’était notre terrain ! Chacun a motivé l’autre et en club, on a même évolué sous le même maillot (Diego, Pablo et Sebastian ont joué à l’US Ivry, ensemble entre 2013 et 2016). Déjà, participer individuellement aux Jeux est quelque chose de fabuleux, à Londres j’étais avec Seba. A Rio, on aurait pu être à trois mais j’étais blessé. On a cette opportunité à Tokyo. C’est quelque chose d’unique ! C’est difficile de trouver les mots pour expliquer ce que ça représente vraiment. Depuis que je suis né, j’ai finalement passé plus d’années à l’étranger, en Europe que dans le cadre familial. L’éloignement a été dur au début donc se retrouver ensemble sur l’évènement le plus important de la planète, c’est inespéré et on mesure notre chance. 

 
 
 
 
 
Le 1er match officiel, c’est contre la France, est-ce que cela va être particulier pour toi ?
 

(Sourires) Je vais faire en sorte que ce soit un match comme un autre. Evidemment, je connais beaucoup de gars dans l’équipe d’en face, les relations entre la France et l’Argentine sont excellentes depuis de nombreuses années mais quand tu rentres sur le terrain, l’objectif est le même. Quand tu joues contre une des meilleures équipes au monde, tu te dois de donner tout et d’écarter tous sentiments. Il y a des joueurs d’exception chez les Français et en tant qu’handballeur, je les admire, je partage et j’ai partagé le quotidien de certains à Montpellier, je connais la valeur de tout le groupe. C’est le match inaugural, c’est important pour les deux équipes de réussir son entrée dans la compétition même si je sais qu’on ne sera pas favori et que ce sera compliqué. 

 
 
Tu joues en France depuis 10 ans, le lien est fort avec ce pays ? 
 

C’est carrément ma 2ème maison. C’est là que j’ai connu ma femme, c’est en France que ma fille est née et c’est à Montpellier que je vais avoir mon 2ème enfant. Je me suis fait beaucoup d’amis et j’ai une relation très particulière avec les fans qui continuent à m’écrire. Beaucoup supportent la France bien-sûr et c’est normal mais ils sont contents pour moi que je participe aux Jeux et ils encouragent aussi l’Argentine. 

 
Pour toi, la France c'est un favori ou LE favori du tournoi ?
 

Même s’il y a eu du changement ces dernières années, la France fait toujours partie des meilleures nations. L’envie et la motivation de conquérir des titres existent toujours. Il y a un héritage à assumer et c’est important quand tu es Français de le montrer. Cela crée une certaine pression, c’est vrai, comme le foot, ils sont devenus des stars, il y a beaucoup de monde qui les soutient, qui voudrait les voir tout le temps gagner mais je suis admiratif car ce qu’ont construit les Français jusque-là, c’est énorme. Le manque de résultats est une motivation supplémentaire et les Jeux peuvent être le tournoi de la reconquête en or. C’est tout le mal que je leur souhaite. 

 
 
 

En raison d’une contracture et par précaution pour qu’il tienne pleinement sa place face à la France, Diego Simonet n’a pas participé au 2ème match de préparation que son équipe a livré face au Portugal. 2ème confrontation et 2ème revers (28-31) après celui face au Bahrein (21ème nation du dernier mondial égyptien) dimanche à Tokyo (27-32). Cette défaite de trois longueurs a laissé toutefois quelques motifs de satisfaction à un groupe dont la majorité des membres est à court de compétition depuis plusieurs mois. Cinq ans, quasiment jour pour jour que Tricolores et Argentins ne se sont pas affrontés en compétition internationale. C'était à Rio aux Jeux et Luka Karabatic et consorts s'étaient confortablement imposés (31-24). Les retrouvailles nipponnes sont à suivre ce samedi (aux alentours de 4H en France et le match sera retransmis sur France Télévision avec aux commentaires Manu Roux et Jérôme Fernandez). 

 

  Le groupe argentin sélectionné par Manolo Cadenas pour Tokyo 
gardiens: Leonel Maciel (Barcelone, ESP), Juan Bar (Anaitasuna, ESP) 
ailiers: Ignaccio Pizarro, Federico Fernandez (San Fernando), Ramiro Martinez (Sinfin, ESP)
arrières latéraux: Pablo Simonet, Federico Pizarro (Ciudad Encantada, ESP), Nicolas Bonanno (Anaitasuna, ESP), Pablo Vainstein (Benidorm, ESP)
demi-centres: Diego Simonet (Montpellier HB, FRA), Sebastian Simonet (Villa Ballester), Pedro Martinez (Leon, ESP / 15ème homme)
pivots: Gonzalo Carou (Puerto Sagunto, ESP), Lucas Moscariello (Montpellier HB, FRA), Gaston Mourino (Cosaques du Don, RUS)
Remplaçants: Santiago Baronetto (ALD/ARD Villa de Aranda, ESP), Guillermo Fischer (ARR Valladolid, ESP)

 

Diego Simonet a rendez-vous avec ses amis français  

Jeux Olympiques

jeudi 22 juillet 2021 - © Yves Michel

 10 min 7 de lecture

C'est contre l'Argentine que l'équipe de France entamera samedi, son périple olympique à Tokyo. Une opposition qui est devenue un classique tant les Sud-Américains sont des habitués des grands rendez-vous internationaux. Ce sera aussi l'occasion pour le Montpelliérain Diego Simonet de se mesurer à des joueurs qu'il connait très bien et dont certains sont de véritables amis.

Malgré une petite gène musculaire qui l’a privé du 2ème match de préparation face au Portugal (voir plus bas), Diego Simonet a gardé l’enthousiasme qui l’anime depuis qu’il sait qu’avec l’Argentine, il disputera une nouvelle campagne olympique. Ce sera la 2ème à son crédit, la 1ère avec ses deux frères Pablo et Sebastian. Après les Jeux de Londres en 2012, il avait dû surmonter l’énorme frustration de renoncer à ceux de Rio. A cause d’une rupture du ligament croisé du genou droit survenu en Ligue des Champions avec Montpellier. L’âge aidant, le maestro héraultais s’est remis au travail. Sans s’économiser, au point parfois d’être à la rupture. Au Japon, la délégation albiceleste fait partie des outsiders. Ces équipes comme le Brésil ou le Bahrein dont personne ne mise sur la présence en quarts de finale. Pourtant, le Montpelliérain veut inverser la tendance et se trouver des raisons objectives de qualification. Dans un groupe très relevé et face à la France, ce samedi, en ouverture de tournoi. Un rendez-vous qu'il ne veut surtout pas rater. 

 

Malgré le décalage horaire, Diego nous a accordé un peu de son précieux temps pour répondre à nos questions. 

 
Comment s'est passée l'installation au Japon... pour toi et pour l'équipe ?
 

On ne va pas se plaindre. Notre camp de base était installé en pleine campagne, à 2h à l’est de Tokyo dans un hôtel assez austère, avec des chambres de 3m sur 2, pas de quoi s’enthousiasmer, on ne s’attendait vraiment pas à vivre dans des conditions pareilles. Mais bon, on est au Japon dans un but précis et si durant cette 1ère semaine, le confort a été assez sommaire, ce qui suit sera meilleur. Ce qui compte c’est qu’on a pu s’entraîner dans d’assez bonnes conditions. Cette préparation a été concentrée sur le physique et la tactique. Ce que je peux dire, c’est qu’en mettant de l’enthousiasme et malgré un contexte assez spartiate, on a passé une bonne 1ère semaine au Japon. En respectant toutes les contraintes sanitaires, on a croisé le personnel de l’hôtel, des gens vraiment adorables qui étaient là pour nous aider. En fait, on a connu le Japon de l’intérieur, ce que généralement le touriste ne perçoit pas lorsqu’il vient visiter. Et depuis samedi, on est au village olympique. 

 
As-tu le sentiment que la population soutient à 100% les Jeux ? 

On a compris que dans la population, les sentiments étaient mitigés. Ils ont évolué avec le temps. Au départ, il y a eu une adhésion complète. Les Japonais étaient fiers et honorés d’accueillir les Jeux. Avec la propagation du virus et le renforcement des contrôles, une certaine crainte s’est installée et le raisonnement a évolué. La tenue des J.O a été remise en question. La peur de l’extérieur, de voir débarquer beaucoup d’étrangers, a provoqué un sentiment de défiance parmi la population. 

 
A cause du Covid-19, est-ce que les contraintes sont plus nombreuses? 
 

Evidemment. On n’a pas pu sortir de notre bulle. Les déplacements étaient les mêmes. De l’hôtel à la salle et retour. Depuis samedi, nous avons investi le village olympique et le protocole est impressionnant. Les autorités sont sur le qui-vive et dès qu’un bus avec des athlètes veut entrer dans le village, il est contrôlé de fond en comble. Il y a un test salivaire au quotidien et les normes sanitaires sont très strictes. Si tu parles avec un journaliste et que tu ne respectes pas la distance de sécurité, tu es vite rappelé à l’ordre par un membre de l’organisation

 
 
Et alors, ce village olympique ?

On a eu la chance d’être parmi les 1ères délégations à entrer dans ce village à Tokyo. Ça se remplit petit à petit et on profite qu’il n’y ait pas encore tous les athlètes pour prendre certaines habitudes. On va avoir le temps nécessaire pour réduire la charge émotionnelle. Tu es quand même dans un environnement particulier. Les Jeux pour un sportif de haut niveau, c’est ce qu’il y a de plus fort. Cela n’a rien à voir avec une autre compétition. Déjà, être là, c’est notre fierté, notre trophée. Avec l’équipe nationale, il a fallu se battre pour y participer. Pour nous, pour les passionnés de hand, pour l’Argentine, c’est quelque chose d’exceptionnel. 

Tu étais à Londres en 2012, blessé pour Rio 2016, en quoi ces Jeux sont-ils importants ? 
 
 
 

Ne pas aller à Rio a été une profonde déception mais je l’ai pris comme une épreuve positive. L’expérience m’a renforcé. Je savais que si je voulais refaire des Jeux, il fallait que je me surpasse, que je sois à un meilleur niveau. J’ai donc toujours eu cet objectif en tête. L’investissement qui pouvait être consenti ne pouvait venir que de moi avec bien-sûr l’aide de mes proches, de mes partenaires, des coaches et des kinés, de la sélection et de Montpellier. Mais si tu n’es pas déterminé, si tu n’acceptes pas de produire plus, tu ne vas pas y arriver. Les cinq ans qui se sont écoulés ont servi à cela. A chaque stage, à chaque entraînement, c’était dans mon esprit et je j'ai appris à grandir.  

 
L'Argentine est-elle dans le groupe le plus déséquilibré du tournoi ? 
 

C’est sûr que le groupe est très difficile mais je suis content qu’il en soit ainsi car on a la possibilité de montrer qu’on mérite notre place et qu’on peut tenir le niveau. Personne ne mise sur nous, personne ne croit en nos chances, on peut bénéficier de cette situation, non ? En tout cas, comme on n’a rien à perdre, on en est que plus motivé. Quand tu participes aux Jeux, tu sais que tu joues inévitablement contre des grandes équipes. C’est la meilleure exposition qui puisse exister donc il faut en profiter, donner le meilleur de nous-mêmes et surtout ne rien regretter. Si on passe (le tour préliminaire), on entre dans l’histoire donc ça vaut le coup ! 

 
 
En Egypte, au Mondial, vous avez réussi à battre la Croatie et vous n’êtes pas passés loin contre le Qatar. Quelles sont vos ambitions ici? 
 

C’est vrai qu’on est parti d’Egypte assez satisfait et même je dirai qu’on aurait pu faire  encore mieux. L’Argentine a la capacité de réaliser des performances. On peut accrocher les grandes nations et si on nous a surnommés "Los Gladiadores", ce n’est pas pour rien (sourires). Je pense qu’avec cette équipe, on peut réaliser un aussi bon parcours qu’au Mondial, en tout cas, s’extraire du tour préliminaire. 

 
Le groupe argentin a-t-il changé ?
 

Il y a dix nouveaux joueurs qui ont intégré l’équipe et qui vont découvrir les Jeux, il a fallu rajeunir certains postes. Cela signifie que l’Argentine a des ressources. Regarde, maintenant la majorité évolue en Europe. En Espagne surtout et en France. C’est important de pouvoir se renouveler et surtout d’avoir de la qualité. C’est vrai il y a une certaine stabilité mais je crois que c’est dû aux valeurs qui sont les nôtres et qu’on veut faire passer. Au sein du groupe, l’ambiance est parfaite. 

 
Tu participes aux Jeux avec tes deux frères Pablo et Seba (de gauche à droite), est-ce important ?
 

Bien-sûr. Pour plein de raisons. Nos parents nous ont transmis la passion  du handball. Les trois garçons ont baigné dans ce sport dès qu’on a été en âge de courir, et même avant ! (rires). Le jardin de la maison, c’était notre terrain ! Chacun a motivé l’autre et en club, on a même évolué sous le même maillot (Diego, Pablo et Sebastian ont joué à l’US Ivry, ensemble entre 2013 et 2016). Déjà, participer individuellement aux Jeux est quelque chose de fabuleux, à Londres j’étais avec Seba. A Rio, on aurait pu être à trois mais j’étais blessé. On a cette opportunité à Tokyo. C’est quelque chose d’unique ! C’est difficile de trouver les mots pour expliquer ce que ça représente vraiment. Depuis que je suis né, j’ai finalement passé plus d’années à l’étranger, en Europe que dans le cadre familial. L’éloignement a été dur au début donc se retrouver ensemble sur l’évènement le plus important de la planète, c’est inespéré et on mesure notre chance. 

 
 
 
 
 
Le 1er match officiel, c’est contre la France, est-ce que cela va être particulier pour toi ?
 

(Sourires) Je vais faire en sorte que ce soit un match comme un autre. Evidemment, je connais beaucoup de gars dans l’équipe d’en face, les relations entre la France et l’Argentine sont excellentes depuis de nombreuses années mais quand tu rentres sur le terrain, l’objectif est le même. Quand tu joues contre une des meilleures équipes au monde, tu te dois de donner tout et d’écarter tous sentiments. Il y a des joueurs d’exception chez les Français et en tant qu’handballeur, je les admire, je partage et j’ai partagé le quotidien de certains à Montpellier, je connais la valeur de tout le groupe. C’est le match inaugural, c’est important pour les deux équipes de réussir son entrée dans la compétition même si je sais qu’on ne sera pas favori et que ce sera compliqué. 

 
 
Tu joues en France depuis 10 ans, le lien est fort avec ce pays ? 
 

C’est carrément ma 2ème maison. C’est là que j’ai connu ma femme, c’est en France que ma fille est née et c’est à Montpellier que je vais avoir mon 2ème enfant. Je me suis fait beaucoup d’amis et j’ai une relation très particulière avec les fans qui continuent à m’écrire. Beaucoup supportent la France bien-sûr et c’est normal mais ils sont contents pour moi que je participe aux Jeux et ils encouragent aussi l’Argentine. 

 
Pour toi, la France c'est un favori ou LE favori du tournoi ?
 

Même s’il y a eu du changement ces dernières années, la France fait toujours partie des meilleures nations. L’envie et la motivation de conquérir des titres existent toujours. Il y a un héritage à assumer et c’est important quand tu es Français de le montrer. Cela crée une certaine pression, c’est vrai, comme le foot, ils sont devenus des stars, il y a beaucoup de monde qui les soutient, qui voudrait les voir tout le temps gagner mais je suis admiratif car ce qu’ont construit les Français jusque-là, c’est énorme. Le manque de résultats est une motivation supplémentaire et les Jeux peuvent être le tournoi de la reconquête en or. C’est tout le mal que je leur souhaite. 

 
 
 

En raison d’une contracture et par précaution pour qu’il tienne pleinement sa place face à la France, Diego Simonet n’a pas participé au 2ème match de préparation que son équipe a livré face au Portugal. 2ème confrontation et 2ème revers (28-31) après celui face au Bahrein (21ème nation du dernier mondial égyptien) dimanche à Tokyo (27-32). Cette défaite de trois longueurs a laissé toutefois quelques motifs de satisfaction à un groupe dont la majorité des membres est à court de compétition depuis plusieurs mois. Cinq ans, quasiment jour pour jour que Tricolores et Argentins ne se sont pas affrontés en compétition internationale. C'était à Rio aux Jeux et Luka Karabatic et consorts s'étaient confortablement imposés (31-24). Les retrouvailles nipponnes sont à suivre ce samedi (aux alentours de 4H en France et le match sera retransmis sur France Télévision avec aux commentaires Manu Roux et Jérôme Fernandez). 

 

  Le groupe argentin sélectionné par Manolo Cadenas pour Tokyo 
gardiens: Leonel Maciel (Barcelone, ESP), Juan Bar (Anaitasuna, ESP) 
ailiers: Ignaccio Pizarro, Federico Fernandez (San Fernando), Ramiro Martinez (Sinfin, ESP)
arrières latéraux: Pablo Simonet, Federico Pizarro (Ciudad Encantada, ESP), Nicolas Bonanno (Anaitasuna, ESP), Pablo Vainstein (Benidorm, ESP)
demi-centres: Diego Simonet (Montpellier HB, FRA), Sebastian Simonet (Villa Ballester), Pedro Martinez (Leon, ESP / 15ème homme)
pivots: Gonzalo Carou (Puerto Sagunto, ESP), Lucas Moscariello (Montpellier HB, FRA), Gaston Mourino (Cosaques du Don, RUS)
Remplaçants: Santiago Baronetto (ALD/ARD Villa de Aranda, ESP), Guillermo Fischer (ARR Valladolid, ESP)

 

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