Ah, les classiques de printemps... Milan – San Remo, le Tour des Flandres... et Metz – Brest. Oubliée, l'année blanche 2020. En 2021, l'affiche revient en force, trois dimanches de suite, accommodée à toutes les sauces. Européenne les 4 et 11 avril, avec un rôle de porte-drapeau français au Final Four de la Ligue des Champions à attribuer. Nationale, dans l'immédiat, avec ce dix-huitième face-à-face (toutes compétitions confondues) depuis l'apparition de l'entité BBH dans l'élite, en 2016. On est encore loin des 104 Flensbourg – Kiel en Bundesliga masculine (un total atteint samedi), mais la fréquence est déjà élevée...
Ce qui devient également courant, c'est l'ascendant, dans les chiffres et les faits, de la formation de Laurent Bezeau sur celle d'Emmanuel Mayonnade. La première a signé sa troisième victoire de rang sur la seconde (22-27). Dans l'historique récent du duel, elle continue de réduire l'écart (7 succès finistériens désormais, pour 10 mosellans et un nul*). Et le creuse au classement des play-offs, surtout, en repoussant à six longueurs son grand rival hexagonal, qui compte deux matches en retard (à Nice dès mercredi, contre Nantes quand il y aura de la place dans le calendrier).
« Ce n'est jamais parfait, mais on peut être satisfaites », pense Ana Gros, épanouie dans son ancienne maison (9/14). Les fondations du succès, un 6-1 exécuté en six minutes par la Slovène (3 buts), Pauline Coatanéa (2) et Coralie Lassource, ont de quoi la réjouir. Souffrant alors de la comparaison à 7 mètres, dans les décalages à l'aile droite, le jeu de transition, les Messines ont démarré léthargiques. Elles ont pensé réussir leur passage à l'heure d'été en défendant mieux, en envoyant Orlane Kanor travailler, traverser la défense au sol et en l'air (9-9, 23ème).
Darleux leur fait passer un sale quart d'heure
« On pense s'être assuré une base confortable de relance, et derrière, Brest remet un éclat », grimace Mayonnade. Tout juste raffermi, son bloc s'est de nouveau fissuré, alors que face à Djurdjina Jaukovic, la distanciation est vivement déconseillée (11-15, 30ème). En seconde période, les locataires des Arènes ont déjoué comme le 6 janvier derner (victoire de Brest 30-19). Silencieuses un quart d'heure, comme assommées par leurs quatre balles de débreak faisandées. Devant Orlane Kanor filant égaliser à 17 partout (38ème), N'Gouan sur l'une des (trop) rares tentatives à 6 mètres (40ème), Nocandy (41ème), puis Sajka sur penalty (43ème), Cléopâtre Darleux (9 arrêts à 45 %) a opportunément brillé. Et Metz a vrillé, encaissant un second 6-0 (16-17, 37ème puis 16-23, 50ème). Définitif, celui-là. « Brest est meilleur que nous, Vraisemblablement, elles préparent mieux les matches que nous aussi », s'incline le tacticien messin.
A Brest, la parole la plus forte était celle de... Britney Spears. « Oups, I did it again ». Un classique, encore un, de circonstance, est sorti tout à coup des enceintes. Je l'ai encore fait, elles l'ont encore fait. Gagner aux Arènes, comme en 2016 (saison régulière), 2018 (finale retour de LFH) et 2019 (phase classique, mais dans un match sans enjeu). La pole position, et l'avantage du terrain en finale retour du championnat, tendent un peu plus les bras aux Finistériennes, avec un calendrier supposé plus favorable (**). Mais entretemps, il y a ce quart de finale bleu-blanc-rouge de C1, sur deux heures, avec le variant de l'élimination directe. « Ca sera plus intense, plus compliqué » pressent Ana Gros. Pour une issue identique ?
(*) 19-19, 4-3 aux jets de 7 m pour Brest en demi-finale de Coupe de France 2018.
(**) Brest recevra Bourg-de-Péage, ira à Chambray et Nantes. Outre ses matches d'alignement, Metz doit se déplacer à Paris et Besançon, et accueillir Chambray.