Un gros quart d’heure avant le show du duo Leynaud – Lacrabère, on se disait que les Bleues étaient de mieux en mieux. Impeccables défensivement, étouffant parfaitement l’Espagne en muselant sa maitre à jouer, Nerea Pena, la France voguait tranquillement vers une 4° victoire de rang. Après quelques petits ajustements et un peu moins d’ambition dans le volume défensif, les Bleues avaient pris le match par le bon bout. Grâce Zaadi menait la troupe au mieux, Kalidiatou Niakate faisait une entrée très cinglante où sa vitesse de jambes et sa puissance faisaient des dégâts dans la défense adverse, et les ailières ne se faisaient pas prier pour transformer en but des beaux mouvements de décalage. Amandine Leynaud n’avait même pas besoin de monter une nouvelle fois sur le toit du monde des gardiennes. Bon, elle s’offrait quand même quelques jolis coups d’éclat, mais sans régner sur le match non plus. Il n’y en avait pas besoin. Au final de première période un 16-10 très sec pour l’Espagne et le sentiment que les Ibères n’avaient pas les armes pour bousculer l’armada tricolore.
Le retour des vestiaires va se faire avec un peu de moins de tranchant, mais suffisamment pour que l’écart se stabilise. Et honnêtement cela suffisait pour finir tranquillement pente douce en économisant les forces vives en vue du match de demain face aux Russes. Et d’un coup d’un seul tout s’est mis à coincer dans tous les compartiments. Cléopâtre Darleux prenait un tir en plein visage et devait sortir après une entrée très solide. Ce coup du sort semblait désarçonner complètement les Bleues et tout le monde commençait à déjouer. Rater des shoots face à une Silvia Navarro qui n’avait pas touché un ballon jusque-là, même Cloé Bouquet-Valentini échouait par deux fois, elle qui n’avait pas raté un shoot de l’Euro et la défense devenait totalement apathique. Plus de neutralisation, plus de coupure des trajectoires de passe, on laissait les Espagnoles redevenir les Guerreras en les regardant jouer. Il faudra le retour d’Amandine Leynaud qui va sortir 4 arrêts majeurs et la furia d’Alexandra Lacrabère qui va jouer les sauveuses en attaque pour que l’Espagne ne repasse pas devant, ce qui aurait certainement signifié la perte du match. Alors même si Pauletta Foppa va s’offrir un double échec en fin de match, même si le jeu à 7 des Espagnoles va leur permettre de marquer rapidement, les Bleues vont sauver ce qui devait l’être : La Victoire. Pour le reste, voir les 40 premières minutes de match et oublier totalement les 20 dernières.
Demain, clairement il faudra être présentes 60 minutes durant. Là, où les Bleues peuvent se rassurer un peu, c'est que la Russie a eu autant, sinon plus de problèmes face au Monténégro et que côté match un peu raté mais gagnant il y avait déjà match entre les Tricolores et les Tsarines.
A Herning (DAN), Jyske Bank ArenaLe jeudi 10 décembre à 20h30France - Espagne : 26 - 25 (Mi-temps : 16-10)Arbitres : MMES LIDACKA Malgorzata et LESIAK Urszula (POL)
Evolution du score : 3-2 5°, 5-3 10°, 7-5 15°, 10-8 20°, 14-9 25°, 16-10 MT - 17-11 35°, 19-12 40°, 21-16 45°, 22-20 50°, 25-22 55°, 26-25 FT.
Les réactions
Olivier Krumbholz (Au micro de BeIN Sports) : « On est déjà satisfait de la victoire, c’était un match important et on a pris les deux points. Après, on a bien joué pendant 40 minutes et après on a complètement déraillé en ratant beaucoup de tirs et en reculant en défense. Et dès qu’on a reculé en défense, on a vu qu’elles n’étaient pas vice-championnes du Monde pour rien, elles ont des qualités. Maintenant il faut se satisfaire de la maturité montrée dans les 5 dernières minutes pour gagner le match. A partir du moment où on a commencé à dérailler, il n’y a plus qu’une seule chose qui compte, c’est de gagner le match. On a pris la pression de manière un peu stupide en les laissant revenir alors qu’on dominait largement. Tout le monde a joué, mais j’aurais aimé faire plus de rotations sur la fin, ne pas être obligé de remettre les titulaires et d’équilibrer un peu plus les temps de jeu. Comme on dit, il faut gagner les matches les uns derrière les autres. Demain c’est le match entre deux équipes invaincues, entre les deux premiers, on va vite récupérer, reprendre de l’énergie. On sait comment on joue bien, mais aussi comment on joue mal. Ce n’est pas parce qu’aujourd’hui on a raté les 20 dernières minutes que l’on ne sera pas capable de faire un match plein demain. On l’a démontré face à la Slovénie et le Danemark, il faut retrouver cette ambition pendant 60 minutes. »
Alexandra Lacrabère (Au micro de BeIN Sports) : « Il fallait absolument gagner et même si on s’est fait peur sur la fin, c’est dans ce genre de match gagnés difficilement qu’une grande équipe se construit pour le futur. J’ai pris mes responsabilités en fin de match mais tout le monde a joué son rôle aujourd’hui, a pris aussi ses responsabilités et c’est le plus important pour la suite de la compétition. Demain, Grâce et moi on mettra tous nos penalties, aucun soucis ! »
Le diaporama du match par Stéphane Pillaud - FFHB