Auréolée de sa deuxième couronne mondiale, l’équipe de France affrontera le Brésil ce jeudi à Bayonne (19 h), et dimanche à Pau (16 h). La quasi-totalité des championnes de décembre sera au rendez-vous pour affronter la meilleure nation sud-américaine, dont deux des arrières droit évoluent à Fleury-les-Aubrais. En grands progrès avec son club, Bruna de Paula personnifie la nouvelle génération auriverde, qui a la lourde tâche de succéder à ses glorieuses devancières.
Ces deux-là sont faites pour jouer ensemble. A la rentrée prochaine, Alexandra Lacrabère et Bruna de Paula formeront la paire d’arrières droit de Fleury-les-Aubrais. En d’autres termes, la plus brésilienne des internationales françaises rejoindra une Carioca parfaitement acclimatée à l’Hexagone, un an et demi après sa traversée de l’Atlantique. Elle se réjouit par avance de la future association : « C’est une grande joueuse. J’apprendrai beaucoup à ses côtés. »
En attendant, la Tricolore et la Sud-Américaine seront adversaires pour une double confrontation, entre côte basque et Béarn, particulière des deux côtés. Ce sera, bien entendu, le moment attendu des retrouvailles des Bleues avec leur public, trois mois après avoir conquis le monde à Hambourg (lire ci-dessous). Pour le Brésil aussi, ce seront les matches d’après. Outre-Rhin, la nation championne du monde 2013 a régressé sur l’échiquier international. Incapable de se qualifier pour les huitièmes de finale, faute d’avoir su bien conclure face au Japon et au Monténégro (matches nuls, qui lui ont coûté la quatrième place du groupe C), elle a même échoué en finale de la consolante, battue par la Pologne (27-29).
Le sélectionneur ibérique, Jorge Duenas, a survécu au déclassement. Ce qui ne l’exonérera pas de ses cadres. Dans le groupe convoqué cette semaine, il ne reste plus que six médaillées d’or planétaire d’il y a cinq ans. « En Allemagne, on a manqué d’expérience, juge De Paula. On est dans une phase de rénovation. Ce stage sera bien pour regarder les joueuses qui viennent d’arriver, pour préparer pour le championnat sud-américain. Il aura lieu en juin », et allouera les places continentales pour le Mondial 2019.
Cassan : « Une joueuse originale »
Bruna Aparecida Almeida de Paula, de son nom complet, appartient à la relève du handball brésilien, sans être néophyte pour autant. La Fleuryssoise de 22 ans, double championne panaméricaine (2015, 2017), fréquente la sélection A depuis deux ans et demi. Elle a d’ailleurs joué les deux derniers France - Brésil, à l’automne dernier. Sa non-sélection pour le rendez-vous planétaire de décembre était due à une « fissure du plateau tibial », articule-t-elle dans un excellent français. En club, l’arrière droit ou meneuse de jeu a vite recouvré sa forme. Avant un petit coup de mou face à Besançon, le week-end dernier (2/5, défaite 23-29), elle avait ainsi marqué 14 buts sur les trois rencontres précédentes.
Les stats sont la face émergée de sa progression, suggère Christophe Cassan, son entraîneur dans le Loiret. Débarquée de Sao José Dos Campos, une métropole de l’état de Sao Paulo, « elle a énormément travaillé pour bien défendre. Cet été, les responsabilités qu’on lui a données au poste de demi-centre, avec Mélissa Agathe, font d’elle une très bonne alternative dans le jeu d’isolement. Elle fait des choses que peu de filles sont capables de faire. Dans les duels, dans sa capacité à se faufiler dans les espaces. C’est une joueuse originale », encore perfectible dans la « connaissance du jeu. Ca sera le chantier pour la fin de saison et la prochaine. »
Car Bruna De Paula restera Loirétaine jusqu’en 2020. « C’était une priorité de la prolonger », affirme le tacticien. « Le meilleur choix pour le moment, le mien », précise la compatriote de Caroline Dias Minto, l’autre arrière internationale brésilienne de Fleury. « Je ne voulais pas changer tout de suite. Pour une étrangère, c’est difficile de s’habituer. Maintenant, je commence à comprendre des choses. Je vais encore progresser à Fleury. J’aime bien la ville, les filles qui jouent avec moi. » Et celles qui joueront, on l’a compris…
Les Bleues voyagent dans le temps
Du point de vue des joueuses d'Olivier
Krumbholz, cette fin de semaine dans les Pyrénées-Atlantiques aura
valeur de tests. Celui de la popularité semble d'ores et déjà
gagné. Les salles bayonnaise (capacité : 3000 places) et paloise (le triple) s'annoncent pleines pour
célébrer Béatrice Edwige et ses copines, sacrées le 17 décembre
dernier à Hambourg. « J'ai envie d'être dans la célébration de
ce titre, avoue la pivot de Metz. C'est important de le fêter avec
notre public. Les gens viennent pour ça, et ça fait plaisir. »
Les Bleues n'en seront pas moins
exemptées d'un examen d'aptitudes. Leur capacité à consolider les acquis de la deuxième étoile sera scrutée, lors de cette
première balise vers le championnat d'Europe à domicile (29
novembre-16 décembre. « Il faut continuer d'avancer. Petit à
petit, sans brûler les étapes », préconise Edwige.
Toutes les reines du monde ne
seront pas au rendez-vous. Comme convenu, Jannéla Blonbou (Nice) a
été mise à disposition de la sélection juniors, championne d'Europe l'an passé et actuellement en stage préparatoire au Mondial des -20 ans.
Touchée au pied droit, l'arrière messine Orlane Kanor a quant à elle regagné la
Moselle, d'où le rappel de la Parisienne Tamara Horacek (avec de Paula, sur notre photo de tête), non
sélectionnée pour le dernier Mondial. Sur l'aile droite, enfin,
Amanda Kolczynski (Besançon) a été sollicitée afin de pallier une
possible défection de Blandine Dancette.