Il y a bien eu cette fin de 1er quart d'heure où Montpellier qui tentait de faire oublier un départ calamiteux a bien recollé au score sans pour autant ne jamais réussir à égaliser ou cette entame de second acte où sur l'impulsion d'un excellent Julien Bos, les Héraultais encore malmenés peu avant la pause, ont refait en partie leur retard face à un PSG qui n'a jamais failli dans sa capacité à rester maître de la situation. Deux temps forts du MHB et c'est tout ! Car ce samedi soir, il n'y avait la place que pour un seul patron sur le parquet de Coubertin. Les Parisiens ont affiché une sérénité à toute épreuve et ont surtout mis fin à la dynamique de leur grand rival qui venait d'aligner douze rencontres sans défaite, toutes compétitions confondues. Le plus frustrant pour les hommes de Canayer, c'est qu'ils n'ont pas été ridicules et ne se sont pas contentés de s'afficher en faire-valoir. Ils ont été tout simplement moins puissants ou peut-être moins lucides et adroits dans les phases où Paris a accéléré, a géré le tempo et a resserré sa défense.
Le PSG a d'entrée asphyxié son adversaire. L'empêchant de développer son jeu et surtout par les accélérations du feu follet Luc Steins (photo de tête), maître du jeu rapide et de la montée de balle, le poussant à la faute. Valentin Porte sera exclu à deux reprises en huit minutes, ce qui est peu courant pour le capitaine du MHB. L'épée de Damoclès d'une sanction définitive pèsera par la suite sur son rendement défensif. Complètement dépassé, le bloc sudiste a subi les impacts parisiens. Il faudra que Kévin Bonnefoi, peu aidé en la circonstance, soit remplacé par Marin Sego et que Hugo Descat fasse preuve d'une régularité exemplaire (un 100% sur l'ensemble autant à 7 m que sur son aile ou en contre-attaque) pour que Montpellier sorte (enfin !) la tête de l'eau et entretienne l'espoir (11-10 à la 17ème). Parler du portier croate serait oublier que son vis-à-vis Yann Genty s'était signalé dans les 1ers instants. Même avec le souffle du vent d'Autan qui revenait dans leur cou, les Parisiens ne vont jamais s'affoler, ne jamais tenter l'impossible et sortir de leur projet de jeu. Quand les tirs se faisaient moins précis, les percussions moins efficaces, c'est la défense qui faisait le nécessaire. Le géant Kristopans, Nedim Remili et même Dylan Nahi notamment pour gêner Melvyn Richardson vont parfaitement remplir leur rôle. Dans ce 2ème quart d'heure de 1ère mi-temps, Montpellier va connaître un gros temps faible. Huit longues minutes à encaisser les impacts. La difficulté de défendre sur Steins était encore plus marquée et les ballons perdus, un peu trop nombreux. Avec six longueurs de retard à la 25è, quatre à la pause (19-15), tout était encore possible mais le PSG semblait avoir pris l'ascendant.
Impression concrétisée à la reprise où même si les Héraultais étaient encore parvenus à réduire leur retard, en face, Yann Genty allait réaliser quelques arrêts déterminants et Mikkel Hansen continuer son œuvre pour terminer meilleur buteur de la rencontre avec un 8/9 (dont 4/4 au pénalty). Dans cette seconde période, Montpellier sera un peu trop souvent sanctionné pour espérer mieux que courir après le score. « On n'a jamais été bien loin, reconnaît Valentin Porte, au micro de beIN Sports, mais je n'ai pas l'impression que Paris ait été trop inquiété. Il nous a manqué ce petit truc. C'est toujours pareil, on a été bon sur des petits temps mais dès qu'on a eu un temps faible, on a pris cher. » Paris a été l'équipe la plus constante. Et ce, dans tous les secteurs de jeu. C'est inévitablement, ce qui a fait la différence et c'est pour cette raison qu'elle s'est imposée (31-28). Les joueurs de Patrice Canayer qui dès mardi prochain se retrouveront à Berlin pour disputer leur quart de finale retour de l'European League (ils ont un avantage de 3 buts depuis l'aller à Bougnol), ne doivent pas sombrer dans le pessimisme. Il faut tout simplement se faire à l'idée que dans cette élite française, le PSG est actuellement au-dessus de tout le monde. Même si le boss Nikola Karabatic fait défaut depuis la mi-octobre.
Il faut désormais souhaiter que les deux meilleures formations tricolores tout comme Nantes d'ailleurs, réussissent sur la scène européenne. Et pour le titre national ? Les Parisiens ne veulent même pas aborder le sujet ! « On reste 1er, Montpellier est 2ème, on a pris un avantage face à eux, c'est important pour la suite, concède Luc Steins, mais il y a encore beaucoup de matches, d'abord mardi à Toulouse puis contre Nantes. Et rien n'est fait. » Même s'ils possèdent désormais six unités d'avance sur Montpellier et un goal-average largement avantageux (avec un succès à l'aller comme au retour) et même si Nantes (3ème avec 2 matches en moins) et Aix (4ème avec un déficit de 3 matches) semblent avec 15 et 16 points de retard, irrémédiablement distancés. Thierry Omeyer, le manager général du PSG peut déjà commander le champagne en vue de fêter un 7ème titre d'affilée.
Le diaporama du match PSG - MONTPELLIER par Céline Dély