Sans Nikola Karabatic blessé de longue date et en convalescence, la tâche s'annonçait déjà difficile. Sans Luc Steins puis Henrik Toft Hansen écartés après un test positif à la Covid-19 (la faute à pas de chance certainement), on avait l'impression que le sort s'acharnait sur le PSG. En tout cas que l'équipe réduite à une feuille de match à 14 ne se présentait pas de manière idéale face au FC Barcelone qui lui s'affichait au grand complet, Aron Palmarsson dont l'absence avait été évoquée, étant bel et bien là. D'ailleurs l'Islandais va être très précieux durant ses quelques apparitions.
Aucune place à l'erreur et c'est une entame parfaite que va réaliser Paris avec un Kristopans en mode Vardar de la saison passée et Vincent Gérard à son avantage pour repousser les actions catalanes. Un 1er quart d'heure où le PSG présent en attaque et sur le répli défensif, va prendre l'ascendant au tableau d'affichage et mener de 3 longueurs. En face, seul Dika Mem s'était véritablement illustré portant carrément le jeu de son équipe sur ses larges épaules. Peu satisfait de la prestation de Gonzalo Perez de Vargas dans les cages, Xavi Pascual va lancer Kevin Möller. Choix judicieux qui va immédiatement porter ses fruits puisque le Danois va briller grâce à son talent mais aussi aux approximations parisiennes. Les joueurs de la capitale vont rester 7 minutes sans inscrire le moindre but. Ils avaient fait la course en tête, s'étaient faits rattraper puis dépasser. Et il n'y avait qu'une seule équipe sur le parquet de la Lanxess Arena toujours animée par un Dika Mem magistral capable de donner le tourni à une défense adverse totalement désorganisée et très perméable dans son axe central.
Des lacunes sur le côté gauche et Mikkel Hansen, excepté à 7 m, totalement transparent et Mathieu Grébille et Elohim Prandi en manque d'inspiration, en échec sur le quasi infranchissable Kevin Möller.
Un fossé de quatre buts (14-18) à combler en seconde période, sans être pessimiste et refuser cette éventualité, ce serait quasi mission impossible si le Barça continuait sur le même rythme.
L'entame du second acte permettait pourtant à Vincent Gérard de briller, le gardien de buts international détournant coup sur coup deux tentatives à 7m d'Aleix Gomez. Dylan Nahi impeccable en début de rencontre, retrouvait de la réussite notamment sur montée de balle et rallumait un semblant de flamme dans le camp parisien. Il aurait fallu à ce moment-là que ses partenaires lui emboitent le pas. En vain et le manque de réussite allait souvent de pair avec le manque de lucidité et de concentration. Comme Möller continuait à garder son périmètre sous haute surveillance et que Timothey N'guessan avait pris le relais de Dika Mem dans le rôle du canonnier de service, Barcelone régnait sans partage. Les dix dernières minutes scelleront la victoire catalane. Paris n'a pas tenu la distance et a chuté comme en 2016 et 2018 en demi-finale. Il ne lui reste plus qu'à préparer le match de demain pour une très symbolique 3ème place. Face aux Hongrois de Veszprém où évolue Kentin Mahé qui ont été sortis, à la surprise générale par les Allemands de Kiel 36-35 après prolongations (29-29 à l'issue du temps règlementaire). La finale entre Barcelone et Kiel sera un remake de celle qui avait cloturé le 1er Final Four organisé à Cologne en 2010.
A Cologne, Lanxess Arena, lundi 28/12/2020 à 18h - demi-finale de la Ligue des Champions 2019-2020
FC BARCELONE - PSG Handball 37-32 (mi-temps: 18-14)
Arbitres: MM Milosevic & Gubica (Croatie)
FC Barcelone: Pérez de Vargas, Möller (1/1); Ariño (1/3), Aleix Gómez (2/6 dt 2/4p), Thiagus Petrus, Mem (8/9), Palmarsson (6/9), Fabregas (5/8) ; R. Entrerríos (0/1), Sorhaindo (1/1), Janc (5/7), N'Guessan (4/4), Cindric (4/7, 1/1p), Frade, Alex Pascual, Makuc
Paris Saint-Germain: Gerard, Genty (n.u); Kristopans (4/6), Solé (3/3), Remili (5/11), L. Karabatic (2/3), Hansen (7/9 , dt 5/5p), Nahi (9/10); Kounkoud, Grebille (0/2), Syprzak (1/4), Morros, Prandi (1/4), Keita (n.u)
Evolution du score: 3-4 (5è), 4-7 (8è), 6-8 (10è), 8-10 (15è), 10-10 (17è), 13-11 (20è), 16-11 (25è), 18-14 (MT) 20-16 (35è), 24-21 (40è), 27-24 (45è), 31-25 (50è), 35-29 (55è), 37-32 (FIN)
Les réactions...
Raul Gonzalez (entraîneur du PSG) "Je pense qu'ils ont réussi à garder une bonne attaque tout le long du match en transformant la plupart de leurs tirs. En seconde période, nous avons tenté de rattraper notre retard mais nous n'y sommes pas parvenus. La défense de Barcelone était solide et leur attaque efficace. Les différentes absences auxquelles nous avons du faire face ont pesé sur notre système de jeu et sur le match."
Vincent Gérard (gardien du PSG au micro de BeIN Sports): "C'est vrai que quand Möller est entré, qu'il fait 3-4 arrêts et que nous, on prend gamelle, ça s'est vraiment compliqué. Après ils ont déployé leur jeu. Même à la fin quand ils étaient à + 5, ils continuaient à monter les ballons. Quand on a commencé à les perdre, on a pris un gros éclat. Ce qui est dommageable c'est en 2ème mi-temps avec des balles de moins 2 et on n'arrive pas à les concrétiser. Et petit à petit, l'élastique à force de se tendre, finit par péter et on craque. Cindric et Palmarsson ont été efficaces, Tim (Nguessan) et Dika (Mem) aussi, c'est effectivement une déception mais j'ai envie de dire que dans notre malheur, la chance c'est que la saison n'est pas terminée, on peut encore travailler pour voir ce qui nous manque mais bon, ce soir, on a été battu par meilleur que nous."
Dylan Nahi (ailier gauche du PSG au micro de BeIN Sports): "Il y a de la frustration mais maintenant, c'est fait, c'est fait, on a perdu. On a essayé de tout mettre mais il n'y a pas d'excuses à chercher notamment qu'on a eu des absents à cause de la Covid, ce n'est pas ça, ils ont été plus forts que nous. On va continuer de bosser, il nous reste une chance d'aller au prochain Final Four, demain (ce mardi) on doit gagner pour ne pas finir sur une défaite, à nous de nous remobiliser pour revenir encore plus fort ici."