Il faut savoir rester calme et serein et les Bleus dans leur ensemble ne prennent pas feu après cette victoire très importante sur la Norvège. Comme le disait Luka Karabatic à l’issue de ce match « Tout n’a pas été parfait loin de là, mais on a su mettre de l’envie, de l’engagement et ne jamais se poser de question tout au long du match » Et c’est sans doute dans ce paramètre que tout a changé ! Bien évidemment on n’a pas vu des arrières Bleus super dominants et Dika Mem, Romain Lagarde et Melvynn Richardson n’ont pas réussi à suivre le train bleu en termes de confiance. Un jugement sans doute à relativiser pour Melvynn Richardson qui en étant repositionné demi-centre, a du mal à trouver se marques. Mais, l’image de ce match au niveau de la persévérance est sans doute à chercher chez Timothey N’Guessan. Un très bon départ et puis des errements, des hésitations et des erreurs avant de jamais rien lâcher et relancer la machine en fin de match, contribuant de façon énorme à la belle victoire Bleue avec son bras monstrueux. Maintenant, à ceux qui ont été un peu juste aujourd’hui de se faire tracter le moral par cette superbe victoire, la confiance générant la confiance, ce serait bien le diable si ces 3 là n’arrivaient pas à revenir au niveau des autres de la base arrière. Car pour ce qui est de Nedim Remili, on a vu son importance, sa qualité de bras et sa fluidité de passe. Le gaucher du PSG a martyrisé la défense norvégienne lui aussi et s’est imposé sans doute comme un des patrons que cette équipe de France attend. Reste le cas Kentin Mahé qui a fait un match de folie dans tous les sens du terme. Généreux, hargneux, engagé à l’extrême, le demi-centre bleu a impacté les centraux norvégiens qui ont parfois dû employer la manière forte pour le contrer. Reste le tempo du jeu, et là c’est un peu le hic pour Kentin Mahé, savoir gérer par moment le tempo. Et heureusement que Nedim Remili a pris les choses en main dans ce domaine.

Tout ça les Bleus l’ont fait face à une équipe qui fait partie des grands favoris de ce Mondial. Mais aujourd’hui les favoris avaient du sable dans les rouages et du plomb dans les chaussettes, il faut bien le reconnaître. Après, si les coéquipiers d’un Sander Sagosen, lui irréprochable et plus que cela encore, ont déjoué, c’est aussi à la défense bleue qu’on le doit, bien évidemment. Mais on a aussi senti un petit sentiment de supériorité souvent perçu dans les équipes nordiques qui a été fatal à la Norvège. Mais tout cela n’aurait pas pu se faire sans un certain Wesley Pardin. Alors que face à la Serbie à Créteil il avait fait 2 arrêts dont un avec l’œil gauche qui lui avait valu de rester sur le banc après 5 minutes de jeu, là c’est 60 minutes de jeu que l’Aixois a eu et quelles 60 minutes ! Alors qu’il est depuis le début de la saison le meilleur gardien et de loin avec plus de 40% d’arrêts, l’ancien Angevin a mis la Norvège au supplice, seul Sander Sagosen a réussi à ne pas se faire manger tout cru par lui. Le handball est un jeu très simple, si vous possédez dans vos rangs un gardien qui dépasse 40% d’arrêts, alors il faut presque faire exprès pour perdre une rencontre. Et là face à la Norvège, Wesley Pardin s’est offert un petit 45% !!! Monstrueux à ce niveau de jeu et la Norvège doit encore se demander comment elle a réussi à se faire balader 60 minutes par un gardien français qui ne s’appelle pas Omeyer ou Gérard. Coup de poker ou certitude que l’Aixois était capable de changer la donne vue face à la Serbie, en tout cas, le duo Gille - Mathé a eu plus que le nez fin de l’introniser dès l’entame de match.

A Gizeh (EGY), Dr Hassan Moustafa Sports Hall
Le jeudi 14 jenvier 2021 à 20h30
Norvège - France : 24 - 28 (Mi-temps : 13-13)
Arbitres : MM Garcia Ignacio et Marin Andreu (ESP)
Evolution du score : 2-4 5°, 6-6 10°, 8-9 15°, 8-9 20°, 11-11 25°, 13-13 MT - 13-15 35°, 14-16 40°, 18-19 45°, 20-24 50°, 22-26 55°, 24-28 FT. 

Les réactions
Wesley Pardin (Au micro de BeIN Sports) : « Pour moi la soirée est parfaite, c’était mon premier match de championnat du Monde et c’était une surprise de débuter le match, je l’ai su juste avant l’échauffement. J’ai essayé de répondre présent avec mes qualités et tout s’est bien passé, surtout avec le soutien de toute l’équipe pour m’ aider à bien commencer ce match. Je ne me suis pas pris plus la tête que ça, je suis novice à ce niveau de jeu, j’ai pris ce qu’il y avait à prendre et ça a fonctionné. J’ai eu le même état d’esprit qu’en club, un peu de folie, un peu d’instinct, de l’envie et de la hargne, il faut que ça continue maintenant. Je sais que j’ai du attendre mon heure pour entrer en équipe de France complètement, si c’est mon heure maintenant. Je savais qu’il y avait des gardiens plus expérimentés que moi en équipe de France, j’ai regardé, pris un peu de tout le monde et si maintenant cela doit me réussir, je serai très content. »

Kentin Mahé (Au micro de BeIN Sports) : « On savait que notre préparation n’avait pas été la meilleure… on a tous vu qu’on était en difficultés sur beaucoup de secteurs du jeu et là , de gagner avec la manière contre une équipe de Norvège qui fait partie des favorites, ça nous donne la banane et ça nous lance parfaitement dans ce championnat du Monde. On a super bien abordé ce match, on a eu le temps de se remettre en question, les deux rencontres de qualification à l’Euro contre la Serbie nous avaient bien mis en garde et on a su aborder ce match avec l’envie et en étant en place tactiquement. Mais il fallait aussi mettre le nez dedans et la tête par terre et on a su le faire aujourd’hui. Mais on savait aussi qu’il fallait allait jouer sur les extérieurs, c’est comme ça que l’on a pu battre les Norvégiens avant et on voulait refaire ça, pousser les ballons aux ailes et aller jouer entre 1 et 2, là où la défense norvégienne est la plus faible, car au centre c’est très dense et compliqué. On est content que tout cela ait porté ses fruits ! »

Guillaume Gille (Au micro de BeIN Sports) :  « Beaucoup de choses ont changé ! Quand on voit le contenu de nos matches face à la Serbie et que l’on voit celui de ce soir, on se rend bien compte que l’on est passé en mode compétition ! En mode Mondial et c’était nécessaire parce que les prestations face à la Serbie n’étaient pas concluantes, pas satisfaisantes, il fallait que l’on arrive à poser les bases de ce projet de jeu que l’on veut mettre en place. Ce soir on avait la chance de rencontrer la grande Norvège dans une situation un peu délicate pour nous vu le contexte, mais on est entré dans ce Mondial sans arrières pensées, sans calcul et en se livrant complètement et c’étaient les ingrédients indispensables pour renvoyer une tout autre image que celle que l’on avait montré face à la Serbie. » 

Le diaporama du match par S. Pillaud - FFHB