L’évidence est là, à quelques minutes de cette défaite, l’heure est aux larmes et aux regrets côté Brest. Sauf qu’il faut aussi largement relativiser, voir le BBH en finale face à cette armada nordique qu’est le Vipers de Kristiansand comme le disait Coralie Lassource à l’issue du match « On nous aurait dit qu’on serait victorieuses de la Coupe de France, Championnes de France et en finale de la Ligue de Champions en début de saison, on aurait signé des deux mains » Le soucis est que d’accéder à cette finale aura couté extrêmement cher aux Bretonnes. 70 minutes de temps de jeu et une séance de jets de 7 mètres épuisante nerveusement, il y avait de quoi vider les organismes les plus résistants. Et c’est bien ce qu’il s’est passé en début de match. Car dans ce genre de situation, c’est la remise en route des organismes qui est très complexe. Le temps de réveiller des muscles bien endoloris, Brest était 5-1 et devait se résigner à faire la course derrière. Autant dire que face à des joueuses de l’expérience des Heidi Loke, Emilie Arntzen, Nora Mork et bien sur Katerine Lunde… Cette grande dame aura encore pesé de toute son expérience et son talent. Pas en multipliant les arrêts et naviguant à des pourcentages de fou, mais ses arrêts, sa présence et surtout son calme auront été des atouts majeurs pour ses couleurs. Après, il fallait aussi trouver le facteur X pour faire perdurer cette belle entame de match norvégienne. Et là, on a vu come la veille face à Moscou, le talent d’Henny Reistad ! 22 ans, capable de jouer sur les 3 postes de la base arrière sans aucun souci, elle a mené, organisé et finalisé le jeu de son équipe sur attaque placée sans que la défense de Brest ne puisse jamais trouver la parade.
Car côté Brest on cherchait un peu les leaders en pleine forme, et pendant 45 minutes, ce ne fut pas les gardiennes, ce duo Toft – Darleux qui a si souvent fait des merveilles cette saison aura été dans le dur pendant les ¾ du match avant que Cléopâtre Darleux ne sorte une superbe fin de match, mais c’était trop tard, bien trop tard. Côté base arrière, Ana Gros aura encore fait tout ce qu’elle pouvait mais ses 8 buts et 6 passes décisives n’auront pas contrebalancé le déficit du reste, notamment à gauche où le duo Niakate - Jaukovic aura vécu un petit calvaire avec un 4/14 cumulé. Pauletta Foppa aura aussi été précieuse en attaque en seconde période, oubliant ainsi ses errements en demi-finale, mais défensivement, elle aura subi comme toutes les autres. Bref, les remords et les regrets existent côté Brest, mais ils ne sont pas forcément légitimes. Même si la défense aurait pu être bien plus performante, que les arrières auraient pu être plus efficientes, il apparait que Kristiansand avait un peu trop d’armes aujourd’hui face à un Brest trop impacté par une fin de saison bien trop dévoreuse d’énergie.
Car si la demi-finale a été le point marquant du week-end, l’enchaînement des matches en LBE et coupe de France, jouer une finale de championnat de très haute intensité une semaine avant ce Final Four, tout cela aura sans doute aussi plombé les ressources des Brestoises. Pendant que le Vipers Kristiansand jouait 3 matches de championnat sur le mois de mai pour se préparer tranquillement à ce week-end de folie, Brest aura enchaîné 4 matches dans les 15 derniers jours de mai avant de se rendre à Budapest…
A Budapest (HON), Papp László Budapest Sportaréna
Le dimanche 30 mai 2021 à 18h00
Brest Bretagne Handball - Vipers Kristiansand : 28 - 34 (Mi-temps : 14-18)
2 500 spectateurs
Arbitres : MMES Nastase Cristina et Stancu Simona Raluca (ROU)
Evolution du score : 1-5 5°, 5-9 10°, 9-10 15°, 11-14 20°, 12-16 25°, 14-18 MT - 16-22 35°, 18-23 40°, 20-26 45°, 23-27 50°, 25-29 55°, 28-34 FT
La réaction des Pauline Coatanea : « Vipers nous a imposé un rythme vraiment très soutenu dès le début du match, et on a été tout le match derrière au score mais on avait moins d’énergie, on en avait perdu beaucoup sur la demi-finale face à Györ. Vipers avait, lui, dépensé beaucoup moins d’énergie face à Moscou. On ne peut toutefois pas tout mettre sur le compte de la fatigue, on aurait pu faire beaucoup mieux. Le fait que c’était la première fois que l’on jouait un Final Four nous a un peu couté aussi. On n’a pas préparé le match comme d’habitude, le fait de jouer le lendemain l’empêche, et même si on se dit les choses, cela ne vaut pas une préparation et une analyse comme on le fait au cours de la saison, c’est sans doute le manque d’expérience sur ce genre de finale. Mais il y a quand même beaucoup de déception parce que je pense qu’on aurait pu les accrocher beaucoup plus. Cela étant je suis très fière des filles parce qu’on s’est battu jusqu’au bout, même si c’est difficile à la sortie du match car on pouvait y croire après notre victoire sur Györ. Mais avec toutes leurs joueuses d’expérience et nos matches difficiles face à Metz c’était très compliqué. Vipers est arrivé avec beaucoup plus de fraîcheur et beaucoup plus d’expérience de ce genre de compétition. C’est apprentissage pour nous et cela nous donne envie d’y revenir ! »
Le diaporama du match par Philippe Riou