Opposées à Paris 92
ce samedi soir en Vendée, les Nantaises ont entamé leur campagne de
matches amicaux par une défaite contre Brest (24-33), la semaine
dernière, et un match nul face à Chambray-les-Tours, mercredi
(32-32). Pas d'inquiétude, assure l'arrière droit brésilienne,
figure de proue du recrutement ligérien, aux ambitions sportives aussi élevées que sa prudence du point de vue
sanitaire.
Même si le déficit pluviométrique a
fait baisser quelque peu le niveau du fleuve, le
courant de la Loire reste si puissant qu'il a transporté Bruna de
Paula (en duel avec la Brestoise Pauline Coatanéa sur notre photo de tête) jusqu'à son estuaire. En ascension constante pendant quatre ans à
Fleury-les-Aubrais, jusqu'à faire flirter le FLHB avec le podium
avant que tout s'arrête net mi-mars, l'arrière droit internationale
brésilienne s'est laissée porter vers Nantes.
Recrutée dès le mois de décembre par
le quatrième du championnat inachevé (à égalité de points avec... Fleury), pour une saison renouvelable, la jeune femme de bientôt 24 ans
arrive auréolée d'un statut de deuxième meilleure buteuse de la
Ligue (115 buts en 19 journées, exclusivement dans le champ), derrière la Brestoise
Ana Gros (125) et devant sa nouvelle comparse Déborah Kpodar
(ex-Dijon, 114).
Une prise de premier choix pour le NAH,
qui a recruté quantitativement (six arrivées) et qualitativement
(Maubon, Hagman, D. Sylla, Carretero) pour s'affirmer, enfin, comme
une alternative aux favorites messines et brestoises, et durer sur la
scène continentale (Nantes entrera au troisième tour de la Ligue européenne, ex-Coupe
EHF). Dans l'immédiat, Nantes et sa Sud-Américaine doivent finir de
trouver leurs marques dans les trois prochaines semaines, tout en
devant assurer une veille sanitaire permanente. Pour la
joueuse formée à Sao José dos Campos (un club de Sao Paulo), ressortissante d'un des pays les plus durement touchés par la
pandémie, ça coule de source. Comme la Loire...
Bruna De Paula, retenez-vous plus le
résultat ou le contenu de vos deux premières sorties nantaises ?
« Au-delà des résultats, la prépa
sert à se connaître nous-mêmes, faire des rotations, faire jouer
tout le monde. J'ai joué environ trente minutes au premier match, et
une quarantaine mercredi. C'est toujours bien de gagner, mais le plus
important, c'est que ce genre de préparation nous rende plus fortes,
plus solides en championnat. »
Ce NLA remanié a-t-il tout de même
eu le temps de trouver quelques repères ?
« Même s'il y a beaucoup de
rotations, des liens commencent à se créer entre les joueuses. Ca
se voit déjà qu'on s'entend mieux. On a encore besoin de temps,
mais je suis persuadée que ça va le faire. »
70, 75 minutes de temps de jeu
effectif, est-ce suffisant pour se sentir à l'aise dans sa nouvelle
équipe ?
« Pas encore ! Après quatre ans à
Fleury, l'ambiance, les filles, les coaches ont changé. Des fois, ça
fait un peu bizarre. Mais je commence à sentir que Nantes, c'est
chez moi, que je suis là pour défendre cette équipe, et que
Fleury, c'est fini... »
« Cette saison sera différente des autres »
Où la différence avec ce que vous
avez connu dans le Loiret est-elle la plus notable ?
« A Fleury, on avait beaucoup de
jeunes joueuses, et je pouvais jouer les yeux fermés avec les
filles. Ici, il y a des joueuses plus expérimentées, des
internationales... Après, les deux équipes sont ambitieuses,
veulent toujours progresser. C'est pour cette raison que je suis
venue à Nantes. Ca fait partie de mes principes. »
Comme partout ailleurs, le
coronavirus rode et rend cette avant-saison singulière. Comment
vous, et le NAH, vous adaptez ?
« La période est compliquée, mais si
on veut commencer le championnat, il faut faire attention au maximum.
On fait des tests Covid deux fois par semaine, ce n'est pas évident.
On prend toutes les précautions possibles : par exemple, en temps
normal, on aurait dû manger en ville samedi. Là, il faut penser à
éviter les contacts avec des personnes contaminées, ou rester à la
maison pour être en sécurité. Cette saison sera différente des
autres. »
Ces contraintes pèsent-elles
moralement ?
« Oui. Il faut être forte dans sa
tête. Le plus important pour moi, c'est le handball. Pour cela, pour
ne pas me mettre en danger, je dois éviter de faire certaines
choses. »
« Fleury restera toujours dans mon cœur »
Le confinement, l'arrêt du
championnat mi-mars, vous avaient coup dans votre élan avec
Fleury-les-Aubrais, alors troisième de la phase régulière. Le
regrettez-vous encore ?
« Je suis vraiment contente de cette
saison, avec l'effectif qu'on avait. On était bien parties, on
allait tout faire, tout donner pour aller encore plus loin. C'était
ma meilleure saison en France. »
Après quatre saisons au FLHB,
était-ce le bon moment pour changer d'air, de club donc, se remettre
en question ?
Je suis une personne qui a besoin de
défis dans la vie. Je sentais que c'était le moment pour changer.
Pas parce que j'ai eu des problèmes avec Fleury, parce que ce club
restera toujours dans mon cœur. Je voulais connaître de nouvelles
choses, apprendre. »
Quels défis vous donnez-vous avec
Nantes, précisément ?
« Continuer à progresser, aller plus
loin dans le championnat de France et en Coupe d'Europe. »
Le vote des internautes et de la LFH
vous a désigné meilleure joueuse de l'exercice précédent.
Attachez-vous de l'importance à cette distinction ?
« Ca compte pour moi, ça me touche.
Ca montre que je suis sur le bon chemin, que le travail paie, et que
je dois continuer à travailler pour garder ce niveau-là. »