Timorées, hésitantes, prises par l’enjeu, les Messines ont totalement loupé leur première période au point d’être menées de 7 buts à la pause. Malgré les ajustements tactiques, l’énergie retrouvée et une remontée un peu folle entamée dès le début de la seconde période, Metz a dû abdiquer toute ambition de jouer la finale face à Györ en n’arrivant pas à contenir une Ana Vyakhireva indispensable à la bonne santé du jeu de Rostov pour au final s’incliner 27-25. On peut mettre cela sur le compte de l’apprentissage du très, très haut niveau, mais voir les Messines réaliser sans doute leur pire mi-temps dans ce match aura été plus que désastreux pour le résultat final.
Pour
la prochaine fois, s'il y en a une, elles sauront. Qu'ici, le manque
de ponctualité, la fébrilité pardonnent moins qu'ailleurs. Que la
gloire ne s'obtient pas du premier coup, d'un claquement de doigts, fut-ce ceux de Béatrice Edwige coupant un enclenchement adverse. Pour leur intronisation dans
le gotha, les Messines ont payé pour apprendre. En lieu et place d'une apothéose contre
Györ, elles disputeront la finale pour la troisième place, face aux
Vipers de Kristiansand. Les supporters en jaune et en transe, ce sont
bien ceux de Rostov. L'ensemble russe pourrait servir de modèle aux
battues du jour : au pied du podium il y a un an, à l'occasion de sa
première participation, il atteint cette fois le stade ultime.
Ambros
Martin retrouvera donc son ancien club. Le technicien ibérique tentera
de priver la noblesse magyare d'un troisième sacre d'affilée, afin
d'accomplir un hat-trick personnel. Grace Zaadi, Manon Houette et
compagnie, elles, pourraient ressasser ce soir, cette nuit, cette
première période bâclée. Le
retard considérable qu'elles y ont cumulé (8-15, 30') est très simple à expliquer : une faillite généralisée dans les duels avec
la gardienne de Rostov. Pas n'importe qui, bien sûr : Anna
Sedoykina, la championne olympique, impériale ce samedi. Ses dix
arrêts du premier acte, sur jeu placé et en bout de contre-attaque,
ont obéré le capital confiance lorrain. Mis bout à bout, les
pétards mouillés ont donné un pourcentage d'efficacité au shoot
deux fois plus faible que les Russes à mi-parcours. Alors même que
les pertes de balle étaient rares, côté français.
Laura
Glauser aurait aimé donner le change à son homologue, être autant
décisive. Sauf que le rempart mosellan, souvent abandonné par sa
défense, n'a su circonscrire le feu de joie allumé par Loïs
Abbingh. La demi-centre néerlandaise, coachée depuis peu par
Mayonnade en équipe nationale, a eu tout juste (6/7 et 4 passes sur
la période) afin d'enraciner Rostov aux avant-postes (2-4, 6' puis
8-13, 25').
Pliée,
emballée en moins de trente minutes, cette demie ? Ce serait oublier
les facultés de tribun d'Emmanuel
Mayonnade, régulièrement encensées par ses joueuses. Il y a fort à
parier que ses paroles de la mi-temps ont titillé l'orgueil de sa
troupe. En revenant sur scène, Metz avait retrouvé une apparence
normale. La meilleure défense de la compétition, jusqu'aux quarts,
est (enfin) réapparue. Elle a concédé quatre buts dans le
troisième quart-temps (16-19, 45'), élevé son agressivité sans
tomber dans les travers d'une Makeeva (3x2 mn, carton rouge à la 46ème). Du coup,
contrairement à ce qui avait précédé, Zaadi n'était plus seule à
tenir à bout de bras son équipe. Exemplaire, digne de l'événement,
par-delà la ligne de stats (9/11), la capitaine a entraîné dans
son panache Niombla, Houette et Kapitanovic.
Savoir
les impétrantes à deux longueurs, être toujours dans le coup à
moins de cinq minutes du terme (22-24) relevait du miracle. Mais à
l'aune de l'actu sportive de la semaine, il faut admettre que les
scénarii improbables n'existent qu'à Amsterdam, Liverpool, dans
d'autres Ligues des Champions. Cabossée à deux reprises, Anna
Vyakhireva, convalescente lors de la double confrontation au tour
principal, s'est relevée. L'arrière droit vedette a continué sa
besogne, à marquer ou à faire marquer ses pivots. Malgré plusieurs
opportunités (42', 48' et 50'), Xenia Smits et Manon Houette n'ont
jamais inscrit le but qui aurait ramené les championnes de France à
-1. Les petits riens qui font les gros chagrins, en fin de compte.
Ceux qui précipitent la première défaite de Metz face à Rostov
(cinq victoires et un nul, précédemment). Ceux qu'il faudra
proscrire contre Kristiansand, sous peine d'aborder le cœur lourd
les finales nationales...
Grace
Zaadi (capitaine de Metz, au micro de beIN Sports) : « Non,
l'expérience n'a pas joué. Aujourd'hui, même en ne jouant ''que''
cette seconde mi-temps, on aurait pu y arriver, avec un peu plus de
justesse dans les moments cruciaux. Je regrette vraiment cette
première mi-temps, on s'est mises dans cette situation nous-mêmes.
Mais je suis fière du visage qu'on a montré en seconde mi-temps. On
a eu le mérite de revenir, avec le couteau dans les dents et de la
combativité. On est revenues avec une belle défense, en récupérant
les ballons. Malheureusement, on ne les a pas mis au fond. On a
montré qu'on avait notre place ici. »
Le diaporama du match par Marta Kallaï
A Budapest (HUN), Papp László Sportaréna
Le samedi 11 mai à 18h00
Demi-finale de la Ligues des Champions féminine
Mezt Handball - Rostov Don : 25 - 27 (Mi-temps : 8-15)
12 500 Spectateurs
Arbitres : MM Kursad Erdogan et Ibrahim Özdeniz (Turquie)
Délégués : MME Janka Stasova et M Dragan Nachevski
Evolution du score : 2-4 5°, 3-6 10°, 5-9 15°, 6-10 20°, 8-14 25°, 8-15 MT - 13-17 35°, 16-18 40°, 17-19 45°, 19-22 50°, 23-25 55°, 25-27 FT.
Györ et Leynaud infranchissables
On ne peut prédire de ce qu’il arrivera demain en finale, mais une chose est sure, si Györ reste sur le même niveau que celui affiché face à Kristiansand, Rostov aura plus que fort à faire.
IL n’aura fallu que 30 minutes pour que les presque locales mettent les Norvégiennes de Kristiansand à la raison. Intraitables en défense avec une 6-0 articulée autour d’un duo Brattsett – Amorim de fer. Protégées par une Amandine Leynaud qui encore prouvé une fois de plus qu’elle était la meilleure gardienne du monde et qui ne loupe jamais un grand rendez-vous. Les joueuses de Györ ont démontré un niveau, un rythme et un collectif hors norme et surtout totalement incontrôlable pour une équipe des Vipers totalement dépassée par la marée verte. Que ce soit en défense, sur jeu rapide ou sur jeu placé où Kari Brattsett va faire un one woman show en pivot, gavée de ballons par les Groot, Oftedal, Hansen et autre Amorim, la démonstration sur la première période va être à la limite de l’anormal. En 25 minutes, les Norvégiennes ne vont inscrire que 5 buts pour en encaisser 16. Et encore sans une partie très solide de Katrine Lunde dans leur but, l’addition aurait été encore plus cataclysmique. La seconde période va permettre aux Hongroises de se préserver, à Gabor Danyi de faire tourner tout son beau monde et surtout de ne pas tirer sur les organismes qui vont devoir enchaîner demain en finale. Une demi-finale pliée en 30 minutes, des joueuses préservées au maximum même si on a une petite crainte pour l’ailière droite Jana Knedlikova, touchée au court de la seconde période. Un tableau idyllique si on y ajoute les 3 heures de plus de récupération par rapport aux Russes de Rostov Don.
Le diaporama du match par Marta Kallaï
A Budapest (HUN), Papp László Sportaréna
Le samedi 11 mai à 15h15
Demi-finale de la Ligues des Champions féminine
Vipers Kristiansand - Györi Audi ETO KC : 22 - 31 (Mi-temps : 8-18)
12 500 Spectateurs
Arbitres : MMES Viktoriia Alpaidze et Tatyana Berezkina (Russie)
Délégués : MME Arijana Vojic et M Jiri Konecny
Evolution du score : 1-4 5°, 2-6 10°, 5-11 15°, 5-12 20°, 5-16 25°, 8-18 MT - 10-21 35°, 14-23 40°, 17-25 45°, 18-27 50°, 19-30 55°, 22-31 FT.