Hasard ou pas, Cyril Dumoulin se déplace dans le sens des aiguilles d'une montre. Savoie, Occitanie, Pays de la Loire, Ile de France. Le gardien de buts international a débuté sa carrière à Chambéry où il a passé dix saisons (2004-2014), puis a vécu un passage éclair à Toulouse (2014 et 2016), avant de remonter sur Nantes. Son arrivée au "H" coïncide d'ailleurs avec une certaine régularité dans les résultats du club entraîné alors par Thierry Anti. En perte de confiance alors qu'il lui restait une année de contrat à honorer, le Lyonnais d'origine avait envie de changer d'air. A 37 ans, il a décidé de poursuivre son aventure professionnelle en région parisienne, à Tremblay-en-France où il vient de signer un bail de trois saisons. Dans les cages, il succèdera à une véritable figure du hand français, Patrice Annonay, qui à bientôt 42 printemps, a décidé de prendre sa retraite.

C'est clairement un nouveau challenge, je vais tourner une page. A Nantes, depuis un moment, j'ai moins de temps de jeu, certainement un peu moins de confiance de la part de l'entraîneur, moins de responsabilités et donc j'avais besoin de trouver quelque chose où j'allais pouvoir m'investir à 100%, où on allait pouvoir compter sur moi. Et c'est le discours que Tremblay m'a tenu. L'engagement sur une durée de trois ans n'est pas anodin. Je ne pense vraiment pas à la retraite.

Terminer là-bas était forcément une idée que j'avais en tête, j'ai vraiment beaucoup d'amour et d'affection pour ce club. J'y ai vécu de très bons moments, j'ai acheté une maison, j'ai construit ma vie ici. Maintenant, je me suis retrouvé dans une situation où je perdais le contrôle sur ce qui allait m'arriver. Je ne voulais pas subir les événements, j'avais une dernière année de contrat sans savoir quelles opportunités allaient se présenter derrière. 

Oui mais je suis bien revenu physiquement... je suis revenu performant... la chose qui a changé c'est qu'entre temps, Emil (Nielsen) est arrivé, il a montré tout de suite des capacités et c'est ce qui je crois a largement influencé la répartition du temps de jeu derrière. 

Oui carrément. Dans sa manière de me gérer, les moments où il me lançait... je n'ai pas de rancune, je comprends qu'un coach a des choix à faire et que seul le résultat compte. J'ai eu l'impression qu'il avait plus confiance en Emil (Nielsen) qu'en moi, à moi d'en prendre acte et de faire mes choix en fonction. 

Le discours de Joël (Da Silva) qui a pesé très lourd, qui a été très décisif. C'est un projet de reconstruction qui m'a été proposé avec un rôle concret à jouer, sur et en dehors du terrain. J'ai été forcément sensible à cela car c'est ce qui me manquait à Nantes. D'entrée, il a été question d'un engagement de trois ans. 

C'est déjà un honneur d'arriver derrière quelqu'un comme Patrice et ce n'est pas simple de remplacer une personne qui aura marqué autant de choses. Et quand on te propose de le faire, c'est le témoignage de tout l'intérêt qu'on peut te porter. Tremblay ne pouvait pas se permettre de remplacer "Papat" par le 1er venu. Sincèrement, j'aurais aimé jouer à ses côtés, ça aurait pu être sympa mais je sais qu'il va rester dans l'environnement du club donc ce sera un plaisir de collaborer avec lui, c'est quelqu'un que je connais depuis très longtemps. 

Mon contrat avec Tremblay commence le 1er juillet 2021 et celui avec Nantes se termine le 30 juin. Jusque-là, je suis 100% nantais et je continuerai à m'engager totalement pour le "H" que ce soit à l'entraînement ou lors des matches qu'on voudra bien me laisser jouer. Que je quitte le club ne change rien sur ma détermination et mon engagement.

J'ai déjà réfléchi à ça. Toulouse a été mon 1er changement de club et l'intégration a été ratée. J'en suis le 1er responsable, j'étais certainement trop dans l'idée de retrouver ce que je quittais à Chambéry et les belles années que je venais de passer. Cette expérience m'a beaucoup servi quand je suis arrivé à Nantes et je crois que cela a été un succès donc l'idée va être de me servir des points positifs et minimiser le temps d'adaptation au sein du club. Après, avec tout ce que j'ai vécu, j'ai appris à jouer avec des jeunes, des plus âgés, qui avaient chacun une manière différente de fonctionner.