On ne sait pas dans quel état seront les Brestoises demain pour jouer la finale face à Kristiansand, mais une chose est sure, côté Györ, le match de la 3° place va être compliqué à jouer autant dans les jambes que dans les têtes. Cette demi-finale fût un match où les défenses et les gardiennes auront été les héroïnes 70 minutes et un peu plus avec les jets de 7 mètres. Seulement 46 buts pendant le temps de jeu, 23 pour chaque équipe... En bref, on était loin des grandes envolées et du jeu sur grand espace de tous les instants. Et on peut surtout souligner que la grande, l’énorme force de Brest cet après-midi aura été de savoir faire fi de ses erreurs et de ses passages à vide. Arriver, par exemple, à se sortir la tête du seau quand on n’a pas réussi à battre Silje Solberg pendant 14 longues minutes alors que tout semblait rouler pour elles avant, cela démontre une force de caractère dans ce groupe à la limite de l’anormalité. Combien d’équipes auraient baissé la tête quand, à quelques minutes de la fin du temps réglementaire, les Hongroises menaient de 2 buts et avaient mis la main sur le match avec, en particulier, les relations entre Stine Oftedal et Kari Brattset. Voir Djurdjina Jaukovic qui refusait toutes les occasions de tirs coller un missile monstrueux à 11 mètres pour enfin débloquer la machine du BBH en attaque. Voir Ana Gros qui ne se lassait pas de se faire tamponner par la défense de Györ aller chercher fortune sur le côté gauche pour un tir à rebond gagnant puis l’attaque suivante, glisser un amour de lob pour faire revenir son club à 19-20. Une volonté de ne pas baisser les bras qui force le respect et l’admiration aussi symbolisée par une Sladjana Pop Lazic (Photo ci-dessous) impeccable au relais d’une Pauletta Foppa surveillée comme le lait sur le feu par les centrales de Györ. Et que dire de cet arrêt de Sandra Toft à 8 secondes de la fin du match sur un jet de 7 mètres de la légende Anita Gorbicz qui aurait crucifié le BBH dans le temps réglementaire ?
Car Györ, même sans arrière droit gaucher est une sacrée machine à jouer. Une défense au moins aussi dure et mobile que celle de Brest, un jeu rapide qui est capable de mettre n’importe quelle équipe européenne à genou. Et quelques magiciennes du jeu qui sont parmi les meilleures du monde à tous les postes. C’est cela que le BBH a su tenir en respect ! On savait, pour l’avoir constaté en phase de poule, que la troupe de Laurent Bezeau a les armes pour faire grincer les rouages blancs et verts, de là à le faire pendant 70 minutes malgré des échecs offensifs assez criards et que l’on pensait rédhibitoires, chapeaux bas mesdames ! Après tout s’est joué sur une séance de jet de 7 mètres sous haute tension. Voir Ana Gros si sereine pendant le match dévisser face à Laura Glauser sur la première tentative brestoise, puis Vicki Kristiansen envoyer une belle saucisse devant une Cléopâtre Darleux qui avait compris son impact et qui a forcé la star norvégienne à en « mettre trop ». Tout ça montrait bien que même les plus grandes peuvent craquer dans un tel moment. Et ce sera Alicia Toublanc, la gamine de Plouagat, une des âmes finistérienne du BBH, qui va lancer la machine et plus rien ne va l’arrêter. Cléopâtre Darleux va doubler le plaisir en anéantissant Estelle Nze Minko au jeu du chat et de la souris après que Kalidiatou Niakate et Djurdjina Jaukovic n’aient pas tremblé. Et Isabelle Gulden va clôturer les débats en inscrivant le 27° but pour Brest laissant Györ pleurer et Brest s’enflammer.
Demain sera un autre jour ! Il va falloir récupérer et les 3 heures de plus ne seront pas de trop. Brest tient sa 3° finale de la saison et est à 60 minutes et peut-être un peu plus, d’un triplé qui ferait retentir un grand coup de tonnerre dans le ciel du Handball tricolore. Et on va attendre cela avec impatience, tant on se dit que ce Brest là n’a peut-être pas fini de nous faire rêver.
A Budapest (HON),
Le samedi 29 mais 2021 à 15h15
Györi Audi ETO KC - Brest Bretagne Handball : 25 - 27 Après tirs aux buts
(Mi-temps : 8-11 - Fin du temps R : 20-20 - Fin des Prolongations : 23-23)
2 500 spectateurs
Arbitres : MMES Vania et Marta SA (POR)
Evolution du score : 2-2 5°, 4-3 10°, 4-5 15°, 5-8 20°, 7-10 25°, 8-11 MT - 11-13 35°, 12-15 40°, 16-15 45°, 16-15 50°, 19-18 55°, 20-20 FT - 22-22 65°, 23-23 70°- 25-27 aux Jets de 7 m.
La réaction de Cléopâtre Darleux : « C’est beaucoup d’émotion et énormément de joie. C’est un peu incroyable parce qu’on fait vraiment une saison exceptionnelle, mais Györ, ça reste Györ ! C’est LE favori qui vient de gagner deux fois de suite ici et one arrive à les battre. On est resté fidèles à notre jeu, même si tout n’a pas été parfait et que demain il va falloir faire mieux, on ne veut surtout pas s’arrêter là ! Je ne sais pas contre qui on va jouer, le but c’est de récupérer de regarder la deuxième demi-finale tranquillement à l’hôtel. Mais je n’ai aucune préférence, on a joué Moscou deux fois et on a été un peu difficulté face à elles, mais de sera un autre match, une finale, le dernier match de la saison, il faut lâcher les chevaux et finir en beauté. »
Le diaporama du match par Philippe Riou