Alors que cette saison, le calendrier est encore plus démentiel que les précédentes et que ce qui attend les internationaux en termes de rendez-vous à honorer s'apparente aux travaux d'Hercule avec rappelons-le pour le seul PSG, dix matches à disputer en 24 jours au cours du mois de février, était-il vraiment utile de maintenir ce match pour la 3ème place ?
Seul le directeur financier de l'EHF et les trésoriers des clubs concernés y ont vu un certain intérêt. Car si le vainqueur du dernier carré empoche 500 000 euros et son finaliste malheureux, la moitié, les deux autres repartent de Cologne avec un chèque, 150 000 pour le 3ème, 100 000 pour le 4ème. Donc puisqu'il fallait le faire, le match a eu lieu. Et c'est celui qui allait afficher le plus d'envie qui aurait les moyens de l'emporter.
Avec une entame où Raul Gonzalez avait décidé d'aligner certains de ceux qu'il avait le moins sollicités face au FC Barcelone. Et même si l'entame n'a pas été à leur avantage, se laissant surprendre par la vitesse d'exécution de Veszprém mais surtout pêchant par approximation et maladresse, les Parisiens vont finalement produire une prestation totalement à l'inverse de celle de la veille. Grâce notamment à la belle inspiration de Yann Genty. Le gardien de buts s'était jusque-là mis en évidence, détournant des tirs venus d'un peu partout sans qu'il y ait de concrétisation derrière. En face, Rodrigo Corrales, celui que le Français avait remplacé à l'intersaison dans les cages du PSG s'était également illustré en mettant par deux fois Mikkel Hansen en échec à 7 mètres. Pour autant, les Parisiens étaient toujours restés au contact et Elohim Prandi au terme d'une belle action collective, avait pu égaliser (7-7 à la 19ème) et surtout dans la continuité, gratter un ballon en défense qque Benoit Kounkoud allait parfaitement gérer (7-8). Dès cet instant, Paris gardera la maîtrise du tableau d'affichage et Veszprém qui venait d'encaisser un 6-0 ne repassera plus devant. Le PSG va s'appuyer sur une parfaite relation entre la base arrière et son pivot Syprzak et à l'heure de l'apéro, Yann Genty va s'offrir un 1er pastis (il remettra sa tournée en début de seconde période) et un double arrêt devant Kentin Mahé tireur patenté des 7 mètres. A la pause, son équipe avait fait le trou (11-14) mais rien n'était acquis, Veszprém ayant quelques arguments encore à faire valoir.
Les deux gardiens se neutralisaient mais cette entame de second acte n'était pas à l'avantage des Parisiens. Les Magyars vont rester au contact sans pour autant se donner les moyens de déborder leur adversaire. Un temps mort de Raul Gonzalez va permettre de recadrer les esprits et surtout élaborer un schéma technique différent. Avec la solution de positionner Mikkel Hansen à la mène, option qui n'avait pas été utilisée sur la durée, la veille en demie face au Barça et qui là va s'avérer plus concluante. Ce jeu sur toute la largeur du parquet va convenir au PSG et même si quelques absences en défense étaient encore à regretter, l'écart ne va pas faiblir. Le doute aurait pu s'installer lorsque Cupara au relais de Corrales dans les cages allait dans la même minute réaliser un double arrêt devant Hansen et Remili et mettre en échec Solé sur pénalty. Il restait une dizaine de minutes mais une certaine sérénité habitait les joueurs parisiens. Ils vont garder leur lucidité jusqu'au bout, se montrer volontaires et même creuser leur avance, annihilant totalement tout espoir de retour de leur vis-à-vis.
Le PSG ne terminera pas au pied du podium. Sans être une satisfaction, cette dernière prestation vient en quelque sorte, limiter la casse. 4ème participation en 5 ans à un Final Four, une fois 2ème, 3 fois 3ème, ceux qui avaient commencé à critiquer ce bilan ont trouvé avec Bruno Martini, un solide contradicteur. Le manageur du club qui quittera ses fonctions dès le mois de janvier a tenu à remettre quelques évidences en place au micro de beIN Sports: "Paris est l'équipe la plus régulière en phase de groupe depuis 5 ans avec le FC Barcelone. On a installé le club parmi les plus grands. C'est vrai, on n'a pas encore gagné ce trophée mais si on prend un peu de recul, on se rend compte que la dernière finale que Barcelone a disputée, c'était il y a 5 ans. C'est énorme quand on connait la richesse du club, quand on connait son passé et les joueurs qui se sont succédés dans l'effectif depuis 2015. Veszprém avec le groupe le plus fourni d'Europe avec 20 joueurs pro, un des plus gros budgets d'Europe, cela fait 25 ans qu'ils essaient de la remporter. J'aimerais bien que ce qu'on reproche au PSG, on puisse le reprocher aux autres. Prenons un petit peu de recul par rapport à ce qui a été fait et que cela soit mis en perspective avec tout le reste." Une mise au point qui n'effacera pas le fait qu'un club français a été le seul à inscrire son nom au palmarès de la compétition. Montpellier en 2003 et en 2018.
Les réactions...
Yann Genty (gardien du PSG au micro de beIN Sports): "C'était important de relever la tête, il y a encore une possibilité de revenir ici en fin de saison donc il fallait marquer les esprits parce qu'on n'a pas fait une bonne 1ère partie de saison en Ligue des Champions. Et se retrouver là au Final Four, il était nécessaire de montrer un autre visage après la défaite contre Barcelone. C'était une 1ère pour moi, dans un contexte très particulier, sans la présence du public, sans l'engouement habituel. Ce n'était pas plus mal car cela m'a permis de rentrer dans le "truc" et au mois de mai, on saura où on mettra les pieds. On pouvait vivre un truc excptionnel sur ces deux journées, pour nous c'est raté, il y a maintenant un autre objectif (ndlr: avec l'équipe de France), la qualif contre la Serbie et derrière le Mondial."
Elohim Prandi (arrière gauche du PSG au micro de beIN Sports): "Il fallait réagir. On sortait d'un combat où on n'avait pas mis tous les ingrédients nécessaires, on n'avait pas été à la hauteur de Barcelone et aujourd'hui, c'était important car il fallait se relever de cette désillusion. On a réussi à le faire, franchement, c'est une grosse victoire en tout cas. Hier, je n'ai pas été au niveau qu'il aurait fallu, je n'ai pas donné tout ce que je pouvais à l'équipe, inconsciemment... je m'en suis voulu et j'ai essayé de me recentrer dans ma bulle, j'ai beaucoup parlé avec ma mère, c'est celle qui me connait le mieux. Il fallait que j'arrive à m'exprimer dans ce jeu de Paris, qui est complexe mais j'avais besoin de retrouver de la confiance sur mes shoots de loin et au fur et à mesure j'ai repris du plaisir. Je vais essayer de continuer sur cette lancée tout au long de la 2ème partie de saison."
A Cologne, Lanxess Arena, mardi 29/12/2020 à 18h - match pour la 3ème place de la Ligue des Champions 2019-2020
Telekom VESZPREM - PSG Handball 26-31 (mi-temps: 11-14)
Arbitres: MM Pavicevic & Raznatovic (Monténégro)
Telekom Veszprém: Corrales, Cupara ; Marguc (4/4), Maqueda (1/1), Nenadic (3/3 dt 1/1 pen), A. Nilsson (0/1), Borozan (3/3), Mahé (2/3 dt 1/2 pen), Blagotinsek, Manaskov (2/2), Moraes (1/1), Tönnesen (n.u), Lékai (9/9), Jahja (1/1) Markussen (n.u), Shishkarev (n.u)
Paris Saint-Germain: Gerard (n.u), Genty; Kristopans (2/2), Solé (2/3 dt 1/2 pen), Remili (6/6), L. Karabatic (2/2), Hansen (5/7 dt 0/2 pen), Nahi (2/2); Kounkoud (2/2), Grebille (1/1), Syprzak (3/3), Morros, Prandi (6/6), Keita (n.u)
Evolution du score: 3-0 (5è) 6-3 (10è) 7-4 (15è) 7-8 (20è) 10-12 (25è) 11-14 (MT) 12-15 (35è) 16-19 (40è) 19-22 (45è) 21-26 (50è) 23-28 (55è) 26-31 (FIN)
LA FINALE.... KIEL DANS SON JARDIN
C'est une surprise comme seul le Final Four sait en réserver. Alors que le FC Barcelone était archi favori de l'épreuve, que les Catalans avaient enchainé 22 victoires consécutives dans la compétition européenne en comptant leur démonstration la veille face au PSG, c'est Kiel que personne ne voyait à pareil niveau qui remporte le Trophée version 2019-2020. Dans le sillage de leur gardien danois Niklas Landin (14 arrêts) qui a construit les fondations, les Allemands ont dominé de la tête et des épaules les Barcelonais (33-28). Le THW Kiel a su prendre les commandes, très tôt dans la rencontre et faire un 1er break peu avant la pause (19-16). La seconde période n'a fait que confirmer les excellentes dispositions dans lesquelles se trouvait la formation allemande. Son assise défensive avec les centraux Pekeler et Wiencek, les changements de rythme et les impacts de Sagosen pourtant sous la menace d'une exclusion définitive (après 2x2') et la justesse de Weinhold et de Ekberg combinés à la prestation de Landin, ont forgé un triomphe qui ne pouvait lui échapper. Le Barça pourtant mieux armé, avec un banc magistral, attendra pour signer son 10ème succès dans l'épreuve et Ludovic Fabregas (qui a remporté le trophée en 2018 avec Montpellier), Timothey Nguessan et Dika Mem ne pourront toujours pas ajouter une ligne supplémentaire sur leur carte de visite. Seul Cédric Sorhaindo l'a fait à deux reprises en 2011 et 2015.
FC Barcelone: Möller, Pérez de Vargas; Janc (0/2), Ariño (4/6), Mem (4/7), Cindric (3/4), Palmarsson (1/5), Fabregas (3/4) ; Sorhaindo, Dolenec (0/1), N'Guessan (1/2), Aleix Gómez (10/12, dt 5/6 pen), Thiagus Petrus (1/1), Frade, R. Entrerríos (1/2)
THW Kiel: Landin, Quenstedt; Sagosen (7/11), Weinhold (5/7), Wiencek (2/3), Ekberg (8/10, dt 6/6 pen), Pekeler (4/5), Dahmke (5/6); Duvnjak (0/2), Reinkind (1/5), Zarabec (1/3).
Evolution du score: 3-3 (5è), 5-7 (10è), 8-10 (15è), 10-13 (20è), 14-15 (25è), 16-19 (MT), 17-21 (35è), 19-22 (40è), 21-26 (45è), 23-27 (50è), 26-29 (55è), 28-33 (FIN)