Dis-moi comment tu finis ton histoire bisontine, je te dirai qui tu es. Chloé Valentini a passé ses ultimes minutes avec le maillot rouge, sa deuxième peau, à un inattendu poste d'arrière droit, d'où elle a d'ailleurs marqué un but oxygénatoire (24-23, 54ème). Sa complice Lara Gonzalez Ortega (notre photo, trois saisons à l'ESBF), que seules deux exclusions en première période (14ème, 29ème) et une permutation offensive avec Juliette Faure dans le final ont empêché de jouer l'heure entière, a envoyé son dernier ballon vers une bulle de supporters comblés, en offrande. Quant à Raphaëlle Tervel, elle a symboliquement repris son rôle d'entraîneure-joueuse à l'avant-dernière minute, comme cela a régulièrement été le cas tout au long des play-offs.
Le pouvoir des fleurs, celui des bouquets offerts à tour de bras par le club doubien (Alice Lévêque et Amanda Kolczynski ont aussi eu le leur, avec un an de retard à cause du virus), a réuni les partantes, auxquelles s'ajoutent Aneta Labuda (12 minutes de jeu en toute discrétion), Aïssatou Kouyaté (rupture des croisés début avril contre... Chambray) et la coach adjointe, Sandrine Mariot. Avant de se disperser, les désormais ex-Bisontines ont bien aidé à confirmer la victoire à l'extérieur de mercredi, en petite finale aller (25-27). Increvable, la capitaine espagnole et future Parisienne a compilé sept buts et quatre passes. L'ailière gauche, qui évoluera à Metz à la rentrée, s'en va sur un 5/6 et 4 assists également. En sachant défendre leur marge initiale quasiment du début à la fin (avance maximale : +3), les Franc-Comtoises retrouvent la troisième place du championnat, comme en 2017-2018.
Camille Asperges raccroche aussi
A Chambray-les-Tours, les deux balles de débreak non converties dans les dix dernières minutes (mauvaises passes de Brkljacic, puis Touré) se sont digérées très vite. Les mines souriantes de Jérôme Delarue et de sa troupe, après-coup, rappellent que la formation d'Indre-et-Loire achève la meilleure saison de son histoire, qualification européenne en prime. « C'est au-delà de nos espérances. On visait la finale 5-6, on est arrivées à jouer la finale 3-4. C'était que du bonheur. Même s'il y a eu la défaite, si quelques armes offensives nous ont manqué (Belo, Stosic et Memana, toutes blessées à l'aller), c'était une super aventure », positive la pivot Camille Asperges, qui prend sa retraite sportive en même temps que Linda Pradel. « C'est une décision mûrement réfléchie. Je vais monter un centre médical à Lézignan-Corbières (Aude) avec mon frère, qui est kiné, et mon cousin podologue. J'avais cette opportunité, l'envie de passer à autre chose et de me rapprocher de ma famille », explique l'ancienne Nîmoise, qui évoluait au CTHB depuis son accession en LFH (2016).