Avec le recul, la victoire montpelliéraine sonne comme une évidence mais les apparences sont trompeuses, notamment au vu de la 1ère période. Il a suffit de la pause et d'un recadrage dans le calme pour que les hommes de Patrice Canayer retrouvent leur suprématie naturelle et s'imposent face à une équipe de Dunkerque qui n'aura pas démérité.
Dunkerque enchaînait son second match en 48h, ce qui n'était pas évident pour les organismes, et pourtant... Les Nordistes ont proposé une très bonne entame avec du rythme et une défense bien en place. Attentif sur les replis défensifs, rapide, profitant des arrêts de Samir Bellahcene (formé au passage dans le camp d'en-face), Dunkerque a pris les affaires en main d'entrée pour mener de trois longueurs autour de la 20ème minute. Mais la précipitation, quelques pertes de balle dues à un manque de lucidité des Nordistes va permettre à Montpellier de revenir dans la course et même passer devant peu avant la pause (14-15). Les Héraultais en mode diesel vont rétablir la situation dans le second acte sous l'impulsion de Melvyn Richardson, Kyllian Villeminot, le travail dans l'ombre de Valentin Porte, intenable dans les duels provoquant du 7m et des 2 m et l'incroyable efficacité de l'ailier gauche suédois Lucas Pellas (7 buts à 100% de réussite). Bref, quand la machine du MHB a été enclenchée, il n'a plus été possible de l'arrêter.
En seconde mi-temps, Dunkerque a surtout payé son manque de profondeur de banc, sa faiblesse de rotations. Montpellier est monté d'un cran en agressivité en défense et en rapidité en attaque. Ce changement soudain de rythme a perturbé les Dunkerquois qui ont perdu en précision. Avec 6 buts d'écart à l'amorce du dernier quart d'heure, le sort du match avait basculé. Les Héraultais, physiquement au-dessus malgré des blessés, ont su gérer le tempo et garder leur confortable matelas jusqu'à la fin. (28-34). "Il n'y a pas de regrets à avoir, constate Patrick Cazal. Au contraire, la 1ère mi-temps est satisfaisante même si le projet de jeu a été oublié aux vestiaires. Le premier quart d’heure après la pause a été trop trop débridé. Cependant, la jeunesse dunkerquoise a pu démontrer son potentiel et prouver que le club a raison de leur faire confiance". En effet, l’entraîneur nordiste a aligné cinq de ses jeunes issus du centre de formation lors des 5 dernières minutes. Une aubaine pour eux, un espoir pour le club.
Trois questions à Patrice Canayer (entraîneur du MHB)
Patrice vous n’êtes pas tombé dans le piège malgré une entame peu évidente
Quand je viens à Dunkerque, je sais que ce sont toujours des matchs où il faut se bagarrer pour gagner, donc aujourd’hui je n'ai pas été surpris. Ils avaient des absents et paradoxalement, c'est contre des équipes amoindries à part celui contre Paris, que nous avons rencontré le plus de difficultés. C’est plutôt de nature à m’inquiéter qu’à me rassurer quand il y a beaucoup d’absence dans l’équipe adverse. Mais ce soir je pense qu'on a fait un bon match et que notre victoire me semble méritée.
Qu'est ce qui vous satisfait le plus dans le contenu ?
On reste sur un match délicat chez nous que l’on a gagné d’un but, là on redémarre un nouveau cycle après la trêve internationale. On a eu trois jours de préparation, j’ai récupéré les joueurs mercredi, donc c’est toujours un peu délicat de reconstruire la dynamique d’équipe. Mais ce qui me satisfait le plus, c'est que tous les joueurs étaient très impliqués. Pour moi lorsque l’équipe est impliquée comme ça et que tous les joueurs sont complètement dedans, c’est beaucoup plus facile de coacher.
Vous montrez que vous êtes forts mentalement en fin de 1ère...
Oui Dunkerque avait très très bien joué et avait bien préparé le match. On a mis en place un système défensif qu’on utilise pas tout le temps, qui est un peu conjoncturel par rapport aux joueurs dont je dispose. Dunkerque a très bien attaqué notre défense (1-5) , ils ont évolué de manière très très juste et nous n'avons pas mis la dimension athlétique nécessaire. Ils avaient joué 48h avant ils étaient donc plus mobiles. On a beaucoup mis l’accent sur les courses mais il nous manqué l’impact physique dans les 15 premières minutes
° En marge de cette rencontre, Handzone a appris en exclusivité que Fredric Pettersson ne serait plus montpelliérain la saison prochaine. Le Suédois retrouvera un club qu'il connait parfaitement puisqu'il retournera à Toulouse (voir ICI)
Le reportage photos de Lorie Couvillers