Curiosité de la 17ème journée, le match des sœurs Filipovic a été remporté par la Toulonnaise Biljana, épouse Bandelier. Exclue en seconde période, l’aînée, Ivana, a subi une énième défaite avec Saint-Amand-les-Eaux, lanterne rouge écarlate (26-31). Les Varoises, pour leur part, restent en course pour les play-offs. Ailleurs, Nice a frappé un grand coup face à Brest (25-17), Besançon a marqué le pas à Fleury (défaite 34-29), et le leader Metz ne s’est pas imposé sans peine en Loire-Atlantique (20-27).
Ce qui est rare est cher. Un exemple, pris totalement au hasard, évidemment : un face-à-face direct entre Ivana Filipovic, arrière gauche à Saint-Amand-les-Eaux depuis 2015 (1,85 m, photo ci-dessous), et sa sœur cadette (trois ans d’écart) Biljana Filipovic-Bandelier, néo-Toulonnaise (1,89 m, photo de tête). Nous n’en avons recensé qu’un samedi soir, salle Maurice-Hugot. A la 21ème minute, la seconde a contré la première, secteur central. A haute altitude, ça coule de source. « Ca fait bizarre de jouer contre Ivana, en sourit la joker médicale varoise. La dernière fois, c’était quand elle était à Besançon et moi à Brest, il y a sept-huit ans ! »
Comme si l’identité des duellistes ne suffisait pas à la sortir de l’ordinaire, la scène a conditionné le reste de la soirée. Dans la continuité de l’action, et dans une situation de supériorité numérique, Bandelier a remisé pour Jessy Kramer, qui n’a eu qu’à viser juste, la cage nordiste étant grande ouverte (9-11). Toulon/Saint-Cyr comptait ainsi, pour la première fois, deux buts d’écart. Les joueuses de Sandor Rac sont restées devant jusqu’au bout (10-16 à la mi-temps, 15-23 à la 43ème), quand bien même Aliénor Surmely a réussi un hat-trick pour étirer le suspense (22-26, 51’).
L'aile gauche, le jardin d'Eden
« Il ne fallait pas paniquer, jouer intelligemment. C’est ce que j’ai essayé d’expliquer aux filles », relate la défenseure serbe du TSCVHB (1/4 au tir, 7/10 pour Ivana). Ebranlée, comme son nouvel entourage, par le -14 encaissé contre Nantes, en milieu de semaine (20-34). « On avait honte », poursuit la championne de France 2012 (Arvor 29), qui a « signé pour six mois » sur la rade après un an et demi de pause, un accouchement et des discussions avec son compatriote de coach, Sandor Rac. Le rachat, affirme "Bili", est venu de la défense. « Elle nous a permis d’avancer en première mi-temps. » Et de continuer à croire aux quarts de finale, dont Toulon est actuellement écarté pour un point.
Quoi d’autre dans cette rencontre, qui pourrait connaître des suites en play-down si les positions en restent là le 3 avril (fin de la saison régulière) ? Vingt premières minutes immaculées, vierges de pertes de balle. La fébrilité qui a perdu la lanterne rouge amandinoise, accablée par deux cartons rouges en seconde mi-temps (3x2 minutes pour Malina, un penalty au visage de Jankovic pour I. Filipovic). Les inspirations d’Eden Julien, suppléante d’une Dembélé présente mais ménagée, sur l’aile gauche varoise. « J’ai essayé de faire mon boulot, d’être efficace au maximum. Derrière Siraba, il faut assumer le rôle ! » Ce qui fut fait (7/9).
Nice, bête noire officielle de Brest
Au sein du Big Four, Nice est le pensionnaire qui a fait la plus forte impression cette semaine. La troupe de Marjan Kolev a légitimé sa troisième place en scalpant coup sur coup deux de ses semblables : Besançon (4ème) mercredi dernier, et Brest (2ème) à domicile dimanche après-midi, dans des proportions inattendues (25-17). Trois heures après cette victoire retentissante, « on a encore du mal à y croire », avouait Mélissa Agathe (photo ci-dessous, 8/11).
Accusant quatre (7-11, 21’), puis deux longueurs de retard (11-13, 30’), l’OGCN et sa meneuse de jeu ont « mis les mêmes ingrédients qu’à Besançon, et même un peu plus » pour prendre l'ascendant. En gros, fermer la boutique défensive à triple tour. Les Bretonnes ont soudainement, et désespérément, trouvé porte close : un but marqué dans les vingt dernières minutes, et puis c’est tout ! Cette deuxième défaite du BBH en championnat ne menace pas (encore ?) sa place de dauphin, même si Nice a grignoté deux points, et confirme que la Côte d’Azur ne lui réussit guère. Depuis son retour dans l’élite, il y a trois ans, l’entité finistérienne ne s’y est jamais imposée.
Besançon s’essouffle également. A Fleury-les-Aubrais, les coéquipières de Chloé Bouquet (6/6) ont concédé leur deuxième défaite d’affilée (34-29). Elles aussi menaient les débats, plutôt confortablement d’ailleurs (12-19, 27' puis 18-24, 37'), avant de craquer dans le quatrième quart-temps. En signant sa meilleure prestation sous le maillot rose (9/10), l’ailière droit vice-championne d’Afrique Raïssa Dapina n’est pas du tout étrangère au sprint final d’enfer des Loirétaines (26-25, 46’ puis 31-28, 56’), dont la sixième place est consolidée.
Dans le match d’ouverture de cette journée, son poursuivant s’est en effet incliné. Chambray-les-Tours a été surpris, sur son terrain, par Dijon (24-25). Un autre événement du week-end, car les visiteuses bourguignonnes n’avaient plus gagné en LFH depuis le… 15 septembre. N’en pouvant plus d’attendre, Bouchard, Dazet, Moretto et compagnie se sont échappées de bonne heure (4-7 à la 16ème, 8-3 à la 26ème) et ne se sont pas démontées quand leurs hôtes d’Indre-et-Loire les ont rejointes (16-15, 38', puis 19-20, 46' et 22-24, 58').
Toujours avant-dernière, la JDA revient à une unité du dixième, Bourg-de-Péage, défait 29-25 à Paris. Grâce notamment aux sept réalisations de l'Autrichienne Sonja Frey, le club de la capitale décroche son premier succès de l’année civile et reste dans l’octogone des play-offs.
On allait l'oublier : le leader messin est allé chercher à Nantes (5ème) sa dix-septième victoire d’affilée (20-27). Difficilement, car les Ligériennes menaient 11-9 après trente minutes. Une péripétie surmontée par les Mosellanes, qui avaient déjà connu ce scénario à Fleury, à l’automne. Elles ont marqué deux fois plus de buts qu’elles n’en ont encaissé durant le second acte (11-15, 37' puis 14-20, 44').
Le diaporama de Nantes - Metz Par Philippe Padioleau