A presque 31 ans (il les aura en septembre), Valentin Porte vient de rempiler avec Montpellier jusqu’en 2024. Le gaucher de l’équipe de France se sent bien dans l’Hérault au sein d’une équipe qui si elle attend un titre depuis 2018 (Ligue des Champions), figure toujours parmi les meilleures du pays derrière l’intouchable PSG. Val’ aborde l’été avec envie d’autant qu’il espère se retrouver aux Jeux, cinq ans après Rio et ce qu’il considère comme un échec en finale face aux Danois. Il ne pense pas encore à une quelconque reconversion même s’il est devenu un bon golfeur et s’adonne désormais à la pratique du padel en compagnie du voisin nîmois Rémi Desbonnet.
L’essentiel était-il d’assurer sa place en C1 ?
On a surtout atteint l’objectif fixé lors de la 1ère réunion que l’équipe a eu en début de préparation. Etant donné que c’est fait, on peut dire que la part de contrat est remplie. Maintenant, c’est vrai que tu te contentes de ça quand tu vois que tu ne peux pas finir 1er.
Justement, il n’y avait rien à faire, le PSG était intouchable ?
Sur la saison, ils ont prouvé que oui même si Nantes a ramené une très belle victoire de Paris. Je reste persuadé que le PSG n’était pas imbattable, mais ils nous ont dominés à trois reprises. On doit se rendre à l’évidence qu’on n’avait pas les armes pour rivaliser avec eux.
Y’a-t-il de votre côté des regrets à avoir ?
Oui et non, c’est vrai qu’on a trébuché ou perdu des points et on aurait pu l’éviter, je pense à Cesson chez nous, si on avait voulu viser autre chose, il aurait fallu battre Paris au moins une fois et on ne l’a pas fait. On n’avait pas le niveau cette année pour prétendre mieux.
C’est une année particulière liée à la pandémie. Quels enseignements en as-tu tirés ?
Je pense qu’au niveau du club, cela a été très bien géré. On s’attendait à faire face à des paramètres difficiles à saisir, ne serait-ce que l’accumulation des reports et un enchaînement de rencontres à des périodes données. On a vraiment su se concentrer sur le boulot qu’il y avait à faire.
Récemment, les joueurs d’Ivry se sont plaints de ces cadences. Vas-tu dans leur sens ?
Pas forcément ! A titre perso, ce rythme, je le vis depuis des années…
Sauf qu’ils n’avaient peut-être pas une équipe taillée pour jouer tous les 3 jours…
Oui mais attends, ce que je ne comprends pas c’est d’avoir vu tous ces clubs, à la fin de la phase aller, demander le report des matches. Après, il ne faut pas qu’ils se plaignent que la charge augmente en fin de saison ! C’est quoi un effectif pour ne pas jouer tous les trois jours ? Que je sache, tous les postes étaient doublés. On a été nous aussi touchés par le virus et on ne s’est pas plaint de disputer deux matches même pas avec 3 jours d’intervalle !
Tu sembles agacé ?
Il ne faut pas nous prendre pour des c… Quels clubs militaient pour un passage à 18 alors qu’il restait encore pas mal de journées à disputer ? Tu ne peux pas modifier les règles simplement parce qu’elles te sont défavorables.
L’effectif de Montpellier va évoluer à la marge. Le départ de Melvyn Richardson sera difficile à compenser…
Oui car c’est un très bon joueur qui s’est parfaitement adapté dans le plan de jeu de Montpellier mais sans m’avancer car je ne le connais pas plus que ça, Marko Panic a l’air d’être une très bonne recrue. Sur les derniers matches, Melvyn a été décisif, un véritable impact-player. Marko a l’expérience de la Ligue des Champions.
Le rendement des gardiens n’a pas été optimal, Sego n’a pas totalement répondu aux attentes…
C’est sûr que si on se base sur les stats, je suis persuadé que Marin a fait de meilleures saisons dans sa carrière, après, je vois surtout de l’intérieur, la progression de Kévin Bonnefoi qui se donne à 200% et à leur contact, il y a aussi Charles Bolzinger qui est très prometteur. Cela n’a pas été le poste où on a le plus brillé, on finit quand même 2ème.
A titre personnel, tu as accepté une prolongation de contrat, la décision a-t-elle été difficile à prendre ?
Même si j’ai eu d’autres sollicitations, quand je suis bien dans un endroit et que mon ambition est en phase avec celle du club, il n’y a pas de raison que je change. Donc ça s'est fait naturellement.
Pour aspirer à mieux, il faut trouver mieux. Il n’y a pas mieux que Montpellier ?
Je vais jouer la Ligue des Champions la saison prochaine, c’est déjà un élément important. J’ai fait mon trou ici, et c’est vrai, j’aurais très bien pu bouger. Mais à 31 ans, si je fais le mauvais choix et je galère ? La carrière peut vite basculer du mauvais côté. Là je sais ce que j’ai et je suis persuadé que dans les années à venir, nous allons regagner des titres.
On peut penser à un manque d’ambitions, à un désir de ne pas quitter un certain confort…
Tu as peut-être raison… Mais quand je vois autour de moi des gars signer dans des grands clubs, je me dis que je n’ai pas eu autant de sollicitations que ça. Du moins de ces grands clubs. Mais je vois au-delà d’un certain confort. Je veux aider Montpellier à construire, à évoluer.
La saison est loin d’être terminée… un commentaire sur le Final Four de la LDC avec deux clubs français en course ?
Pour l’avoir vécu, je sais que tout est possible dans un Final Four. La finale programmée c’est Barcelone-Paris mais pourquoi pas un Nantes-Aalborg ou une opposition franco-française comme en 2018 ? Nantes va se retrouver face à un Barça monstrueux qui a encore en travers de la gorge ce qui s’est passé en décembre (défaite en finale face à Kiel). Et si Aalborg tirait son épingle du jeu ? Ces Danois me font penser un peu à nous il y a 3 ans.
Le gros morceau, ce sera les Jeux. L’état d’urgence sanitaire est toujours décrété au Japon, fallait-il les maintenir ?
En tant que sportif de haut niveau qui s’est qualifié à l’arrache pour y participer, bien-sûr que je veux les faire et donc, c’est bien que ça se déroule. Après, je ne fais pas partie des autorités japonaises et je ne connais pas la situation sur place. Même si on vit à l’intérieur d’une bulle, ça reste des Jeux Olympiques et on oubliera vite que le vainqueur l’a été dans une période covid.
Quel rôle peut jouer l’équipe de France ?
On n’est peut-être pas favoris de par ce qu’on a montré ces derniers temps, il y a des équipes comme le Danemark, la Suède ou même l’Espagne un peu plus en avance mais rien n’est écrit. A l’occasion de mes 1ers J.O en 2016, on était sorti de préparation, on se sentait bien tactiquement, physiquement, on était vraiment au top, j’attends de voir comment va se passer la prépa et dans quel état on va arriver à Tokyo.
Il y a cinq ans, tu n’avais pas caché ta déception d’échouer en finale…
La blessure est toujours présente. Je me suis juré de revivre une telle compét’, donc j’espère qu’ils auront lieu. Il faut que je sois retenu dans la sélection, que je me retrouve en finale et que je la gagne pour me venger de ce que j’ai personnellement raté en 2016.
Le retour de Nikola Karabatic est-il réconfortant ?
Bien-sûr, Niko c’est le grand frère, c’est clairement le patron, je suis très sincèrement ravi qu’il retrouve ses moyens et qu’il puisse revenir à cette période. De par son niveau et l’aura qu’il dégage, cela ne peut être que bénéfique pour l’équipe.
Guillaume va devoir faire de sacrés choix notamment sur le poste d’ailier gauche où ne pas prendre Nahi en plus de Guigou et Descat serait mal perçu…
Je ne voudrais pas être dans le rôle du sélectionneur de l’équipe de France. Il y aura évident des déçus parmi des joueurs qui auraient pu y être. C’est vrai qu’à l’aile gauche, il y aura un choix à faire. Entre le capitaine et une des légendes de l’équipe, un chasseur de buts et un jeune qui crève l’écran notamment en Ligue des Champions et qui en plus, défend bien. Bon courage, Gino !
Tu te vois à Montpellier jusqu’à l’âge de la retraite ?
Comme je n’envisage la retraite que vers 40 ans, j’ai encore de la marge et le temps de voir venir (rires).
Une reconversion dans le hand est-elle déjà envisagée ?
Je n’en sais rien. Pourquoi pas golfeur ou joueur de padel professionnel ? Avec mon nouveau partenaire Rémi Desbonnet, il y a peut-être une nouvelle carrière qui s’offre à moi. Et ce n’est pas de la rigolade, on fait partie des 500 meilleurs joueurs français. On a monté un binôme et ça tourne pas mal. Enfin, on y verra plus clair quand les restrictions sanitaires seront complètement levées.
Le PSG à un point du sacre, Ivry en fâcheuse posture
Même s’il reste encore deux journées complètes et quatre matches en retard de championnat à disputer, les enseignements de la saison 2020-2021 peuvent être tirés. Paris qui n’a besoin que d’un point pourrait être mathématiquement sacré dès ce mercredi à Cesson-Rennes, avant une dernière sortie à Coubertin, le 4 juin face à Nîmes. Montpellier est assuré de terminer à la 2ème place, Nantes à la 3ème, Nîmes et Aix vont se disputer la 4ème, Toulouse et Chambéry, la 6ème. En bas de classement, Tremblay est relégué et Ivry est mal en point. Les Val-de-Marnais ont 3 longueurs de retard sur Istres et sont condamnés à une série d’exploits pour espérer s’en sortir. Le maintien des hommes de Sébastien Quintallet (notre photo) parmi l’élite est pour le moins, compromis.
Ivry 14 pts
accueille Chambéry, ce mercredi (29ème j.)
se déplace à Toulouse, dimanche (30ème j.)
se déplace à Créteil, le samedi 12 juin (retard de la 14ème j.)
Istres 17 pts
se déplace à St Raphaël, ce mercredi (29ème j.)
accueille Limoges, samedi (30ème j.)
accueille Nîmes, mercredi 9 juin (retard 25ème j.)
accueille Chartres, samedi 12 juin (retard 7ème j.)
Créteil 18 pts
se déplace à Dunkerque, ce mardi (29ème j.)
accueille Cesson, samedi (30ème j.)
se déplace à Aix, mercredi 9 juin (retard 23ème j.)
accueille Ivry, samedi 12 juin (retard 14ème j.)
Cesson 18 pts
accueille PSG, ce mercredi (29ème j.)
se déplace à Créteil, samedi (30ème j.)