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La France en panne d'inspiration et de jeu

Euro

mardi 5 janvier 2021 - © Yves Michel

 6 min 21 de lecture

Pour une 1ère, c'est raté pour Guillaume Gille ! L'Equipe de France n'a fait illusion que pendant le 1er quart d'heure avant de sombrer corps et âme face à la Serbie dont le succès (27-24) ne souffre d'aucune contestation. Absence totale de cohésion collective, manque de concentration, de lucidité, d'engagement physique, les affres de l'Euro 2020 et de l'échec qui avaient valu à Didier Dinart de perdre sa place ont ressurgi. Au staff, à remotiver sa troupe mais qu'on s'est ennuyé en regardant les Tricolores évoluer ce mardi en fin d'après-midi !!!

Au coup de sifflet final, leurs cris de joie ont résonné dans l'immense arène désertée par le public. Les joueurs serbes ont savouré ce qu'ils n'avaient peut-être pas imaginé quelques heures auparavant. Battre et surtout autant dominer une équipe de France qui voulait se rassurer, notamment avant de partir pour l’Égypte où dans une semaine débute le championnat du Monde. Après un quart d'heure passé sur le parquet, les doutes ont balayé les certitudes que Guillaume Gille, Erick Mathé et les joueurs tricolores étaient venus chercher dans les Balkans. Certes, ils n'avaient pas pu compter sur Elohim Prandi forfait de dernière minute suite à une lésion musculaire mais avec huit éléments impliqués il n'y a pas si longtemps dans le carré final de la Ligue des Champions, d'aucuns pensaient que le rapport de force et d'expérience tournerait en faveur des visiteurs. D'autant que les Serbes n'avaient pas abusé des séances d'entraînement et que quelques cadres dont Petar Nenadic avaient décliné l'invitation lancée par Toni Gerona. 

Pour sa 1ère composition d'équipe en tant que sélectionneur de la Serbie, l'Espagnol ne s'est pas trompé dans ses choix, retenant des éléments efficaces et totalement impliqués. A l'image de Dejan Milosavljev. Le gardien des Renards de Berlin va se signaler d'entrée, mettant en échec au près mais surtout sécurisant une défense qui va se montrer plus agressive que son vis-à-vis. Les Français se montraient incisifs dans les intervalles, provoquaient des fautes qui mettaient en valeur Kentin Mahé à 7 mètres , trouvaient quelques solutions en décalant Luc Abalo sur l'aile droite mais ne parvenaient pas à contrer les boulets de canon que propulsait le tandem Kukic-Djordjic. Un quart d'heure ni plus, ni moins, c'est le temps que les Serbes vont mettre pour prendre les commandes. On était loin de se douter à ce moment-là qu'ils les garderaient jusqu'au terme. Petit à petit, les joueurs des Balkans vont gagner le défi physique, réduisant les Français à s'exprimer sur exploits individuels. Milosavljev continuait à briller devant ses cages, la Serbie bénéficiait pleinement des approximations et des excès de précipitation de son adversaire. Symbole de ce manque de lucidité française, ce ballon récupéré à 2 minutes de la pause par Kentin Mahé et dont le tir dans le but délaissé par son gardien, va passer largement au-dessus. 

Trois longueurs de retard (14-11) à la mi-temps, personne ne trouvait à redire, les Serbes ayant montré un engagement et un visage plus sérieux que les Français. 

Au début du second acte, Guillaume Gille va bien procéder à quelques rotations. Changer par exemple, son binôme en défense centrale (Tournat-Dipanda remplaçant Fabregas-Luka Karabatic), sans trop de réussite. Combien de fois le pivot serbe Mihajlo Marsenic va se retrouver seul dans le dos des centraux tricolores et corser l'addition ? Seules les entrées de Wesley Pardin et de Nedim Remili vont amener un peu de pétillant. Le portier aixois va entretenir l'espoir d'un retour des siens au tableau d'affichage (16-15 à la 38ème), sans pour autant avoir les épaules assez larges pour supporter toute la charge du match. Le Parisien lui va s'illustrer de loin, faire une passe décisive et provoquer un pénalty. 

A moins de quinze minutes du terme, les Français ne comptaient qu'un but de déficit (19-18). Tout était donc possible pour renverser la tendance. Mais ils vont continuer à bafouiller leur jeu d'attaque, oubliant souvent de lever la tête pour prendre la bonne décision ou alors se casser les dents sur un Milosavljev toujours aux aguets. L'efficacité serbe contrastait avec l'apathie tricolore. 

Cette défaite (27-24) n'est pas très encourageante avant d'aborder la seconde confrontation face au même adversaire, samedi à Créteil mais surtout à quelques jours du début du Mondial et d'un 1er test face à la Norvège. Les Nordiques, maigre consolation pour les Bleus qui ce mardi soir également, n'ont pas montré leur meilleur visage lors de la phase qualificative à l'Euro 2022 en s'inclinant largement en Biélorussie (33-25).  A leur décharge, les Norvégiens étaient privés de nombreux cadres dont Sander Sagosen. 

Un an après leur faillite à l'Euro, les Français n'ont pas chassé leurs démons. Vont-ils trouver les moyens de corriger le tir avant d'aborder les prochaines échéances ?  Il faut s'en convaincre. Et cela commence dès ce samedi à Créteil pour le second acte face à cette étonnante équipe de Serbie. 


 

A Zrenjanin (Serbie) Phase de qualification à l'Euro 2022 Gr. 1, mardi 5 janvier 2021

SERBIE  -  FRANCE        27 - 24  (mi-temps: 14 - 11)
 
Arbitres: MM Dimitar Mitrevski & Blagojche Todorovski (Macédoine)
 
SERBIE: Cupara, Milovsavljev ; Abutovic, Djordjic (4/7), Radivojevic (2/4) Marsenic (6/9), Pesic, Sotic, Orbovic (3/5), Sretenovic (1/2), Kukic (6/8), Obradovic, Vorkapic, Kolakovic (1/1), Dodic (1/1), Nikolic (2/3)
 
FRANCE: Gérard, Pardin ; Guigou (2/4), Abalo (4/4), Dipanda, Claire (0/1), Karabatic Luka (), Mahé (6 pen/6), Porte (0/1), Tournat (2/2), N'guessan (3/7), Remili (2/5), Fabregas (1/2), Richardson (3/3), Mem (1/5)
 
Evolution du score: 2-2 (5è) 4-5 (10è) 7-7 (15è) 9-8 (20è) 12-10 (25è) 14-11 (MT) 15-14 (35è) 17-15 (40è) 19-18 (45è) 23-20 (50è) 25-20 (55è) 27-24 (FIN)



Les réactions d'après-match....

 

Guillaume Gille, entraîneur de l'EDF :

« Il nous a manqué beaucoup d'ingrédients. Dans une rencontre internationale, à se retrouver à utiliser aussi mal le ballon, sur la durée du match, à rater beaucoup de situations favorables, à buter sur leur gardien, à être peu précautionneux avec le ballon ce qui nous a occasionné de nombreuses pertes de balle, tout cela, a permis aux Serbes à s'installer et prendre le contrôle de la situation. Et derrière, malgré les efforts déployés, on se rend bien compte du chantier qui est ouvert pour retrouver une homogénéité, une cohésion en défense qui sur certaines séquences a été assez mise à mal mais aussi pour retrouver de la justesse dans le jeu, dans les choix, les options au niveau du tir. Le projet de jeu doit encore être précisé, il faut que les joueurs trouvent leurs marques, les articulations entre eux autour des nouvelles consignes et du cadre qu'on pose avec le staff. »

Michaël Guigou, capitaine de l'EDF : 
« Il a manqué du réalisme parce qu'entre les tirs ratés et les pertes de balle, c'est beaucoup trop pour un match international, avec l'intensité qu'il y avait et la bonne équipe en face. On savait qu'on était en reconstruction, avec des joueurs qui disputaient il y a peu, un Final Four, d'autres qui ont beaucoup travaillé pendant les fêtes de fin d'année, ce n'est pas forcément une excuse, on espérait tous faire un meilleur match et on n'a pas été capable de le faire. On va essayer de se reposer, de rebondir et voir tout ce qu'on peut améliorer pour préparer au mieux le match de samedi. Il va falloir bien utiliser le temps qui existe entre les deux matches, il y aura ensuite le voyage en Égypte et même si on voyage dans d'excellentes conditions, il faudra s'adapter à tout cela et faire progresser un maximum de choses, à la fois collectivement et individuellement. »  

La France en panne d'inspiration et de jeu  

Euro

mardi 5 janvier 2021 - © Yves Michel

 6 min 21 de lecture

Pour une 1ère, c'est raté pour Guillaume Gille ! L'Equipe de France n'a fait illusion que pendant le 1er quart d'heure avant de sombrer corps et âme face à la Serbie dont le succès (27-24) ne souffre d'aucune contestation. Absence totale de cohésion collective, manque de concentration, de lucidité, d'engagement physique, les affres de l'Euro 2020 et de l'échec qui avaient valu à Didier Dinart de perdre sa place ont ressurgi. Au staff, à remotiver sa troupe mais qu'on s'est ennuyé en regardant les Tricolores évoluer ce mardi en fin d'après-midi !!!

Au coup de sifflet final, leurs cris de joie ont résonné dans l'immense arène désertée par le public. Les joueurs serbes ont savouré ce qu'ils n'avaient peut-être pas imaginé quelques heures auparavant. Battre et surtout autant dominer une équipe de France qui voulait se rassurer, notamment avant de partir pour l’Égypte où dans une semaine débute le championnat du Monde. Après un quart d'heure passé sur le parquet, les doutes ont balayé les certitudes que Guillaume Gille, Erick Mathé et les joueurs tricolores étaient venus chercher dans les Balkans. Certes, ils n'avaient pas pu compter sur Elohim Prandi forfait de dernière minute suite à une lésion musculaire mais avec huit éléments impliqués il n'y a pas si longtemps dans le carré final de la Ligue des Champions, d'aucuns pensaient que le rapport de force et d'expérience tournerait en faveur des visiteurs. D'autant que les Serbes n'avaient pas abusé des séances d'entraînement et que quelques cadres dont Petar Nenadic avaient décliné l'invitation lancée par Toni Gerona. 

Pour sa 1ère composition d'équipe en tant que sélectionneur de la Serbie, l'Espagnol ne s'est pas trompé dans ses choix, retenant des éléments efficaces et totalement impliqués. A l'image de Dejan Milosavljev. Le gardien des Renards de Berlin va se signaler d'entrée, mettant en échec au près mais surtout sécurisant une défense qui va se montrer plus agressive que son vis-à-vis. Les Français se montraient incisifs dans les intervalles, provoquaient des fautes qui mettaient en valeur Kentin Mahé à 7 mètres , trouvaient quelques solutions en décalant Luc Abalo sur l'aile droite mais ne parvenaient pas à contrer les boulets de canon que propulsait le tandem Kukic-Djordjic. Un quart d'heure ni plus, ni moins, c'est le temps que les Serbes vont mettre pour prendre les commandes. On était loin de se douter à ce moment-là qu'ils les garderaient jusqu'au terme. Petit à petit, les joueurs des Balkans vont gagner le défi physique, réduisant les Français à s'exprimer sur exploits individuels. Milosavljev continuait à briller devant ses cages, la Serbie bénéficiait pleinement des approximations et des excès de précipitation de son adversaire. Symbole de ce manque de lucidité française, ce ballon récupéré à 2 minutes de la pause par Kentin Mahé et dont le tir dans le but délaissé par son gardien, va passer largement au-dessus. 

Trois longueurs de retard (14-11) à la mi-temps, personne ne trouvait à redire, les Serbes ayant montré un engagement et un visage plus sérieux que les Français. 

Au début du second acte, Guillaume Gille va bien procéder à quelques rotations. Changer par exemple, son binôme en défense centrale (Tournat-Dipanda remplaçant Fabregas-Luka Karabatic), sans trop de réussite. Combien de fois le pivot serbe Mihajlo Marsenic va se retrouver seul dans le dos des centraux tricolores et corser l'addition ? Seules les entrées de Wesley Pardin et de Nedim Remili vont amener un peu de pétillant. Le portier aixois va entretenir l'espoir d'un retour des siens au tableau d'affichage (16-15 à la 38ème), sans pour autant avoir les épaules assez larges pour supporter toute la charge du match. Le Parisien lui va s'illustrer de loin, faire une passe décisive et provoquer un pénalty. 

A moins de quinze minutes du terme, les Français ne comptaient qu'un but de déficit (19-18). Tout était donc possible pour renverser la tendance. Mais ils vont continuer à bafouiller leur jeu d'attaque, oubliant souvent de lever la tête pour prendre la bonne décision ou alors se casser les dents sur un Milosavljev toujours aux aguets. L'efficacité serbe contrastait avec l'apathie tricolore. 

Cette défaite (27-24) n'est pas très encourageante avant d'aborder la seconde confrontation face au même adversaire, samedi à Créteil mais surtout à quelques jours du début du Mondial et d'un 1er test face à la Norvège. Les Nordiques, maigre consolation pour les Bleus qui ce mardi soir également, n'ont pas montré leur meilleur visage lors de la phase qualificative à l'Euro 2022 en s'inclinant largement en Biélorussie (33-25).  A leur décharge, les Norvégiens étaient privés de nombreux cadres dont Sander Sagosen. 

Un an après leur faillite à l'Euro, les Français n'ont pas chassé leurs démons. Vont-ils trouver les moyens de corriger le tir avant d'aborder les prochaines échéances ?  Il faut s'en convaincre. Et cela commence dès ce samedi à Créteil pour le second acte face à cette étonnante équipe de Serbie. 


 

A Zrenjanin (Serbie) Phase de qualification à l'Euro 2022 Gr. 1, mardi 5 janvier 2021

SERBIE  -  FRANCE        27 - 24  (mi-temps: 14 - 11)
 
Arbitres: MM Dimitar Mitrevski & Blagojche Todorovski (Macédoine)
 
SERBIE: Cupara, Milovsavljev ; Abutovic, Djordjic (4/7), Radivojevic (2/4) Marsenic (6/9), Pesic, Sotic, Orbovic (3/5), Sretenovic (1/2), Kukic (6/8), Obradovic, Vorkapic, Kolakovic (1/1), Dodic (1/1), Nikolic (2/3)
 
FRANCE: Gérard, Pardin ; Guigou (2/4), Abalo (4/4), Dipanda, Claire (0/1), Karabatic Luka (), Mahé (6 pen/6), Porte (0/1), Tournat (2/2), N'guessan (3/7), Remili (2/5), Fabregas (1/2), Richardson (3/3), Mem (1/5)
 
Evolution du score: 2-2 (5è) 4-5 (10è) 7-7 (15è) 9-8 (20è) 12-10 (25è) 14-11 (MT) 15-14 (35è) 17-15 (40è) 19-18 (45è) 23-20 (50è) 25-20 (55è) 27-24 (FIN)



Les réactions d'après-match....

 

Guillaume Gille, entraîneur de l'EDF :

« Il nous a manqué beaucoup d'ingrédients. Dans une rencontre internationale, à se retrouver à utiliser aussi mal le ballon, sur la durée du match, à rater beaucoup de situations favorables, à buter sur leur gardien, à être peu précautionneux avec le ballon ce qui nous a occasionné de nombreuses pertes de balle, tout cela, a permis aux Serbes à s'installer et prendre le contrôle de la situation. Et derrière, malgré les efforts déployés, on se rend bien compte du chantier qui est ouvert pour retrouver une homogénéité, une cohésion en défense qui sur certaines séquences a été assez mise à mal mais aussi pour retrouver de la justesse dans le jeu, dans les choix, les options au niveau du tir. Le projet de jeu doit encore être précisé, il faut que les joueurs trouvent leurs marques, les articulations entre eux autour des nouvelles consignes et du cadre qu'on pose avec le staff. »

Michaël Guigou, capitaine de l'EDF : 
« Il a manqué du réalisme parce qu'entre les tirs ratés et les pertes de balle, c'est beaucoup trop pour un match international, avec l'intensité qu'il y avait et la bonne équipe en face. On savait qu'on était en reconstruction, avec des joueurs qui disputaient il y a peu, un Final Four, d'autres qui ont beaucoup travaillé pendant les fêtes de fin d'année, ce n'est pas forcément une excuse, on espérait tous faire un meilleur match et on n'a pas été capable de le faire. On va essayer de se reposer, de rebondir et voir tout ce qu'on peut améliorer pour préparer au mieux le match de samedi. Il va falloir bien utiliser le temps qui existe entre les deux matches, il y aura ensuite le voyage en Égypte et même si on voyage dans d'excellentes conditions, il faudra s'adapter à tout cela et faire progresser un maximum de choses, à la fois collectivement et individuellement. »  

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