Pour défier le Danemark ou la Norvège dimanche, les Bleues ont mis tout de suite les points sur les I, expliquant en chanson de gestes que l’espoir ne serait pas permis aux Croates. Défensivement, énormément de volume et une volonté de ne jamais perdre un duel a mis la Croatie sur le reculoir et en initiant de suite la 5-1 décalée new-look sur Camilla Micijevic, le bras armé des joueuses au damier. Depuis le début de la compétition, pas mal d’équipes avaient tenté cette solution pour isoler la Messine, sauf qu’aucune de ces équipes n’a une joueuse comme Estelle Nze Minko dans ses rangs. La joueuse de Györ a cassé le jeu croate quasiment à elle toute seule. Résultat une fois les premières minutes d’observation, la foudre va s’abattre sur les têtes croates et de 2-3 le score va passer à 11-3, un 9-0 qui aura tué tout suspens dans cette première demi-finale.
Que dire sinon que les Bleues ont joué au plus que parfait pendant ces 10 minutes… Défense à la fois sur les trajectoires mais aussi sur les joueuses. Attaque dans le bon timing avec des arrières qui libèrent dans le bon tempo, résultat des duels simple à jouer face à une Téa Pijevic qui n’aura existé que 5 ou 6 minutes à contrario d’une Amandine Leynaud qui va tellement faire peur aux tireuses adverses que celles-ci vont tenter des tirs irréalisables et bien sur les rater. Même si l’énorme coup de chaud va se stopper un peu, surtout dû à une attaque qui tardait à retrouver son second souffle, les Bleues vont finir la période avec un +10 (15-5) mais surtout 5 tous petits buts encaissés, une misère totale pour une Croatie qui naviguait au-delà des 25 buts de moyenne par match dans cet Euro.
Même si le retour des vestiaires va être un peu hésitant, comme en fin de première période, la France pouvait compter sur une Kalidiatou Niakate (Photo ci-dessus) dans tous les bons coups pour relancer la machine Bleue après le temps mort énergique pris par Olivier Krumbholz à la 35°. Une fois la tête remise à l’endroit, les Tricolores vont dérouler tranquillement, de toute façon la Croatie avait abdiqué et la fin du match permettra de voir que Cléopâtre Darleux était toujours aussi bondissante, Laura Flippes (Photo ci-dessous) toujours aussi maligne et vive aussi bien en défense qu’en attaque, que Pauletta Foppa est capable de faire exploser n’importe quel bloc défensif, etc… les Françaises avaient fait le travail en orfèvres en tuant tout espoir d’exploit pour la Croatie en quelques minutes.
A Herning (DAN), Jyske Bank BOXENLe vendredi 18 décembre 2020 à 18h00France - Croatie : 30 - 19 (Mi-temps : 15-5)Arbitres : MMES CHRISTIANSEN Karina et HESSELDAL HANSEN Line (DAN)
Evolution du score : 2-2 5°, 5-3 10°, 8-3 15°, 11-4 20°, 13-4 25°, 15-5 MT - 17-9 35°, 20-12 40°, 23-13 45°, 25-15 50°, 27-17 55°, 30-19 FT.
Les réactions
Olivier Krumbholz (Au micro de BeIN Sports) : « On est très heureux, on a fait une magnifique première mi-temps. On a défendu comme on le souhaitait et on a bien abordé tactiquement ce match en mettant les Croates en échec. Je pense que pour la Croatie la marche était un peu haute et on les a pris à la gorge comme on sait le faire. On a perdu très peu de ballons en première période puis on a déroulé tranquillement en seconde. Ce qui me chagrine le plus c’est qu’il y a quelques petits bobos, mais c’est une belle place en finale en assumant le statut de favori sur ce match. Pour Orlane (Kanor), elle a pris un coup et elle peut-être un ligament étiré, on verra demain… On savait qu’il y avait un bras énorme à surveille (Camilla Micijevic), mais on la joueuse pour faire, Estelle Nze Minko a été extraordinaire. A partir du moment où on lui donne totale liberté avec seulement 2 ou 3 consignes, elle est capable de défendre sur les 6 attaquantes ! Elle a eu un volume de jeu énorme qui nous a bien soulagé et nous permis de faire une première mi-temps de très belle facture. J’espère qu’on aura récupéré 95% de nos forces pour cette belle finale. Même le petit relâchement de début de seconde mi-temps n’est pas grave. Derrière, elles ont remis de la qualité du rythme, le score n’avait aucune importance, il fallait juste rester à l’abris le plus vite possible et vivre la deuxième mi-temps sereinement ce qui a été le cas. On sait que ce soit la Norvège ou le Danemark, cela ira beaucoup plus vite en finale. On va faire comme d’habitude, étudier notre adversaire, celui qui va gagner et on jettera toutes nos force dans la bataille puisque ce sera le dernier ! »
Estelle Nze-Minko (Avec le concours du service de presse de la FFHB) : « J’ai traversé la journée avec du stress et j’avoue je suis un peu KO ce soir, je m’autorise à kiffer. Je suis dans un confort dans les 2-3 h à venir, c’est majestueux. C’était un match incroyable et nous avons été très sérieuses dès le début du match. Nous craignions cette équipe croate. Nous avions plusieurs options, notamment notre défense. Je ne réalise pas encore mais le meilleur est à venir. Ce soir, je suis heureuse et fière pour l’équipe et pour le staff. »
Pauletta Foppa (Avec le concours du service de presse de la FFHB) : « Je suis tellement contente, je n’arrive pas encore à réaliser. On a tellement travaillé pour gagner ce match car on savait que c’était une équipe atypique. Nous avons réussi à jouer juste et cela a payé. On savait très bien que si nous ne respections par l’adversaire on pouvait le perdre. On s’est rendu le match facile mais ce n’était pas facile. Il fallait tout donner pour ne pas avoir de regrets. Nous jouons plus relâchées et pour aller loin, il faut lâcher les chevaux. Nous avons une très bonne cohésion, nous travaillons bien ensemble, jeunes et anciennes. La finale à huis-clos sera différente de ma première finale à Paris il y a deux ans, devant 14000 spectateurs. Entre guillemets, nous sommes maintenant habituées. Je ne sais pas encore sur qui on va tomber mais une fois en finale, autant gagner. »
Le diaporama du match par Stéphane Pillaud - FFHB