Le chemin a été long et parfois semé de quelques obstacles mais au final sur la valeur du groupe et du pronostic initial, la logique l'a emporté. Les "Septors" de Saran évolueront la saison prochaine en Proligue. Ils ont validé leur billet, ce vendredi soir en s'imposant à Nancy (29-32). Pour les Loirétains, cette montée a un air de déjà vu puisqu'il y a cinq ans, ils avaient connu un destin similaire avant de retrouver le niveau inférieur, deux saisons plus tard. C'est justement fort de cette expérience, en ayant appris des leçons du passé que Fabien Courtial, (notre photo de tête) l'entraîneur et manager général du club ne veut pas tomber dans les mêmes travers. Le but est de pérenniser le groupe pro en D1. Le temps de la satisfaction d'une accession va vite s'estomper, car désormais, le plus difficile commence. Entretien avec un quadragénaire qui plus que quiconque, garde la tête sur les épaules.
Il y a la joie d'avoir atteint l'objectif fixé mais l'impossibilité de n'avoir pas pu fêter l’événement ?
Oui c'est un peu frustrant de n'avoir pas pu partager cela avec tous ceux qui nous suivent. Ce samedi, on est rentré de Nancy à 6h du mat', je pense que les joueurs ne sont pas allés se coucher (sourires).
As-tu senti dès le départ que tu avais une équipe pour aller au bout et monter directement ?
A l'issue de la saison dernière, le fait qu'il n'y ait pas de descente en D1 et que surtout Cesson et Limoges soient montés, on s'est dit quand même que c'était plutôt une chance. Tout le monde nous plaçait dans les favoris, après, il fallait tenir notre rang. Personnellement, je me doutais qu'on serait dans le trio et quand à la fin des matches aller, on finit par passer devant, on a pris conscience qu'on pouvait le faire.
Le doute n'a jamais existé ?
Si ! Quand à la 3ème journée, on va perdre à Angers (qui n'a gagné que 5 matches sur l'ensemble de la saison et terminé dernier de Proligue), on peut se poser des questions même si on n'échoue que d'un but ce soir-là.
En tout cas, à peine 4 défaites et un nul en 26 journées, vous avez fait preuve de régularité...
Oui c'est vrai, quand on fait le bilan, on a prouvé notre solidité mais en même temps, Pontault-Combault l'a été également. Cette saison en Proligue, il y a eu un tout petit peu moins de surprises que par le passé. Par exemple, la conn... qu'on fait à Angers, on ne l'a pas renouvelée.
As-tu le sentiment d'avoir mieux géré que les autres, une saison qui à cause de la pandémie, restera atypique ?
Difficile à dire... Au niveau de l'infirmerie, on a été peut-être mieux loti que certains de nos concurrents directs. Nancy par exemple, a accumulé les blessures, nous, à part Quentin Eymann au tout début, on a été épargné. Je dois d'ailleurs féliciter mon staff, médical et préparateur physique. Je ne sais pas si c'est de la chance ou de la bonne gestion. Concernant les cas Covid, je pense que pour Pontault-Combault, l'accumulation de rencontres à la fin, a été préjudiciable.
Avais-tu un effectif taillé pour mener à bien l'objectif de la montée directe ?
Je le crois. Mes dirigeants ont tout fait pour m'offrir un effectif compétitif. On ne s'est pas trop trompé sur le recrutement en allant chercher des bons éléments de Proligue et en rajeunissant les lignes. J'avais deux-trois joueurs qui étaient vraiment au-dessus, mon côté droit Avelange-Eymann, c'est ce qu'on a fait de mieux à ce niveau. Et je suis allé chercher un bon gardien (Nicolas Gauthier) avec Valentin (Kieffer) qui a fait de très bonnes apparitions. J'avais du « matos ».
Il y a 5 ans, vous montiez, deux saisons plus tard, vous descendiez, quelles ont été ces leçons du passé ?
Déjà, dans une carrière d'entraîneur, il faut savoir faire preuve d'humilité quand ça se passe très bien et ne pas considérer qu'on est le plus nul du monde quand on est dans le dur. Comme jeune coach qui découvrait le monde pro, je me suis peut-être dit à torts, que c'était un métier facile. Tu es très vite confronté à la réalité.
As-tu eu des périodes de doute au point de vouloir passer à autre chose ?
Ça m'est arrivé, surtout l'année dernière, quand à l'issue de la phase aller, on est dans la 2ème partie du classement, il y a de quoi se remettre en question sur le métier que tu pratiques. Mais il ne fallait pas non plus que je m'auto-flagelle. Globalement, on a aussi pris conscience du fossé qui nous séparait de l'élite. Là, on arrive avec une structure renforcée, en tout cas différente de celle d'il y a 5 ans.
Vous avez un peu avancé dans le recrutement (voir ICI), pas de stars identifiées comme Chema ou Sierra précédemment.
Les faire venir, c'était la volonté de pérenniser le club à très court terme. Peut-être qu'aujourd'hui, la stratégie est différente, même si ces deux-là nous ont beaucoup apporté. Il nous faut recruter, un arrière gauche, un pivot qui peut également défendre, aucun nom n'est encore sur la table mais il y aura cette fois, moins de delta entre les carrières de ceux qui sont chez nous et ceux qui arriveront.
Comptes-tu aussi sur des opportunités liées pourquoi pas à la conjoncture économique ?
On a désormais les coudées plus franches. L'apport d'Orléans Métropole qui va rentrer dans la boucle est une garantie, le budget va être revu (conséquemment) à la hausse, on va quand même prendre le contre-pied de ce qui a déjà été fait et faire progresser des jeunes mais maintenant qu'on est assuré de grimper en Star ligue, les deux derniers recrutements vont être un peu plus « haut de gamme ». Il y a aussi un recrutement qui n'est pas anodin, c'est celui de Jérémy Roussel (photo ci-dessous) pour structurer encore plus ce club et former de jeunes talents.
Il a fait un excellent boulot à Massy, son arrivée à Saran a pour le moins étonné..
Déjà, c'est moi qui ai exprimé la volonté de le recruter, j'avais vraiment envie de travailler avec lui. Quand tu gères seul beaucoup de choses, tu as besoin d'une oreille, d'un confident, voire d'un contrepoids dans tes positions, et pour Jérem', il n'y a pas d’ambiguïtés.
Tu entraînes Saran depuis 11 saisons, sans l'ombre d'une lassitude, avec toujours la même envie ?
Cela peut fluctuer avec les résultats que tu obtiens. L'an dernier, je me suis réellement demandé si j'étais fait pour accepter la pression. En fait, il faut relativiser, ne pas se perdre dans une certaine euphorie et faire le dos rond quand c'est plus complexe.
Il va y avoir des barrages pour désigner l'autre promu... je te mets dans une position délicate : quel est ton pronostic ?
Dijon-Nancy : Nancy nous a livré une vraie opposition et Benjamin a tiré sur ses joueurs... c'était un grand favori pour la montée directe mais la blessure de Tchitombi leur a fait très mal... Je suis partagé, Nancy est mieux armé, Dijon alterne le bon et le moins bon. Sur la régularité, je dis Nancy.
Cherbourg-Massy : ça dépendra de la capacité physique des Massicois à récupérer de leur saison ; S'ils sont frais et au complet, ils peuvent passer, sinon, Cherbourg sera plus solide. A mon avis, avantage Cherbourg
Après, sur les finales, Pontault, c'est très solide... et je les vois nous rejoindre. En tout cas, on est très content d'avoir évité cette loterie et il y a un vrai soulagement de monter directement.
La suite en Proligue...
A l’issue de la phase régulière de championnat, des barrages seront disputés entre les clubs classés de la 3ème à la 6ème place (19 et 22 mai en aller et retour)
Les Finales de Proligue (29 et 30 mai sous forme de Final Four) seront ensuite organisées entre les vainqueurs des matchs de barrage et les clubs ayant terminé aux 2 premières places de la phase régulière. Le club classé 1er à l’issue de la phase régulière affrontera le vainqueur des barrages le moins bien classé à l’issue de la phase régulière. Le club classé 2ème à l’issue de la phase régulière affrontera le vainqueur des barrages le mieux classé à l’issue de la phase régulière.
Le vainqueur des phases finales est déclaré champion de Proligue et accède également en Lidl Starligue. Dans le cas où le club qui termine 1er à l’issue de la phase régulière gagne les phases finales, c’est le finaliste des playoffs qui l’accompagne en Lidl Starligue.