bandeau handzone

Nîmes et le rocher de Sisyphe

Europe

mardi 30 mars 2021 - © Yves Michel

 4 min 11 de lecture

Il n'y aura finalement qu'un seul représentant français en quarts de finale de l'European League. Montpellier a validé son billet, pas Nîmes. Cette saison, le costume est bien trop grand pour tout ce qu'entreprennent les Gardois. Ils avaient pris une gifle à l'aller en Russie face à Tchekhov (-5), ils n'ont pas su réagir une semaine plus tard dans leur salle du Parnasse. Il n'y a même pas eu de vainqueur à l'issue de cette 2ème confrontation (24-24). Une bien triste soirée. Sans relief, avec quelques fulgurances de part et d'autre mais rien de bien réjouissant. Il est loin l'USAM des années 80-90 !

Quand autour de la 50ème minute, le DJ-speaker du Parnasse a lancé dans les hauts-parleurs, la chanson générique de la série des années 70-80 « La croisière s'amuse », les vieux mélomanes se sont demandés si le roi des platines venait de sombrer dans une déprime totale ou si la dérision avait gagné son esprit ? Car à bord de l'esquif de l'USAM, ce mardi soir, pas grand monde ne s'est amusé. En tout cas, les Russes de Tchekhov, nantis d'une avance de cinq buts acquise dès l'aller, n'ont jamais donné l'impression de vouloir se laisser mener par le bout du nez. Et surtout pas de tomber dans un quelconque traquenard. D'ailleurs après seulement cinq minutes, ils avaient déjà fait le break. Sans pour autant pratiquer un handball de haut vol. Chez les Gardois, Rémi Salou montrait sa hargne habituelle de guerrier, Rémi Desbonnet était concentré devant ses cages, Michaël Guigou prêt à mettre toute son expérience au service du groupe. La tâche était compliquée. Comment gérer un match chez soi, sans les encouragements du public, tout en réfléchissant à l'équation mathématique de cet écart à remonter ? Disons-le tout net, personne dans cette équipe n'a donné l'impression de partir avec une feuille de route élaborée à l'avance. Mohamed Sanad était moins incisif qu'à l'accoutumée, ça se comprend puisque depuis le match de Nantes il y a plus de 10 jours, l'Egyptien ne s'était pas entraîné ou si peu. Et la base arrière où figurent pourtant des internationaux reconnus, avait du mal à concrétiser. Soit par manque de réussite, les tirs s'écrasant sur le bois adverse, soit parce que comme à l'aller, le gardien Pavlenko était sur les trajectoires. 

Sisyphe voyait constamment le rocher qu'il voulait pousser vers le sommet lui retomber dessus. Tchekhov avait imprimé un faux rythme, Alexander Kotov, le bourreau de l'aller jouait en marchant, Kosorotov lui, était l'exécuteur testamentaire des préceptes de Vladimir Maksimov. Dans ce 1er acte, Nîmes va souvent courir après le score, se faire de façon inquiétante, distancer (9-12 à la 24ème) et inscrire enfin un but après plus de six minutes de disette. En défense, c'était soirée « portes ouvertes », même si Rémi Desbonnet tentait de sauver ce qui pouvait l'être. Dans cette équipe de l'USAM, certains se retrouvaient à contre-emploi, s'enfermant dans le petit espace, ne recherchant aucune profondeur pour mettre Acquevillo ou Hesham en situation de tir. Le champion du Monde U19 avec l'Egypte il y a deux ans, montrait à moitié quelques facettes de son immense talent. Faisant le plus dur sur un 1c1 mais butant directement sur le gardien Pavlenko. Le yoyo sera perpétuel sans pour autant que les Nîmois prennent la direction des opérations. Sisyphe était bien au Parnasse. O'brian Nyateu revenu sur la fin, tentait de mettre le feu mais il était trop tard. Bien trop tard. Et encore, les Russes auraient même pu s'imposer si à 25 secondes du terme, Hesham n'avait pas fait le nécessaire en arrachant l'égalisation (24-24). 

L'USAM sort de la compétition par la petite porte, sans gloire. Avec le sentiment peut-être pas partagé en interne mais donné à l'extérieur, de ne pas avoir mis tout ce qu'il fallait pour connaître un épilogue différent. Ce mardi soir, au passage, il s'agissait sans doute de la dernière apparition en coupe d'Europe pour Michaël Guigou. Le multi-étoilé du handball français aurait mérité mieux. Lui, qui justement avait franchi la frontière départementale pour mettre Nîmes sur le chemin européen et lui faire tutoyer les sommets. C'est raté ! Ce mardi soir, bravant pourtant le couvre-feu, à une heure très avancée, Sisyphe rôdait encore autour du Parnasse !  


A Nîmes, Le Parnasse - 8ème retour de l'European League 
Arbitres: MM Ivan Cacador & Eurico Nicolau (Portugal)

 USAM Nîmes Gard - Tchekhov            24-24        (Mi-Temps: 11-12)

USAM Nîmes: Desbonnet (11 arrêts/35) - Paul (n.u) - Gallego (2/2), Rebichon (1/2), Salou (3/3), Nyateu (3/4), Dupuy (0/1), Tesio (4/4), Guigou (3/4 dt 1/2 pén.) Kavticnik (0/1), Tobie (3/7), Acquevillo (2/4), Nieto, Minel (0/2), Hesham (2/5), Sanad (1/5)

Tchekhov: Pavlenko (12 arrêts/36) - Kiselev (1/4), Kotov K. (2/3), Andreev, Sinitcyn, Kotov A. (6/12), Ostaschenko (1/2) Kornev (0/1), Furtsev, Stelmakh, Maslennikov (2/2), Ermakov (2/5), Kulak (3/4) Kosorotov (7/9 dt 1/1 pén.)

Evolution du score: 1-3 (5è) 4-5 (10è) 6-7 (15è) 9-8 (20è) 10-12 (25è) 11-12 (MT) 12-14 (35è) 15-15 (40è) 15-17 (45è) 18-18 (50è) 19-21 (55è) 24-24 (FIN) 

LE TABLEAU DES QUARTS D'EUROPEAN LEAGUE

Nîmes et le rocher de Sisyphe 

Europe

mardi 30 mars 2021 - © Yves Michel

 4 min 11 de lecture

Il n'y aura finalement qu'un seul représentant français en quarts de finale de l'European League. Montpellier a validé son billet, pas Nîmes. Cette saison, le costume est bien trop grand pour tout ce qu'entreprennent les Gardois. Ils avaient pris une gifle à l'aller en Russie face à Tchekhov (-5), ils n'ont pas su réagir une semaine plus tard dans leur salle du Parnasse. Il n'y a même pas eu de vainqueur à l'issue de cette 2ème confrontation (24-24). Une bien triste soirée. Sans relief, avec quelques fulgurances de part et d'autre mais rien de bien réjouissant. Il est loin l'USAM des années 80-90 !

Quand autour de la 50ème minute, le DJ-speaker du Parnasse a lancé dans les hauts-parleurs, la chanson générique de la série des années 70-80 « La croisière s'amuse », les vieux mélomanes se sont demandés si le roi des platines venait de sombrer dans une déprime totale ou si la dérision avait gagné son esprit ? Car à bord de l'esquif de l'USAM, ce mardi soir, pas grand monde ne s'est amusé. En tout cas, les Russes de Tchekhov, nantis d'une avance de cinq buts acquise dès l'aller, n'ont jamais donné l'impression de vouloir se laisser mener par le bout du nez. Et surtout pas de tomber dans un quelconque traquenard. D'ailleurs après seulement cinq minutes, ils avaient déjà fait le break. Sans pour autant pratiquer un handball de haut vol. Chez les Gardois, Rémi Salou montrait sa hargne habituelle de guerrier, Rémi Desbonnet était concentré devant ses cages, Michaël Guigou prêt à mettre toute son expérience au service du groupe. La tâche était compliquée. Comment gérer un match chez soi, sans les encouragements du public, tout en réfléchissant à l'équation mathématique de cet écart à remonter ? Disons-le tout net, personne dans cette équipe n'a donné l'impression de partir avec une feuille de route élaborée à l'avance. Mohamed Sanad était moins incisif qu'à l'accoutumée, ça se comprend puisque depuis le match de Nantes il y a plus de 10 jours, l'Egyptien ne s'était pas entraîné ou si peu. Et la base arrière où figurent pourtant des internationaux reconnus, avait du mal à concrétiser. Soit par manque de réussite, les tirs s'écrasant sur le bois adverse, soit parce que comme à l'aller, le gardien Pavlenko était sur les trajectoires. 

Sisyphe voyait constamment le rocher qu'il voulait pousser vers le sommet lui retomber dessus. Tchekhov avait imprimé un faux rythme, Alexander Kotov, le bourreau de l'aller jouait en marchant, Kosorotov lui, était l'exécuteur testamentaire des préceptes de Vladimir Maksimov. Dans ce 1er acte, Nîmes va souvent courir après le score, se faire de façon inquiétante, distancer (9-12 à la 24ème) et inscrire enfin un but après plus de six minutes de disette. En défense, c'était soirée « portes ouvertes », même si Rémi Desbonnet tentait de sauver ce qui pouvait l'être. Dans cette équipe de l'USAM, certains se retrouvaient à contre-emploi, s'enfermant dans le petit espace, ne recherchant aucune profondeur pour mettre Acquevillo ou Hesham en situation de tir. Le champion du Monde U19 avec l'Egypte il y a deux ans, montrait à moitié quelques facettes de son immense talent. Faisant le plus dur sur un 1c1 mais butant directement sur le gardien Pavlenko. Le yoyo sera perpétuel sans pour autant que les Nîmois prennent la direction des opérations. Sisyphe était bien au Parnasse. O'brian Nyateu revenu sur la fin, tentait de mettre le feu mais il était trop tard. Bien trop tard. Et encore, les Russes auraient même pu s'imposer si à 25 secondes du terme, Hesham n'avait pas fait le nécessaire en arrachant l'égalisation (24-24). 

L'USAM sort de la compétition par la petite porte, sans gloire. Avec le sentiment peut-être pas partagé en interne mais donné à l'extérieur, de ne pas avoir mis tout ce qu'il fallait pour connaître un épilogue différent. Ce mardi soir, au passage, il s'agissait sans doute de la dernière apparition en coupe d'Europe pour Michaël Guigou. Le multi-étoilé du handball français aurait mérité mieux. Lui, qui justement avait franchi la frontière départementale pour mettre Nîmes sur le chemin européen et lui faire tutoyer les sommets. C'est raté ! Ce mardi soir, bravant pourtant le couvre-feu, à une heure très avancée, Sisyphe rôdait encore autour du Parnasse !  


A Nîmes, Le Parnasse - 8ème retour de l'European League 
Arbitres: MM Ivan Cacador & Eurico Nicolau (Portugal)

 USAM Nîmes Gard - Tchekhov            24-24        (Mi-Temps: 11-12)

USAM Nîmes: Desbonnet (11 arrêts/35) - Paul (n.u) - Gallego (2/2), Rebichon (1/2), Salou (3/3), Nyateu (3/4), Dupuy (0/1), Tesio (4/4), Guigou (3/4 dt 1/2 pén.) Kavticnik (0/1), Tobie (3/7), Acquevillo (2/4), Nieto, Minel (0/2), Hesham (2/5), Sanad (1/5)

Tchekhov: Pavlenko (12 arrêts/36) - Kiselev (1/4), Kotov K. (2/3), Andreev, Sinitcyn, Kotov A. (6/12), Ostaschenko (1/2) Kornev (0/1), Furtsev, Stelmakh, Maslennikov (2/2), Ermakov (2/5), Kulak (3/4) Kosorotov (7/9 dt 1/1 pén.)

Evolution du score: 1-3 (5è) 4-5 (10è) 6-7 (15è) 9-8 (20è) 10-12 (25è) 11-12 (MT) 12-14 (35è) 15-15 (40è) 15-17 (45è) 18-18 (50è) 19-21 (55è) 24-24 (FIN) 

LE TABLEAU DES QUARTS D'EUROPEAN LEAGUE

Dans la même rubrique

  1 2 3 4