L'US Ivry attendait ce moment depuis le début de la saison et même au-delà puisque le dernier succès officiel à Delaune remontait au 04 mars de l'an passé face à Toulouse lorsque l'épidémie et la résignation à arrêter le championnat avaient pris le pas sur toute autre considération. Depuis, les Val-de-Marnais étaient allés chercher des points ailleurs notamment une semaine plus tôt à Cesson et cette performance en Bretagne les avait galvanisés. Il fallait surfer sur la vague, profiter de la dynamique, capitaliser et surtout envoyer un nouveau signal. Chartres pouvait-il avoir la tête de l'emploi ? Cette équipe qui donnait pourtant de par son effectif, des gages de solidité et d'expérience, a passé une très mauvaise soirée. En fait, les Euréliens ont fait illusion pendant les vingt premières minutes. Et encore, leur gardien Nebosja Grahovac avait par ses prouesses retardé l'échéance et les hommes de Quintallet avaient été incroyablement maladroits. Peu avant la pause, ils auraient pu tuer tout suspens et personne n'aurait trouvé à redire. Si Ivry a vendangé quelques ballons "faciles", ses bévues ont été à chaque fois compensées par la solidité de sa défense avec de vrais morts de faim à l'image d'un Robin Dourte dont le visage à la fin de la rencontre, portait quelques stigmates. C'est grâce à sa muraille de Chine et à son gardien Mate Sunjic que dans le second acte, les Rossoneri vont dégoûter leur adversaire. Un adversaire en déficit à tous les niveaux. Une base arrière inexistante à l'image d'un Kudinov fantomatique, des ailiers de kermesse, aucune relation avec le pivot ou si peu, bref, l'antithèse du camp d'en face. Ivry ne gagnera pas le championnat, ne sera sans doute pas européen mais la volonté des gars qui composent cette bande mérite d'être soulignée. Sur ce qui a été montré, Chartres est d'un très petit niveau. Ni plus ni moins. Ivry a tissé sa toile en imposant son rythme avec à la manœuvre un séduisant Léo Martinez (photo de tête), un virevoltant Antonin Mohamed, un percutant Simon Ooms et le duo Davies-Kablouti dont les tirs ont fait de véritables dégâts. Sans oublier le Suédois Linus Persson qui se remet progressivement de sa commotion survenue au Mondial égyptien et qui a été impeccable dans l'exercice à 7 mètres.
Quand à la 36ème avec 5 buts d'écart, la surmultipliée avait été enclenchée, l'affaire était conclue. Rien ne pourrait arrêter les Val-de-Marnais. Toni Gerona va tout essayer mais ses joueurs n'adhéreront à aucun des choix proposés. « On a été catastrophique sur la base arrière, se lamente le technicien espagnol, 8 tirs réussis sur 22 ou 24, on a accumulé des erreurs incroyables et quand ce sont les cadres qui ne donnent pas l'exemple, aucune rotation ne fonctionne. L'état d'esprit montré par Ivry était bien meilleur que le nôtre et leur victoire est méritée. Pour ne rien arranger, Mate (Sunjic) a fait des arrêts incroyables mais c'est toujours la même chose, quand l'état d'esprit est bon dans une équipe, elle est en confiance et de l'autre côté, c'est le contraire qui se passe.» Le portier croate de l'USI brassard de capitaine autour du bras gauche a non seulement donné l'exemple (17 arrêts) mais su insuffler le mordant nécessaire. « J'ai tout simplement fait mon boulot, s'empresse de relever Mate Sunjic. Ce qui me plaît dans cette victoire ce soir, c'est qu'on y a mis la manière. On a bien fermé en défense, on a bien monté les ballons mais bon, il ne faut rien lâcher, il faut continuer à travailler, des adversaires bien plus forts nous attendent, En quelques jours, on va aller à Montpellier et recevoir Nantes. Là ce sera autre chose. » Mais l'essentiel pour Ivry est d'avoir réussi son démarrage en cette 2ème partie de saison. La route est encore longue et semée d'obstacles mais ce groupe-là a une âme. Chartres ne peut vraiment pas en dire autant.
Le diaporama photos par Yves Michel