La parole est à maître Louise Thomé, avocate au barreau de la Fontaine-Blanche. « Compte tenu du match aller, où on s’était bien imposées (30-24, le 15 septembre), Fleury nous attend. Il faudra bien défendre pour se projeter vers l’avant, être plus précises au shoot et plus concentrées que contre Nice ou Bourg-de-Péage. »

Une plaidoirie doublement de circonstance. Au regard du classement, ce derby du Centre-Val de Loire, comptant pour une 16ème journée de compétition saucissonnée comme la précédente (voir ci-dessous) porte tous les attributs d’un conflit d’intérêts convergents. Fleury-les-Aubrais (6ème) et Chambray-les-Tours, son visiteur dimanche (7ème), ne sont en effet séparés que d’un point. « Rien n’est fait », loin de là, dans la course aux meilleurs strapontins pour les quarts. Et celle qui situe le contexte, indique la marche à suivre pour vaincre la partie adverse, se trouve être aussi à l’aise sur les parquets de LFH que dans un prétoire.

« Beaucoup m’ont dit que ce n’était pas possible, confie l’ailière gauche du CTHB. Je suis fière de montrer qu’on peut faire les deux. Ca fait partie de mon équilibre. » Très tôt soucieuse de son après-handball, la Meurthe-et-Mosellane (d’où son numéro 54 en match) de 28 ans ne s’est jamais départie de son « double projet ». Elle a ainsi obtenu sa licence de droit à Dijon, lorsqu’elle découvrait simultanément le plus haut niveau au CDB (2008-11).

Guillaume Marquès : « Louise est déterminée en défense »

En Indre-et-Loire, l’ancienne joueuse de Noisy-le-Grand (D2, 2011-15), qui a prêté serment le 30 octobre 2015, a persévéré dans sa « vraie volonté de reconversion ». « C’est beaucoup d’organisation, convient-elle. Je suis là à 80 % des entraînements. J’ai des aménagements pour les séances de musculation, de course. » Le reste du temps, l’avocate-handballeuse est appelée à la barre, ou travaille dans le cabinet qu’elle a créé. « J’ai deux associés qui peuvent me substituer, quand je suis en déplacement. »

Encore un parallèle avec la balle collante. A Chambray, l’aile gauche fonctionne aussi en triplette. Avec Caroline Valente, « que je connaissais déjà de Noisy », et la Serbe Dijana Radojevic, arrivées l’été dernier en Touraine. Louise Thomé, elle, y vit sa quatrième saison. « J’étais venue juste pour l’accession et jouer une saison en LFH », rembobine l’une des trois dernières rescapées du collectif vice-champion de D2, comme Mathilde Nicollet et Linda Pradel.

« Louise a progressé avec le projet, observe Guillaume Marquès, le seul coach jamais connu dans l’agglomération tourangelle. Louise a su trouver sa place, a apporté sa combativité et son engagement. En défense, elle est déterminée. » « Dans mes deux domaines, c'est ma spécialité », confirme l'intéressée. L'audience est levée... jusqu'à dimanche, 17 heures.