Que dire pour disculper Paris… On a vraiment senti que si le PSG avait pris les choses en main dès l’entame de match, mais tout était resté très, trop fragile pour que cela puisse perdurer 60 minutes. La principale raison a sans doute été l’effacement progressif et complet des gardiens de Paris au fil des minutes. Tous les deux, que ce soit Yann Genty en début de match ou Vincent Gérard au début de la seconde période, ont entamé les choses de très belle façon. Mais cela n’a été qu’un feu de paille et surtout, les joueurs de champ n’ont pas su saisir cette embellie pour frapper fort et faire un vrai écart. Avec 6 arrêts pour les deux portiers du PSG a 14% pour Yann Genty et 16 pour Vincent Gérard, difficile de s’appuyer là-dessus et mettre en place une défense ambitieuse. Alors au fil des minutes et des buts encaissés, Paris a eu moins de volume en défense, a en fait tenté moins de choses et finalement aura fini par totalement subir la qualité de jeu et de passe des Danois. On le sait depuis longtemps, si on laisse une équipe danoise installer son jeu de passes, on courre direct à la catastrophe. Et c’est bien ce qui s’est passé pour les Parisiens sur ce match même si les 5 buts d’avance et la balle de +6 en main à la 37° aura été sans doute l’instant de bascule dans tout cela. Un lob un tantinet « foireux de Dylan Nahi repris par Ferran Sole Sala qui se plante sur Simon Gade qui est en parade « Ave Maria » après avoir repoussé le ballon de Dylan Nahi sur le lob, et on va vite se rendre compte que ce double échec aura sans doute été le moment clef de cette demi-finale.
Car, peu à peu Paris va se déliter en défense. Ne trouvant pas la bonne profondeur pour tenter d’aider des gardiens bien à la peine. Bousculés en attaque et obligé de passer à du jeu à 7 pour ne pas subir l’envie du bloc danois et les parades de Simon Gade, les hommes Raul Gonzales vont laisser Felix Claar faire un show énorme, tirs en appui, passes décisives, décalages, temps fort, le demi-centre d’Aalborg aura fait subir tout en même plus au bloc du PSG. Face à lui Viran Morros faisait son âge, Dainis Kristopans ses 130 kg, Nedim Remili payait ses désalignements et Henrik Toft Hansen jouait les moulins à vent. Bref plus grand-chose ne marchait et très logiquement et même implacablement Aalborg va prendre ce qu’il était venu prendre, sa place en finale sans qu’il n’y ait pas grand-chose à redire.
Un autre chiffre montre que personne n’a vraiment été au-dessus de la mêlée en attaque pour Paris. Si Luc Steins a fait tout ce qu’il pouvait, si Elohim Prandi aura été par moment un arrière de très haut standing, il en manquait beaucoup encore et le fait que Mikkel Hansen soit le meilleur buteur du match sans avoir tenté le moindre shoot dans le jeu mais en réalisant un 6/6 au jets de 7 mètres est aussi un chiffre significatif. Pour la 5° fois, Paris est venu passer un week-end à Cologne et pour la 5° fois il va repartir sans grand-chose si ce n’est un accessit demain à 15h00 qu’il sera bien compliqué de jouer tant on l’a vu, la déception était immense à la fin match côté PSG.
A Cologne (ALL), Lanxess-Arena
Le samedi 12 juin à 15h15
Paris Saint-Germain Handball - Aalborg Håndbold : 33 - 35 (Mi-temps : 15-13)
1 000 spectateurs
Arbitres : MM Lah Bojan et Sok David (SLO)
Evolution du score : 2-0 5°, 4-1 10°, 6-3 15°, 9-6 20°, 13-10 25°, 15-13 MT - 20-15 35°, 22-19 40°, 45°, 26-27 50°, 29-30 55°, 33-35 FT.
Les réactions dans le camp parisien
Luc Steins, demi-centre du Paris SG:
"On a très bien commencé la rencontre, on s'est créé un bon avantage. A la 40e minute, tout a tourné en faveur d'Aalborg. C'est une grande déception pour nous, on était venus ici pour gagner et à la fin on a perdu le match. C'étaient les deux derniers matches de la saison pour nous et on voulait finir d'une belle manière. Ca n'a pas fonctionné. Ils ont intelligemment joué en attaque et ont trouvé des solutions tout le temps. On a essayé de changer la défense d'une 0-6 à une 1-5, mais ils ont continué à trouver des solutions. On n'a pas fait une bonne rencontre en défense et on n'a pas aidé nos gardiens".
Nedim Remili, arrière droit du Paris SG:
"Le match nous a échappé. On a mené de cinq buts. On a mis beaucoup d'énergie à faire ce trou, on était à +2 à la mi-temps et on a voulu commencer vite et fort en seconde période. On a manqué de rigueur et de discipline dans notre jeu. L'intensité était là, mais la rigueur et l'intensité étaient du côté d'Aalborg dans cette deuxième période. Ils sont restés sereins, ils ont pris l'avantage et tout leur a réussi à un moment où à l'inverse ça ne nous réussissait pas. La déception est là aujourd'hui. On a été solides en première période, avec beaucoup de justesse défensive, exactement ce qui nous a manqué en seconde période. Ils ont varié leur jeu, qui était très bien rodé. Collectivement, on a failli, surtout sur la seconde partie de cette deuxième période. On les a trop laissés jouer. Pour le moment, ça nous fuit. On va essayer de revenir meilleurs l'année prochaine. La saison a été longue, rude. On espérait finir de meilleure manière."