Ce France – Russie, on aura le temps de l’aborder, pour le moment, tout le monde, et surtout dans le groupe France, a le droit de savourer un peu la performance. Certes, elle ne donne rien, elle n’offre pas de titre, mais après la débâcle du Mondial japonais et les doutes vus lors du premier match face au Monténégro, voir les Bleues aussi fringantes dans bien des aspects du jeu est plus que rassurant pour la suite de la compétition. Toutes les forces, un peu disparues en attaque, semblent être revenues. Il est possible que tout cela soit très fragile, on le sait qu’avec ce groupe, tout peut changer très vite. Sauf que quand on voit la prestation d’Orlane Kanor, son envie de dominer physiquement et en altitude la défense danoise pourtant très haute, son engagement dans ses tirs et la percussion qu’elle donne à la base arrière bleue, c'est véritablement un nouveau souffle qui arrive dans le groupe France.
Défensivement, on le sait, l’équipe de France est ce qui se fait de mieux au monde quand tout le monde est dans le même tempo. Face à des Danoises au jeu offensif très varié. Capables de jouer sur la puissance de sa base arrière. De pousser la balle aux ailes où elles ont deux perles et de jouer avec le pivot dès que celui-ci gagne la position, il fallait faire dans l’exceptionnel pour faire grincer tout cela. Elles l’ont fait et Oliver Krumbholz ne manquera pas de le souligner après le match. Et quand le bloc bleu est comme ça, alors les gardiennes deviennent des monstres que les tireuses adverses voient énormes et imbattables. Et c’est bien ce qu’on fait Amandine Leynaud et une Cléopâtre Darleux, qui n’aura joué que 56 secondes mais qui aura sorti deux 7 mètres et le rebond du deuxième face à la tireuse Mia Rej de façon encore plus exceptionnelle. Ce double arrêt risque de faire le tour des réseaux sociaux pendant un long moment...
Une défense au top, une attaque bien sous tous rapports, et pourtant le match a été indécis un long moment. Même quand les Tricolores ont réussi à prendre 5 buts d’avance à la 43°, on se disait que rien n’était fait. Il a fallu encore en mettre un peu plus pour contrer le jeu à 7 lancé par Jesper Jensen. Il a fallu aller chercher quelques buts avec les dents et la rage plus qu’avec souplesse et fluidité. Qu’importe, le combat était d’une telle intensité que logiquement, les choses se faisaient souvent dans la difficulté et ce, des deux côtés. Les Bleues ont réussi ce tour de force et doivent maintenant ne plus descendre plus bas. A ce prix, la suite sera belle à vivre !
Le classement et le programme du tour principal pour les Bleues
A Herning, Jyske Bank BOXEN
Le mardi 8 décembre 2020 à 20h30
France - Danemark : 23 - 20 (Mi-temps : 12-11)
Arbitres : MMES NASTASE Cristina et STANCU Simona-Raluca (ROU)
Evolution du score : 1-2 5°, 4-4 10°, 7-7 15°, 9-9 20°, 11-11 25°, 12-11 MT - 15-12 35°, 17-13 40°, 18-14 45°, 19-16 50°, 22-18 55°, 23-20 FT.
Les réactions
Olivier Krumbholz (Au micro de BeIN Sports) : « On peut être très fier des joueuses au niveau de l’engagement, mais plus particulièrement le duo défense – gardiennes de but a été exceptionnel et en attaque on a été très appliqué. On a mis de beaux buts, mais on n’a pas dominé dans de secteur autant qu’on l’espérait. Alors qu’en défense on a été énorme, même quand elles ont joué à 7 on a réussi à avoir le bon volume en augmentant et réduisant très intelligemment le volume défensif et on a fini par les faire douter, puis les dégouter. Tout ça est de bonne augure, même si il faut encore qu’on se lâche encore un peu sur les tirs de loin et peut-être un peu moins porter la balle encore. On a vraiment des rotations intéressantes, avec par exemple Aissatou Kouyaté qui entre en seconde période et qui apporte vraiment un plus, et ce depuis 3 matches. Orlane (Kanor) était brillante et relâchée à l’entrainement, elle avait très envie de jouer et elle a mis des buts très importants et elle va nous apporter une très belle rotation en plus et on sait que dans ces championnats, la richesse de l’effectif est très importante en fin de course. Je pense que plus le temps va passer, plus les qualités physique de l’équipe de France vont peser sur les adversaires. Maintenant, il faut que tout le monde reste sérieux, qu’il faut continuer à travailler, que rien ne sera facile et qu’on doit continuer à s’améliorer. »
Grâce Zaadi (Au micro de BeIN Sports) : « Je suis très, très heureuse ce soir. C’était un gros match qui nous attendait et on a relevé le défi physique. On s’est appuyé sur une bonne défense, la montée de balle et en attaque placée on a marqué des buts précieux en réalisant de bonnes choses. A titre personnel, j’ai pu shooter de loin, servir le pivot, c’était génial et c’est rassurant pour la suite de la compétition. C’est tellement réjouissant pour nous quand l’attaque en face ne sait plus quoi faire, quelle doute, que nos gardiennes font les arrêts, ca devient plus réjouissant que de marquer des buts. Je pense qu’on est capable de faire des grandes choses dans cet Euro, maintenant on a quatre points, c’est super agréable car ce sont 4 points précieux qui nous laissent un petit joker pour le tour principal, surtout avec cette victoire sur ce Danemark qui chez lui veut faire de grandes choses. »
Béatrice Edwige (Au micro de BeIN Sports) : « Ca a été un match assez fou, un match qu’on a beaucoup préparé en vidéo. On est plutôt contente, les stratégies mises en place les ont beaucoup perturbées. Au final on est très contentes de cette victoire mais surtout des 4 points pour partir au tour principal. Avec 4 points les portes vers le dernier carré s’ouvrent un tout petit peu même si le plus dur reste évidemment à faire. »
Le diaporama du match par Stéphane Pillaud - FFHB