Sans doute les dirigeants de Tremblay veulent-ils s'inspirer de "Plus belle la vie" car cette semaine, l'histoire du club s'écrit en plusieurs épisodes. Il y a eu tout d'abord l'annonce ce mardi soir du retour de l'ailier gauche Arnaud Bingo et puis ce mercredi matin, c'est à Patrice Annonay d'occuper le devant de la scène, bien malgré lui quand on connait l'humilité du personnage. A presque 42 ans (il les aura le 17 mai prochain), "Papat'" a décidé de mettre un terme à sa carrière au plus haut niveau. Tremblay où il était arrivé pendant l'été 2016, sera sa 3ème et dernière étape d'un parcours professionnel richement rempli. La décision est de taille mais mûrement réfléchie.
Vingt-trois ans de carrière chez les pros et à peine trois clubs. La fidélité est dans l'ADN de Patrice Annonay. Lorsqu'il débutait en 1998 à Angers-Noyant, son binôme actuel, le jeune Rubens Pierre, n'était même pas né ! Après sept saisons dans le Maine-et-Loire, il débarque à Paris. Pas encore celui des Qataris mais plutôt celui de Thierry Anti à la tête d'un groupe où avec les Mongin, Claire, Girault, Sorhaindo, Paillasson, Diaw et consorts, il remporte la coupe de France en 2007. Le 1er titre d'une longue série mais ça, le Martiniquais ne le sait pas encore. Car avant de retrouver la lumière, il y a une descente aux enfers. Puis la remontée immédiate mais deux saisons suivantes où la formation de la capitale végète dans le bas du classement.
Patrice Annonay reste pourtant attaché à l'endroit et aux quelques spectateurs qui garnissent les tribunes. Paris fait encore rêver au point que des émissaires venus de Doha, portefeuilles bien garnis de billets rachètent le club. Le défilé des grands noms peut débuter. Abalo, Dinart, Honrubia, Hansen,... Ce qui est devenu le PSG a basculé dans une autre dimension. On ne se rappelle même plus à l'époque de qui gardait les cages. Sauf d'un... Patrice Annonay. Et quand en 2016, après onze saisons ininterrompues, il décide de fermer la parenthèse, les honneurs lui sont rendus, son portrait figurant sur une des colonnes de Coubertin.
Entre temps, il a fêté deux titres nationaux, deux autres coupes de France et un Trophée des Champions.
Lorsqu'il débarque à Tremblay, c'est pour participer à la remontée du club qui vient d'être relégué. Sur sa carte de visite ne se rajoutera qu'un 2ème titre de D2. L'été dernier, alors que le club (13ème) venait d'être repêché en raison de la situation sanitaire, le doyen des joueurs de Starligue nous avait fait part de son agacement. « J'en ai marre qu'on reste modestes, j'aimerais qu'enfin Tremblay soit ambitieux, ça ne m'intéresse pas de parler de maintien, j'ai envie de regarder plus haut et même de viser l'Europe. Cela passe par ça si on veut sortir le club d'où il végétait. » On ne peut pas dire que six mois plus tard, la situation soit au beau fixe même si deux rayons de soleil sont venus éclairer le ciel, juste avant la trêve et que ce dimanche, ce sera l'ultime feuilleton de la semaine... un match capital à Créteil. Le dernier contre l'avant-dernier. Patrice Annonay ne va pas encore chômer ! Et lorsqu'en juin, il se retirera, il ne s'éloignera pas du club puisqu'il doit intégrer le staff technique comme formateur, plus spécialement chargé des gardiens.