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Quand Patrice Canayer secoue la pyramide !

Mondial

mercredi 13 janvier 2021 - © Yves Michel

 4 min 24 de lecture

Patrice Canayer met les pieds dans le plat et fait un sévère constat sur la gestion de l'équipe de France depuis ces deux dernières années. Le coach montpelliérain reproche à ceux qui sont en place un certain conservatisme et une absence de prise de risque. Il intervient alors que la France est arrivée en Egypte et que jeudi, elle entre dans le Mondial face à la Norvège.

L'équipe tricolore venait à peine de poser le pied sur le sol égyptien que Patrice Canayer sur les ondes d'une radio nationale (RMC) tenait des propos peu amènes à l'endroit de ceux qui en ont la charge. On ne l'avait jamais entendu prendre autant parti et autant tirer la sonnette d'alarme sur une situation qui selon lui, n'évolue pas dans le bon sens. Les deux dernières sorties des Bleus face à la Serbie ont très certainement conforté ses doutes. Et il n'est pas le seul. Mais cette fois, le coach montpélliérain monte véritablement à l'assaut comme aurait d'ailleurs pu le faire, celui qui lui ressemble beaucoup, dans ses méthodes à l'ancienne et qui ont donné et donnent encore des résultats, un certain Thierry Anti. Dans son entretien radiophonique, Canayer insiste sur le manque de renouvellement au sein du collectif "France" et sur l'absence de leadership. « Donner un nouveau souffle à l'équipe nationale et donner de l'expérience à ceux qui seront des joueurs clé de 2024, ça pour moi, c'est une erreur que de ne pas le faire. Attention, il ne faut pas lancer des jeunes pour lancer des jeunes, il faut les encadrer. Je ne vais pas entrer dans le détail et je ne dis pas qu'il faille virer tout le monde et ne prendre que des jeunes, ça serait stupide. » Alors quel message cherche-t-il à canaliser ? D'habitude pondéré et peu disert sur ce qui sort de la sphère du club, il a véritablement changé de stratégie. Il se montre très incisif et surtout très critique à l'égard des dépositaires de ce qui apparaissait il y a peu, comme une institution. Et surtout avant une compétition à laquelle participent en sélection tricolore, quatre de ses joueurs. « Il faut inverser la dynamique et mettre certains en situation de responsabilité avec des gens qui vont les accompagner. On a beaucoup de mal depuis deux ans, à savoir où ceux qui dirigent veulent aller. Est-ce qu'on gère le court terme ? Le moyen terme ? Le long terme ? Est-ce qu'on renouvelle l'équipe nationale ? Est-ce qu'on fait de la continuité tranquille ? A un moment donné, on ne peut pas tout faire, ce n'est pas possible! » Autant de questions sur lesquelles l'Héraultais ne s'attarde pas. Pour lui, le temps semble ne pas être le meilleur allié de ceux qui sont aux affaires. Alors que dans son raisonnement, il ne cite jamais le nom de Guillaume Gille, on peut s'interroger sur la nature des rapports qui existent entre les deux hommes et surtout sur le degré de légitimité qu'il accorde à l'actuel coach des Bleus. « Les histoires des équipes nationales, de handball et d'autres, sont faites de temps de rupture. A moment donné, je pense qu'il faut savoir provoquer ses ruptures et les ruptures, ce n'est pas toujours le changement d'entraîneur, qui plus est quand c'est pour prendre l'adjoint ! » Si cette réflexion n'est pas une pique cinglante …. Et de poursuivre sur un constat où il est sûr de ne pas trouver trop de contradicteurs. « Aujourd'hui, c'est qui les leaders dans cette équipe ? S'il y en a un qui est incontestable quand il est là, c'est Nikola Karabatic. D'ailleurs pour moi, il fait partie de ceux qui doivent assurer la transition des générations avec un rôle très précis. Mais aujourd'hui, si on ne fait pas de la place pour les jeunes joueurs, jamais ils ne prendront le leadership, demain. On a beaucoup de très bons joueurs mais je ne vois pas arriver de grands leaders. il faut les mettre en situation de responsabilité. Et tant qu'ils se planqueront derrière les vieux, ils ne s'exprimeront pas. Il faut sans doute être capable d'assumer des difficultés pendant une paire d'années, et ce n'est même pas sûr mais après, je suis persuadé qu'on en tirera profit.» Si on se penche sérieusement sur la moyenne d'âge des 32 équipes engagées dans ce Mondial égyptien, la France n'est ni la plus jeune, ni la plus âgée. Sur les 20 joueurs qui composent le groupe, six ont moins de 25 ans, neuf dépassent la trentaine. 

A 59 ans, Patrice Canayer songe peut-être à ajouter une ligne à sa carte de visite. Etait-ce le meilleur moment pour le laisser supposer ? A deux jours d'une 1ère échéance capitale face à la Norvège et alors que le moral de la troupe n'est pas au beau fixe, rien n'est moins sûr. Attendons de voir comment va se solder le triptyque qui attend les Bleus jusqu'à lundi, et surtout si ceux qui n'ont ni convaincu le technicien montpelliérain, ni la plupart des observateurs depuis une semaine, ont un sursaut d'orgueil et enfin cette envie de prendre des responsabilités. Si rien ne se passe, si rien n'évolue, alors là oui, on s'emploiera à réécouter les propos du seul coach français qui a conduit un club... français, deux fois au sommet de la Ligue des Champions ! 

Quand Patrice Canayer secoue la pyramide ! 

Mondial

mercredi 13 janvier 2021 - © Yves Michel

 4 min 24 de lecture

Patrice Canayer met les pieds dans le plat et fait un sévère constat sur la gestion de l'équipe de France depuis ces deux dernières années. Le coach montpelliérain reproche à ceux qui sont en place un certain conservatisme et une absence de prise de risque. Il intervient alors que la France est arrivée en Egypte et que jeudi, elle entre dans le Mondial face à la Norvège.

L'équipe tricolore venait à peine de poser le pied sur le sol égyptien que Patrice Canayer sur les ondes d'une radio nationale (RMC) tenait des propos peu amènes à l'endroit de ceux qui en ont la charge. On ne l'avait jamais entendu prendre autant parti et autant tirer la sonnette d'alarme sur une situation qui selon lui, n'évolue pas dans le bon sens. Les deux dernières sorties des Bleus face à la Serbie ont très certainement conforté ses doutes. Et il n'est pas le seul. Mais cette fois, le coach montpélliérain monte véritablement à l'assaut comme aurait d'ailleurs pu le faire, celui qui lui ressemble beaucoup, dans ses méthodes à l'ancienne et qui ont donné et donnent encore des résultats, un certain Thierry Anti. Dans son entretien radiophonique, Canayer insiste sur le manque de renouvellement au sein du collectif "France" et sur l'absence de leadership. « Donner un nouveau souffle à l'équipe nationale et donner de l'expérience à ceux qui seront des joueurs clé de 2024, ça pour moi, c'est une erreur que de ne pas le faire. Attention, il ne faut pas lancer des jeunes pour lancer des jeunes, il faut les encadrer. Je ne vais pas entrer dans le détail et je ne dis pas qu'il faille virer tout le monde et ne prendre que des jeunes, ça serait stupide. » Alors quel message cherche-t-il à canaliser ? D'habitude pondéré et peu disert sur ce qui sort de la sphère du club, il a véritablement changé de stratégie. Il se montre très incisif et surtout très critique à l'égard des dépositaires de ce qui apparaissait il y a peu, comme une institution. Et surtout avant une compétition à laquelle participent en sélection tricolore, quatre de ses joueurs. « Il faut inverser la dynamique et mettre certains en situation de responsabilité avec des gens qui vont les accompagner. On a beaucoup de mal depuis deux ans, à savoir où ceux qui dirigent veulent aller. Est-ce qu'on gère le court terme ? Le moyen terme ? Le long terme ? Est-ce qu'on renouvelle l'équipe nationale ? Est-ce qu'on fait de la continuité tranquille ? A un moment donné, on ne peut pas tout faire, ce n'est pas possible! » Autant de questions sur lesquelles l'Héraultais ne s'attarde pas. Pour lui, le temps semble ne pas être le meilleur allié de ceux qui sont aux affaires. Alors que dans son raisonnement, il ne cite jamais le nom de Guillaume Gille, on peut s'interroger sur la nature des rapports qui existent entre les deux hommes et surtout sur le degré de légitimité qu'il accorde à l'actuel coach des Bleus. « Les histoires des équipes nationales, de handball et d'autres, sont faites de temps de rupture. A moment donné, je pense qu'il faut savoir provoquer ses ruptures et les ruptures, ce n'est pas toujours le changement d'entraîneur, qui plus est quand c'est pour prendre l'adjoint ! » Si cette réflexion n'est pas une pique cinglante …. Et de poursuivre sur un constat où il est sûr de ne pas trouver trop de contradicteurs. « Aujourd'hui, c'est qui les leaders dans cette équipe ? S'il y en a un qui est incontestable quand il est là, c'est Nikola Karabatic. D'ailleurs pour moi, il fait partie de ceux qui doivent assurer la transition des générations avec un rôle très précis. Mais aujourd'hui, si on ne fait pas de la place pour les jeunes joueurs, jamais ils ne prendront le leadership, demain. On a beaucoup de très bons joueurs mais je ne vois pas arriver de grands leaders. il faut les mettre en situation de responsabilité. Et tant qu'ils se planqueront derrière les vieux, ils ne s'exprimeront pas. Il faut sans doute être capable d'assumer des difficultés pendant une paire d'années, et ce n'est même pas sûr mais après, je suis persuadé qu'on en tirera profit.» Si on se penche sérieusement sur la moyenne d'âge des 32 équipes engagées dans ce Mondial égyptien, la France n'est ni la plus jeune, ni la plus âgée. Sur les 20 joueurs qui composent le groupe, six ont moins de 25 ans, neuf dépassent la trentaine. 

A 59 ans, Patrice Canayer songe peut-être à ajouter une ligne à sa carte de visite. Etait-ce le meilleur moment pour le laisser supposer ? A deux jours d'une 1ère échéance capitale face à la Norvège et alors que le moral de la troupe n'est pas au beau fixe, rien n'est moins sûr. Attendons de voir comment va se solder le triptyque qui attend les Bleus jusqu'à lundi, et surtout si ceux qui n'ont ni convaincu le technicien montpelliérain, ni la plupart des observateurs depuis une semaine, ont un sursaut d'orgueil et enfin cette envie de prendre des responsabilités. Si rien ne se passe, si rien n'évolue, alors là oui, on s'emploiera à réécouter les propos du seul coach français qui a conduit un club... français, deux fois au sommet de la Ligue des Champions ! 

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