Est-ce un calcul savant qu’a fait l’entraîneur de la Hongrie face à l’Espagne en ménageant ses cadres et en permettant à ceux qu’il avait peu utilisé jusque-là de se débrouiller dans cet ultime rendez-vous du groupe 1 du tour principal ? Son équipe tout comme la « Roja » était qualifiée pour les quarts mais Istvan Gulyas a-t-il fait le bon choix ? Apparemment, peu importe pour lui de terminer à la 1ère ou à la 2ème place de la poule. Peu importe de retrouver la Norvège ou plutôt la France comme ça sera le cas mercredi en quarts ! Le pari de l’ancien stratège de Veszprém aurait été gagnant si son équipe ou ce qui ressemblait à une sélection avait tenu tête à l’adversaire.
L’Espagne de son côté, voulait éviter les Français. Peut-être parce qu’elle les a trop affrontés par le passé et surtout parce qu’elle a connu tant de déconvenues, mis à part lors de l’Euro 2018 où sur le bord de la touche, Jordi Ribera avait donné une leçon tactique à son vis-à-vis Didier Dinart.
Bref, la Hongrie s’est présentée sur le parquet sans ses trois pièces maîtresses : le gardien Roland Mikler, le pivot Bence Banhidi et le demi-centre Mate Lekai. Et pour couronner le tout, on va très vite constater que Sipos et Boka qui figuraient parmi ceux qui avaient été le plus utilisé lors des cinq précédents matches, vont s’employer à cirer le banc. Même le jeune Dominik Mathé (pépite du hand magyar) va être ménagé.
Les Ibères eux, ne vont pas s’embarrasser de tant de considérations et vont éviter tous les calculs. Traduction immédiate de leur engagement, un 7-2 en 8 minutes. Le ton était donné et tout portait à croire que l’addition allait être corsée. Privilégiant le jeu à 7, la « Roja » va pourtant connaître un temps faible et se laisser rattraper à la faveur pour la Hongrie de 3 buts notamment inscrits dans des cages vides. Ce sera la seule alerte et grâce à Ferran Solé Sala (photo de tête) à l’affût en contre-attaque et une défense bien articulée devant un très efficace Perez de Vargas, les Espagnols vont mettre fin aux espoirs hongrois et surtout profiter de leurs maladresses. Sept longueurs de déficit à la pause pour la Hongrie, le calvaire va se poursuivre par la suite.
D’autant qu’en seconde période, Solé Sala avait droit à une pause bien méritée, le Parisien laissant bien volontiers la place à l’excellent Barcelonais Aleix Gomez. Deux siamois s’étaient passé le relais. Un 6-0 en 12 minutes plongeait un peu plus la Hongrie dans ses errances. Douze buts d’écart à la 48ème, il était temps que cela se termine. Les Magyars vont profiter d’un relâchement adverse pour réduire la note mais le mal était fait depuis longtemps. L'Espagne en s'appuyant sur ses rotations et en restant très sérieuse a maintenu le rythme de bout en bout.
Ce lundi matin, dans les colonnes des journaux espagnols, tous ceux qui avaient été sondés s’attendaient à une confrontation au couteau à l’épilogue incertaine. Le coach hongrois flanqué de son adjoint Chema Rodriguez (oui, oui, l’ancien joueur de Saran) a trompé tout son monde. Dans quel but ? Lui seul le sait. Toujours est-il que s’ils veulent prendre des références sur la Hongrie, les Français devront puiser dans les matches précédents. Vincent Griveau, le vidéoman des Bleus ne va pas pouvoir tirer trop d’enseignements dans les séquences qu’il aurait pu découper de ce Espagne-Hongrie.
Tour Principal, 3ème match lundi 25 janvier 2021 à 18h00
ESPAGNE - HONGRIE 36-28 (mi-temps: 21-14)
Arbitres: Nachevski & Nikolov (Macédoine du Nord)
Evolution du score : 5-2 (5è) 7-4 (10è) 10-8 (15è) 14-10 (20è) 17-12 (25è) 21-14 (MT) 22-16 (35è) 25-16 (40è) 28-16 (45è) 30-19 (50è) 32-24 (55è) 36-28 (FIN)