La gardienne de l’ESBF est sur tous les fronts. Présélectionnée dans le groupe France pour l’Euro, Roxanne Frank s’affirme en championnat avec son club, troisième à la trêve. La championne d’Europe juniors a continué de tracer son sillon chez le leader messin, en clôture de la dixième journée, malgré une défaite (34-32) et des défenses très permissives des deux côtés.
L’itinérance mémorielle fait des émules. Mercredi, à Metz, à l’issue du dernier match de championnat de l’année civile, Roxanne Frank a pris le temps de bavarder avec Charlotte Kieffer et Manuella Dos Reis, du centre de formation lorrain. Une réunion informelle entre championnes d’Europe juniors 2017, un moment de détente bienvenu dans un agenda dense. Sans transition, la gardienne de l’ES Besançon et son équipe ont filé vers l’aéroport de Bâle/Mulhouse, d’où elles se sont envolées pour Lublin (Pologne), lieu de leur troisième tour aller de Coupe EHF, samedi. « Ce n’est pas facile d’enchaîner tout ça. Maintenant, on est focus sur la Coupe d’Europe. On ne lâche rien sur les deux matches (retour le 17 novembre). Après, pour certaines, on pourra se poser. »
La fille du Haut-Rhin, 21 ans en janvier n’est pas sûre de pouvoir souffler immédiatement… Voici deux semaines, elle a pris part à l’avant-dernier rassemblement de l’équipe de France avant le championnat d’Europe. Sa première convocation à la Maison bleue de Créteil, favorisée par les indisponibilités de Darleux et Leynaud. « L’objectif de ce stage était d’apprendre, de m’appuyer sur des joueuses qui ont de l’expérience pour pouvoir avancer un peu plus vite. » Inscrite dans la liste des 28 (dont cinq gardiennes) pour l’Euro, Roxanne Frank pourrait pallier toute défection entre les poteaux d’ici le 29 novembre. « Si une place se libère, je la prendrai… L’équipe de France A est un objectif pour moi, depuis toute jeune. Pour l’instant, l’objectif est d’avancer en club. »
« Tout pour réussir », selon Raphaëlle Tervel
Ce projet-ci est en cours d’accomplissement. Pour sa deuxième année dans le Doubs, qui succèdent à quatre saisons de N1 à Achenheim (débuts à 16 ans et demi), l’ancienne du Pôle de Colmar aurait se sentir à l’étroit avec l'arrivée d'Ine Karlsen Stangvik, en remplacement de Catherine Gabriel (partie à Nantes) et en plus de Zeljana Stojak. Evoluer plus souvent en réserve qu’en LFH. Au contraire, elle figure dans le Top 10 de la caste à la trêve (31 % d’arrêts selon la Ligue, autant que la numéro 1). « Roxanne saisit bien les opportunités qu’elle a de jouer avec nous, relève Raphaëlle Tervel, sa coach. C’est une des vraies satisfactions de ce début d’année. Elle a beaucoup progressé dans la lecture de jeu. Elle est explosive, très forte sur les tirs à mi-hauteur. C’est une bosseuse, qui bosse pas mal sur la vidéo, elle connaît les points forts des joueuses. Elle a tout pour réussir. »
« J’essaie de plus en plus de prendre ma place. Mais dans notre trio, il n’y a pas de souci de concurrence », assure celle qui a joué les trois quarts de la partie aux Arènes de Metz (défaite 34-32, lire ci-dessous). De manière discontinue, quand l’ESBF était en infériorité numérique ou attaquait à sept contre six. Durant la première demi-heure, conclue sur un pourcentage correct, Frank a signé deux interventions hors de sa zone, ou la parade au premier poteau ayant permis, derrière, à Maria Nunez de donner l’avantage aux Franc-Comtoises (10-11, 25’). En difficulté sur les tirs à 6 mètres ce mercredi, son seul arrêt de la seconde période a coïncidé avec son remplacement par Stojak (45’). « Je suis contente de m’être illustrée en première période, mais déçue de ne pas avoir été présente en deuxième », confirme l’Alsacienne.
Un trio de tête à l'imparfait
Metz continue de faire le plein, mais sa défense (trois exclusions dans le premier quart d’heure) a dû mettre la main à la poche. 32 buts encaissés, le leader n’en avait plus pris autant depuis un certain quart de finale aller de C1 à Bucarest, au printemps dernier (34-21 pour les Roumaines)... Xenia Smits et ses partenaires ne se cherchent pas d’excuses, même celle de la fatigue après un retour tardif de Podgorica (défaite en Ligue des Champions).
« On veut jouer dans les trois compétitions, martèle l’arrière allemande. On est des sportives de haut niveau, il faut être tout le temps motivé, ne pas penser à la fatigue. On est contentes de gagner, même si ce n’était pas notre plus beau match. » Cette dixième victoire mosellane, restera aussi celle où Béatrice Edwige (ci-dessus, 6/7), pivot à vocation défensive, a signé sa meilleure perf en attaque depuis près de quatre ans…
Brest conforte sa deuxième place, à un point de Messines qu’il recevra le 30 décembre. Là aussi, dans la difficulté. Les Finistériennes sont constamment restées à portée de fusil de Toulon, et même à égalité avec les Varoises à l’orée du dernier quart d’heure (21-21, puis 22-22, 49’). Pauline Coatanéa, Sladjana Pop-Lazic (6 buts chacune) se sont employées pour déjouer la vigilance de Jasmina Jankovic (16 arrêts) et l’emporter 26-29.
Derrière les deux représentants français en C1, Paris a bien préparé son voyage d’EHF à Esbjerg (match aller samedi). Si le retour au jeu de Tamara Horacek, blessée au genou gauche en tout début de rencontre, a tourné court, ses équipières ont assuré face à Saint-Amand-les-Eaux (31-25). « On n'est pas très nombreuses, donc c'était important pour nous de bien jouer ensemble, raconte la pivot Crina Pintea, meilleure scoreuse à la Halle Carpentier (8/11). A la fin, on a fait beaucoup de fautes, de balles perdues, et on ne peut pas gagner comme ça. »
Les impressions de Laëtitia Saibou, la gardienne amandinoise (59 mn, 11 arrêts) sont aussi ambivalentes. « Je ne sais pas trop comment qualifier ce match, ni bon ni mauvais. On fait une mauvaise entame, on avait du mal en défense, notamment pour contenir Pintea. Mais dans l'ensemble, c'est satisfaisant, car on a su revenir. Ce match nous servira. » Le promu ne compte qu’une victoire en dix matches, mais seulement deux points de moins que les équipes qui le précèdent (Bourg-de-Péage et Fleury-les-Aubrais). « Maintenant, on connaît tous nos adversaires. A nous de travailler, la balle est dans notre camp », croit la Guyanaise.