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Les Bleues au décryptage – 1° partie

Euro

mardi 22 décembre 2020 - © François Dasriaux

 5 min 52 de lecture

Petit passage de revue des joueuses revenue argentée du Danemark. Sans jouer à donner des bons points et des mauvais points, ce qui nous a le plus plu, surpris ou parfois navré dans les prestations des tricolores. Premier étage de tout cela, les gardiennes, la gardienne du temple de la défense et les demi-centres.

 

Les gardiennes : La Glace et le Feu

Avec 93 arrêts comptabilisés, la paire de gardiennes française est sur le podium en compagnie des paires norvégienne et danoise. Hormis les chiffres, ce qui a frappé, c’est la complémentarité des deux gardiennes. Aussi bien techniquement que mentalement, elles ont su stabiliser l’équipe de France de nombreuses fois et été décisives dans quasiment tous les matches. On ne parlera pas de Laura Glauser dans ce bilan, un match avec 9 minutes de temps de jeu, ce serait offensant pour elle et son très grand talent.

Amandine Leynaud : Ce qui frappe maintenant chez Amandine Leynaud, c’est son assurance, ce calme dont elle ne se départit pas. A l’évidence, ce calme est contagieux, il rejaillit sur toute l’équipe. Et même quand les choses ne tournent pas dans le bon sens pour elle, elle sait être patiente, se reposer sur ses fondamentaux et attendre le tir qui va la remettre dans la course. Moins explosive que par le passé, elle a, par contre, une science du placement inégalable et une technique qui est maintenant ce qui se fait de plus propre dans le concert international. Estampillée meilleure gardienne du monde, elle a encore montré sur cet Euro que ce titre n’est en rien illogique. Sa relance reste un modèle du genre, elle sait que ses ailières vont plus vite, elle arrondit ses trajectoires au mieux pour jouer l’espace libre dans lequel la contre-attaquante n’aura aucun souci pour cueillir l’offrande.

 

Cléopâtre Darleux : Là aussi l’expérience devient énorme à ce niveau de jeu. Mais si Amandine Leynaud est la glace qui refroidit les tireuses adverses, Cléopâtre c’est le feu qui les consume. Beaucoup plus explosive, joueuse avec les tireuses adverses, malgré un physique loin d’être hors norme, elle en impose dans les duels. Sa vitesse de réaction, cf. sa double parade mémorable face au Danemark, ses inspirations sur les trajectoires de shoot adverses en font une gardienne qui déroute, surprend et fait cogiter l’adversaire. Rien de pire pour des shooteuses patentées que d’être obligées de se remettre en cause à chaque tir. Au niveau de la relance, elle est peut-être encore plus déterminante qu’Amandine Leynaud… C’est dire ! Bras, précision, là aussi du très grand art ! Parfois juste un peu ambitieuse, mais qui ne tente rien…Il ne faut pas oublier que le staff de l’équipe de France avait même mis en place une stratégie qui consistait à lui faire prendre part à la montée de balle, on se souvient du but dans le jeu de Cléopâtre Darleux face à la Norvège en Golden League. Comme le disait Eric Baradat « Elle aurait sa place dans n’importe quelle équipe de N1 dans le jeu. »

La défenseure attitrée, dure vite et lucide

 

Béatrice Edwige : Si la défense tricolore est une des meilleures, sinon la meilleure du monde, Béatrice Edwige y est pour beaucoup. Un peu orpheline de son binôme des années précédentes, Camille Ayglon – Saurina, elle a su petit à petit devenir la patronne absolue, étant capable de changer de partenaire très souvent et de s’adapter aussitôt. Elle a gommé ses sorties un peu isolées du début, mis beaucoup plus d’intensité pour gagner ses duels. Positionnée le plus souvent en central gauche, elle prend de plein fouet des joueuses comme Anne Mette Hansen, Vicki Kristiansen, Djurdjina Jaukovic ou Valdena Bobrovnikova. Toutes de sacrées gâchettes capables de jouer sur bien des modes, et aucune ne s’est offert de balade face à elle. Au contraire, quasiment toutes ont tenté d’aller gagner leur pain sur les extérieurs. A ça il faut ajouter un muselage en règle des pivots adverses. Que ce soit Makeeva, Brattsett, Hernandez ou Jezic, toutes ont migré, elles aussi, vers l’espace 1-2 pour se sortir de ses griffes. Quasiment plus utilisée en attaque avec l’avènement de Pauletta Foppa, Béatrice Edwige est redevenue un cauchemar pour les attaquantes avec son physique, sa vitesse, sa lecture du jeu adverse et sa dureté sans excès puisque peu sanctionnée pour son poste (33° au ranking EHF des sanctions).

Les demi-centres : Encore un grand écart

 

Grâce Zaadi : On avait peine la saison dernière au Japon de voir Grâce Zaadi ne plus faire tourner la machine bleue dans le bon sens. Cette année, pour l’Euro, on a retrouvé la joueuse indispensable à la bonne marche des Bleues en attaque. Maitrisant les enclenchements sur le bout des doigts. Capable de faire des choix dans la demi-seconde, elle a aussi ajouté quelques belles cordes à son arc. Le shoot, tout d’abord. Longtemps incertain et facile à lire, la Russie semble lui avoir fait passer un cap dans le domaine. Elle a toujours eu du bras, restait à bien faire le tri dans cette partie du jeu. C’est cela que l’on a vu pendant 20 jours. Des shoots pris de loin, à travers ou en pénétration. Un peu plus de jeu pour elle et un peu moins en permanence pour les autres, ça équilibre et ça met le doute dans la tête de la défense adverse. Défensivement, là aussi elle continue à progresser. Capable de défendre en poste 2 ou 3, elle est de plus en plus compliquée à passer et sa science du jeu se voit là aussi. Problème, elle récolte des sanctions et lors de la finale, les 2 premières auront couté cher, puisqu’elle a fini dans les tribunes les 5 dernières minutes de la finale suite au mauvais changement. Le moment où les Bleues avaient sans doute le plus besoin d’elle. Avec 9 exclusions, elle est avec la Croate Kalaus, la joueuse la plus sanctionnée de cet Euro

Méline Nocandy : Le potentiel de la jeune messine est plus qu’évident. Il faut rappeler qu’elle n’a que 22 ans. De plus en plus utilisée par Olivier Krumbholz qui voit en elle une vraie solution bis au poste de demi-centre, il lui reste encore à faire le tri dans son jeu. La vitesse, le bras, la détermination, tout cela elle l’a. Il lui faut sans doute faire le tri dans ses intentions, ne pas toujours être à 100 à l’heure, jouer plus sur du changement de rythme ce qui lui permettrait de trier les bonnes et les mauvaises options. Parce que quand la solution est bonne, alors là, personne n’est capable de la stopper. Un mix vitesse – puissance étonnant pour un gabarit somme toute frêle qui doit lui permettre d’être un des atouts majeurs en attaque dans le futur des Bleues. Un point qui est tout à son crédit, si elle a commencé les phases de poules timidement, elle n’a fait que progresser tout au long de l’Euro, ce qui en dit long sur le mental de la messine.

 

Les Bleues au décryptage – 1° partie 

Euro

mardi 22 décembre 2020 - © François Dasriaux

 5 min 52 de lecture

Petit passage de revue des joueuses revenue argentée du Danemark. Sans jouer à donner des bons points et des mauvais points, ce qui nous a le plus plu, surpris ou parfois navré dans les prestations des tricolores. Premier étage de tout cela, les gardiennes, la gardienne du temple de la défense et les demi-centres.

 

Les gardiennes : La Glace et le Feu

Avec 93 arrêts comptabilisés, la paire de gardiennes française est sur le podium en compagnie des paires norvégienne et danoise. Hormis les chiffres, ce qui a frappé, c’est la complémentarité des deux gardiennes. Aussi bien techniquement que mentalement, elles ont su stabiliser l’équipe de France de nombreuses fois et été décisives dans quasiment tous les matches. On ne parlera pas de Laura Glauser dans ce bilan, un match avec 9 minutes de temps de jeu, ce serait offensant pour elle et son très grand talent.

Amandine Leynaud : Ce qui frappe maintenant chez Amandine Leynaud, c’est son assurance, ce calme dont elle ne se départit pas. A l’évidence, ce calme est contagieux, il rejaillit sur toute l’équipe. Et même quand les choses ne tournent pas dans le bon sens pour elle, elle sait être patiente, se reposer sur ses fondamentaux et attendre le tir qui va la remettre dans la course. Moins explosive que par le passé, elle a, par contre, une science du placement inégalable et une technique qui est maintenant ce qui se fait de plus propre dans le concert international. Estampillée meilleure gardienne du monde, elle a encore montré sur cet Euro que ce titre n’est en rien illogique. Sa relance reste un modèle du genre, elle sait que ses ailières vont plus vite, elle arrondit ses trajectoires au mieux pour jouer l’espace libre dans lequel la contre-attaquante n’aura aucun souci pour cueillir l’offrande.

 

Cléopâtre Darleux : Là aussi l’expérience devient énorme à ce niveau de jeu. Mais si Amandine Leynaud est la glace qui refroidit les tireuses adverses, Cléopâtre c’est le feu qui les consume. Beaucoup plus explosive, joueuse avec les tireuses adverses, malgré un physique loin d’être hors norme, elle en impose dans les duels. Sa vitesse de réaction, cf. sa double parade mémorable face au Danemark, ses inspirations sur les trajectoires de shoot adverses en font une gardienne qui déroute, surprend et fait cogiter l’adversaire. Rien de pire pour des shooteuses patentées que d’être obligées de se remettre en cause à chaque tir. Au niveau de la relance, elle est peut-être encore plus déterminante qu’Amandine Leynaud… C’est dire ! Bras, précision, là aussi du très grand art ! Parfois juste un peu ambitieuse, mais qui ne tente rien…Il ne faut pas oublier que le staff de l’équipe de France avait même mis en place une stratégie qui consistait à lui faire prendre part à la montée de balle, on se souvient du but dans le jeu de Cléopâtre Darleux face à la Norvège en Golden League. Comme le disait Eric Baradat « Elle aurait sa place dans n’importe quelle équipe de N1 dans le jeu. »

La défenseure attitrée, dure vite et lucide

 

Béatrice Edwige : Si la défense tricolore est une des meilleures, sinon la meilleure du monde, Béatrice Edwige y est pour beaucoup. Un peu orpheline de son binôme des années précédentes, Camille Ayglon – Saurina, elle a su petit à petit devenir la patronne absolue, étant capable de changer de partenaire très souvent et de s’adapter aussitôt. Elle a gommé ses sorties un peu isolées du début, mis beaucoup plus d’intensité pour gagner ses duels. Positionnée le plus souvent en central gauche, elle prend de plein fouet des joueuses comme Anne Mette Hansen, Vicki Kristiansen, Djurdjina Jaukovic ou Valdena Bobrovnikova. Toutes de sacrées gâchettes capables de jouer sur bien des modes, et aucune ne s’est offert de balade face à elle. Au contraire, quasiment toutes ont tenté d’aller gagner leur pain sur les extérieurs. A ça il faut ajouter un muselage en règle des pivots adverses. Que ce soit Makeeva, Brattsett, Hernandez ou Jezic, toutes ont migré, elles aussi, vers l’espace 1-2 pour se sortir de ses griffes. Quasiment plus utilisée en attaque avec l’avènement de Pauletta Foppa, Béatrice Edwige est redevenue un cauchemar pour les attaquantes avec son physique, sa vitesse, sa lecture du jeu adverse et sa dureté sans excès puisque peu sanctionnée pour son poste (33° au ranking EHF des sanctions).

Les demi-centres : Encore un grand écart

 

Grâce Zaadi : On avait peine la saison dernière au Japon de voir Grâce Zaadi ne plus faire tourner la machine bleue dans le bon sens. Cette année, pour l’Euro, on a retrouvé la joueuse indispensable à la bonne marche des Bleues en attaque. Maitrisant les enclenchements sur le bout des doigts. Capable de faire des choix dans la demi-seconde, elle a aussi ajouté quelques belles cordes à son arc. Le shoot, tout d’abord. Longtemps incertain et facile à lire, la Russie semble lui avoir fait passer un cap dans le domaine. Elle a toujours eu du bras, restait à bien faire le tri dans cette partie du jeu. C’est cela que l’on a vu pendant 20 jours. Des shoots pris de loin, à travers ou en pénétration. Un peu plus de jeu pour elle et un peu moins en permanence pour les autres, ça équilibre et ça met le doute dans la tête de la défense adverse. Défensivement, là aussi elle continue à progresser. Capable de défendre en poste 2 ou 3, elle est de plus en plus compliquée à passer et sa science du jeu se voit là aussi. Problème, elle récolte des sanctions et lors de la finale, les 2 premières auront couté cher, puisqu’elle a fini dans les tribunes les 5 dernières minutes de la finale suite au mauvais changement. Le moment où les Bleues avaient sans doute le plus besoin d’elle. Avec 9 exclusions, elle est avec la Croate Kalaus, la joueuse la plus sanctionnée de cet Euro

Méline Nocandy : Le potentiel de la jeune messine est plus qu’évident. Il faut rappeler qu’elle n’a que 22 ans. De plus en plus utilisée par Olivier Krumbholz qui voit en elle une vraie solution bis au poste de demi-centre, il lui reste encore à faire le tri dans son jeu. La vitesse, le bras, la détermination, tout cela elle l’a. Il lui faut sans doute faire le tri dans ses intentions, ne pas toujours être à 100 à l’heure, jouer plus sur du changement de rythme ce qui lui permettrait de trier les bonnes et les mauvaises options. Parce que quand la solution est bonne, alors là, personne n’est capable de la stopper. Un mix vitesse – puissance étonnant pour un gabarit somme toute frêle qui doit lui permettre d’être un des atouts majeurs en attaque dans le futur des Bleues. Un point qui est tout à son crédit, si elle a commencé les phases de poules timidement, elle n’a fait que progresser tout au long de l’Euro, ce qui en dit long sur le mental de la messine.

 

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Résultats de la dernière journée

Jour.  Equ Rec  Equ Vis  Score  Stats  Date 
#13 Danemark F Norvège F 25 27 20/11/2022 20:30
#13 Monténégro F France F 27 25 20/11/2022 17:45

Prochaine journée

Journée  Equ Rec  Equ Vis  Date 
Aucune journée supplémentaire

Classement

Place Journée  Equipe  MJ  Vic  Nul  Déf 
1 Norvège F 4 2 2 0 0
2 Suède F 2 1 1 0 0
3 Danemark F 2 2 1 0 1
4 Monténégro F 2 2 1 0 1
5 France F 0 2 0 0 2
6 Pays Bas F 0 1 0 0 1