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LDC F : les Messines rêvent éveillées

Champion's League

dimanche 9 avril 2017 - © Laurent Hoppe

 6 min 35 de lecture

Ligue des Champions femmes (quarts de finale aller).
Le baptême de Metz dans le grand huit européen s'est déroulé presque comme dans un rêve. Ayant compté jusqu'à cinq buts d'avance dans le dernier quart d'heure, les championnes de France en ont finalement gardé un pour terrasser Györ (32-31). Une qualification pour le Final Four devient sérieusement envisageable. Mais le plus dur reste à venir : refaire le coup le week-end prochain, en Hongrie.

Des surprises étaient promises, en marge du premier quart du hand féminin français au troisième millénaire. Il y en eut deux pour le prix d'une. La première victoire de Metz sur Györ, après six échecs en dix ans, précédée de la divulgation du slogan officiel de cette épopée de Ligue des Champions. « Avant, on baissait le regard. Maintenant, on les regarde dans les yeux », asséna le président lorrain, Thierry Weizman, en zone mixte. Punchline imparable, inspirée de faits avérés. Après Podgorica en novembre, Skopje en mars, un troisième cador européen déchante aux Arènes. Remarquable et rare : l'opulent club hongrois n'avait perdu qu'une fois en C1 cette saison (face à Midtjylland, dans un match de fin de premier tour dénué d'enjeu), une autre fois en Championnat (pour dix-huit succès domestiques). La finale de la Coupe nationale, dimanche dernier, cédée à Ferencvaros aux penaltys, relevant du cas particulier.

Battre la crème de la crème du Vieux continent, sur un match sec, a valeur de... demi-exploit. Parce que les championnes de France en titre sont évidemment à mi-chemin du Final Four de Budapest. Parce qu'il y aura un match retour à jouer, dans six jours, dans l'ouest de la Hongrie. Dans une enceinte potentiellement plus incandescente, plus assourdissante que put être la leur pour marquer l'événement. A Györ, « les supporters sont des malades », sait Ana Gros, qui fit leur connaissance de 2010 à 2012.

Toujours est-il, à la « mi-temps », que le collectif d'Emmanuel Mayonnade s'y pointera avec un viatique minimal, fragile. Ce but d'avance arraché, toute seule comme une grande, par Gros, sur la dernière possession mosellane (32-31). C'est peu. Mais remis dans son contexte, c'est déjà beaucoup. « On peut être contentes d'avoir gagné chez nous, considère l'arrière droit slovène aux 10 buts et 6 passes. Mais on a quand même des regrets. On avait cinq buts d'avance... »

Flash-back à la 49e minute. Sur une diagonale des fous, une relance au cordeau de Laura Glauser vers Camille Aoustin, dans le coin opposé et le timing parfait, Metz tenait son plus gros écart de la partie (28-23). L'apogée d'un temps fort dans lequel tout devenait possible. Y compris un but d'Orlane Kanor, l'arrière guadeloupéenne (19 ans) du centre de formation (25-21, 46e). « Habituellement, je ne tire pas en appui. Là, c'est venu, j'ai tiré. C'est super », rayonna-t-elle devant les micros.

Mais avec Györ, ses artistes à tous les postes, défense absolue de se croire arrivé. Démonstration avec le 4-0 ayant ramené tout un chacun à la raison (29-28, 55'). «C'était vraiment dur, reprend Ana Gros. On a dû se battre jusqu'au bout. » Avec le cœur, les dernières réserves énergétiques, des corps recyclés en boucliers. Comme en première mi-temps, lorsque les Jaune et Bleu annulèrent des balles de break magyares (8-6, 16' puis 13-15, 26e). En faisant aussi preuve de résilience immédiate, telle Béatrice Edwige. Sa tentative de tir en cage vide (58e), pas franchement l'idée du siècle, aurait pu impacter négativement le résultat. En retour de bâton, il n'y eut qu'un tir par en dessous de Nora Mork (30-30). Derrière, par ordre chronologique, Zaadi marqua en pivot (31-30), Glauser encaissa un dixième but de Mörk (31-31) mais effleura une tentative de Görbicz auparavant, Gros décocha « une flèche qui nous fait du bien », métaphore d'Edwige.

Ailly Luciano, interrogée par nos soins avant-match, était dans le vrai. « Györ n'est pas infaillible », soutenait la compatriote néerlandaise d'Yvette Broch (3/3) et Cornelia Groot (3 buts, 7 assists). Il est vulnérable, plus sûr de rien face à ces effrontées en jupette. « On n'a peur de personne, lance Ana Gros. Je pense qu'on peut faire un match comme ça à Györ. » Béa Edwige n'est pas contre. « On ne doute pas. On est un collectif fort, on connaît nos armes, on s'en sert. » La pivot-défenseure se contente volontiers d'aborder le second round sans trop de marge. «Avec cinq buts d'avance, nous connaissant on aurait pu partir la fleur au fusil (elle chantonne). Là, le +1 nous met en alerte. Elles ont quand même mis trente buts chez nous. Il faudra scorer, scorer là-bas. » L'histoire, avec un grand H, sera à ce prix.

METZ – GYÖR (HON) : 32-31 (16-16)
Environ 5000 spectateurs. Arbitres : MM. Pandzic et Mosorinski (SER).

METZ
Gardiennes : Glauser (10/40 arrêts en 30', dont 1/4 penaltys) puis Rajcic (0/1 penalty en 1').
Buteuses : Aoustin 5/7 ; Gros 10/13 (3/3 penaltys) ; Luciano 3/5 ; Pop-Lazic 4/6 ; Smits 3/6 ; Zaadi (capitaine) 4/6 ; puis Burlet ; Edwige ; Horacek 0/1 ; O. Kanor 1/1 ; Maubon 2/2. Non utilisées : N'Diaye, Nocandy.
2 minutes : Smits (7'), Luciano (12'), Horacek (25'), Edwige (26'), Pop-Lazic (52'). 27 passes décisives (Smits et Zaadi 7). 4 interceptions. 10 pertes de balle (Zaadi 3). Réussite au tir : 68 %.
Entraîneur : E. Mayonnade.

GYÖR
Gardiennes : Grimsbo (9/33 arrêts en 45', dont 0/1 penalty) puis Kiss (2/10 arrêts en 15', dont 0/2 penaltys).
Buteuses : Amorim 2/7 ; Bodi 3/4 ; Görbicz 3/7 (0/1 penalty) ; Groot 3/5 ; N. Mörk 10/14 (4/4 penalty) ; Tomori 4/7 ; puis Broch 3/3 ; El Ghaoui 1/2 ; Knedlikova 1/2 ; Puhalak 1/2. Non utilisées : Harsfalvi ; Pal.
2 minutes : Groot (37' et 56'). 1 interception. 13 pertes de balle (Amorim et Tomori 3). Réussite au tir : 58 %.
Entraîneur : A. Martin.
Evolution du score : 2-2 (5') ; 5-6 (10') ; 7-9 (15') ; 12-11 (21') ; 13-15 (26') ; 21-19 (35') ; 23-20 (42') ; 28-23 (49') ; 28-27 (53') ; 30-30 (58').

Camille Aoustin : « On n'a pas encore triomphé »

Pétillante dans la première demi-heure, audacieuse, l'ailière gauche messine (5 buts) reste sur ses gardes dans l'optique du match retour. Elle avance quelques pistes pour valider la qualification.

"A l'issue de la rencontre, vous et vos partenaires aviez le triomphe modeste...
Il n'y a pas de triomphe parce qu'on n'a pas encore triomphé ! On a gagné le match aller, fait la première partie du job. +1, c'est bien, mais c'est loin d'être fait.

Faut-il pour autant minimiser ce nouveau succès à domicile sur un grand d'Europe ?
Györ n'est pas imbattable, même chez lui. On s'attend à une ambiance surchauffée en Hongrie. On sait que si on veut les éliminer, il faudra refaire le même match, voire plus.

Pour y parvenir, faudra-t-il y aller au culot, comme ce que vous avez proposé dans ce match aller ?
Il faut en avoir, bien sûr, mais ça ne suffira pas. Il faudra du combat, de l'intensité. Ce sont les règles principales. Tactiquement, il faudra être bien en place, essayer de les gêner un maximum, respecter notre plan de jeu. Derrière, il faudra mettre un peu de folie. Il faut absolument réunir ces trois choses pour essayer de s'imposer à ce niveau-là.

Aurait-il été plus confortable de posséder cinq buts d'avance au lieu d'un ?
Pensez-vous que je vais répondre non ? Bien sûr, on aurait préféré avoir le maximum d'écart possible. C'est comme ça. Un but, ce n'est rien. Il faudra refaire une grosse performance. On a une semaine pour se préparer à gagner."

LDC F : les Messines rêvent éveillées 

Champion's League

dimanche 9 avril 2017 - © Laurent Hoppe

 6 min 35 de lecture

Ligue des Champions femmes (quarts de finale aller).
Le baptême de Metz dans le grand huit européen s'est déroulé presque comme dans un rêve. Ayant compté jusqu'à cinq buts d'avance dans le dernier quart d'heure, les championnes de France en ont finalement gardé un pour terrasser Györ (32-31). Une qualification pour le Final Four devient sérieusement envisageable. Mais le plus dur reste à venir : refaire le coup le week-end prochain, en Hongrie.

Des surprises étaient promises, en marge du premier quart du hand féminin français au troisième millénaire. Il y en eut deux pour le prix d'une. La première victoire de Metz sur Györ, après six échecs en dix ans, précédée de la divulgation du slogan officiel de cette épopée de Ligue des Champions. « Avant, on baissait le regard. Maintenant, on les regarde dans les yeux », asséna le président lorrain, Thierry Weizman, en zone mixte. Punchline imparable, inspirée de faits avérés. Après Podgorica en novembre, Skopje en mars, un troisième cador européen déchante aux Arènes. Remarquable et rare : l'opulent club hongrois n'avait perdu qu'une fois en C1 cette saison (face à Midtjylland, dans un match de fin de premier tour dénué d'enjeu), une autre fois en Championnat (pour dix-huit succès domestiques). La finale de la Coupe nationale, dimanche dernier, cédée à Ferencvaros aux penaltys, relevant du cas particulier.

Battre la crème de la crème du Vieux continent, sur un match sec, a valeur de... demi-exploit. Parce que les championnes de France en titre sont évidemment à mi-chemin du Final Four de Budapest. Parce qu'il y aura un match retour à jouer, dans six jours, dans l'ouest de la Hongrie. Dans une enceinte potentiellement plus incandescente, plus assourdissante que put être la leur pour marquer l'événement. A Györ, « les supporters sont des malades », sait Ana Gros, qui fit leur connaissance de 2010 à 2012.

Toujours est-il, à la « mi-temps », que le collectif d'Emmanuel Mayonnade s'y pointera avec un viatique minimal, fragile. Ce but d'avance arraché, toute seule comme une grande, par Gros, sur la dernière possession mosellane (32-31). C'est peu. Mais remis dans son contexte, c'est déjà beaucoup. « On peut être contentes d'avoir gagné chez nous, considère l'arrière droit slovène aux 10 buts et 6 passes. Mais on a quand même des regrets. On avait cinq buts d'avance... »

Flash-back à la 49e minute. Sur une diagonale des fous, une relance au cordeau de Laura Glauser vers Camille Aoustin, dans le coin opposé et le timing parfait, Metz tenait son plus gros écart de la partie (28-23). L'apogée d'un temps fort dans lequel tout devenait possible. Y compris un but d'Orlane Kanor, l'arrière guadeloupéenne (19 ans) du centre de formation (25-21, 46e). « Habituellement, je ne tire pas en appui. Là, c'est venu, j'ai tiré. C'est super », rayonna-t-elle devant les micros.

Mais avec Györ, ses artistes à tous les postes, défense absolue de se croire arrivé. Démonstration avec le 4-0 ayant ramené tout un chacun à la raison (29-28, 55'). «C'était vraiment dur, reprend Ana Gros. On a dû se battre jusqu'au bout. » Avec le cœur, les dernières réserves énergétiques, des corps recyclés en boucliers. Comme en première mi-temps, lorsque les Jaune et Bleu annulèrent des balles de break magyares (8-6, 16' puis 13-15, 26e). En faisant aussi preuve de résilience immédiate, telle Béatrice Edwige. Sa tentative de tir en cage vide (58e), pas franchement l'idée du siècle, aurait pu impacter négativement le résultat. En retour de bâton, il n'y eut qu'un tir par en dessous de Nora Mork (30-30). Derrière, par ordre chronologique, Zaadi marqua en pivot (31-30), Glauser encaissa un dixième but de Mörk (31-31) mais effleura une tentative de Görbicz auparavant, Gros décocha « une flèche qui nous fait du bien », métaphore d'Edwige.

Ailly Luciano, interrogée par nos soins avant-match, était dans le vrai. « Györ n'est pas infaillible », soutenait la compatriote néerlandaise d'Yvette Broch (3/3) et Cornelia Groot (3 buts, 7 assists). Il est vulnérable, plus sûr de rien face à ces effrontées en jupette. « On n'a peur de personne, lance Ana Gros. Je pense qu'on peut faire un match comme ça à Györ. » Béa Edwige n'est pas contre. « On ne doute pas. On est un collectif fort, on connaît nos armes, on s'en sert. » La pivot-défenseure se contente volontiers d'aborder le second round sans trop de marge. «Avec cinq buts d'avance, nous connaissant on aurait pu partir la fleur au fusil (elle chantonne). Là, le +1 nous met en alerte. Elles ont quand même mis trente buts chez nous. Il faudra scorer, scorer là-bas. » L'histoire, avec un grand H, sera à ce prix.

METZ – GYÖR (HON) : 32-31 (16-16)
Environ 5000 spectateurs. Arbitres : MM. Pandzic et Mosorinski (SER).

METZ
Gardiennes : Glauser (10/40 arrêts en 30', dont 1/4 penaltys) puis Rajcic (0/1 penalty en 1').
Buteuses : Aoustin 5/7 ; Gros 10/13 (3/3 penaltys) ; Luciano 3/5 ; Pop-Lazic 4/6 ; Smits 3/6 ; Zaadi (capitaine) 4/6 ; puis Burlet ; Edwige ; Horacek 0/1 ; O. Kanor 1/1 ; Maubon 2/2. Non utilisées : N'Diaye, Nocandy.
2 minutes : Smits (7'), Luciano (12'), Horacek (25'), Edwige (26'), Pop-Lazic (52'). 27 passes décisives (Smits et Zaadi 7). 4 interceptions. 10 pertes de balle (Zaadi 3). Réussite au tir : 68 %.
Entraîneur : E. Mayonnade.

GYÖR
Gardiennes : Grimsbo (9/33 arrêts en 45', dont 0/1 penalty) puis Kiss (2/10 arrêts en 15', dont 0/2 penaltys).
Buteuses : Amorim 2/7 ; Bodi 3/4 ; Görbicz 3/7 (0/1 penalty) ; Groot 3/5 ; N. Mörk 10/14 (4/4 penalty) ; Tomori 4/7 ; puis Broch 3/3 ; El Ghaoui 1/2 ; Knedlikova 1/2 ; Puhalak 1/2. Non utilisées : Harsfalvi ; Pal.
2 minutes : Groot (37' et 56'). 1 interception. 13 pertes de balle (Amorim et Tomori 3). Réussite au tir : 58 %.
Entraîneur : A. Martin.
Evolution du score : 2-2 (5') ; 5-6 (10') ; 7-9 (15') ; 12-11 (21') ; 13-15 (26') ; 21-19 (35') ; 23-20 (42') ; 28-23 (49') ; 28-27 (53') ; 30-30 (58').

Camille Aoustin : « On n'a pas encore triomphé »

Pétillante dans la première demi-heure, audacieuse, l'ailière gauche messine (5 buts) reste sur ses gardes dans l'optique du match retour. Elle avance quelques pistes pour valider la qualification.

"A l'issue de la rencontre, vous et vos partenaires aviez le triomphe modeste...
Il n'y a pas de triomphe parce qu'on n'a pas encore triomphé ! On a gagné le match aller, fait la première partie du job. +1, c'est bien, mais c'est loin d'être fait.

Faut-il pour autant minimiser ce nouveau succès à domicile sur un grand d'Europe ?
Györ n'est pas imbattable, même chez lui. On s'attend à une ambiance surchauffée en Hongrie. On sait que si on veut les éliminer, il faudra refaire le même match, voire plus.

Pour y parvenir, faudra-t-il y aller au culot, comme ce que vous avez proposé dans ce match aller ?
Il faut en avoir, bien sûr, mais ça ne suffira pas. Il faudra du combat, de l'intensité. Ce sont les règles principales. Tactiquement, il faudra être bien en place, essayer de les gêner un maximum, respecter notre plan de jeu. Derrière, il faudra mettre un peu de folie. Il faut absolument réunir ces trois choses pour essayer de s'imposer à ce niveau-là.

Aurait-il été plus confortable de posséder cinq buts d'avance au lieu d'un ?
Pensez-vous que je vais répondre non ? Bien sûr, on aurait préféré avoir le maximum d'écart possible. C'est comme ça. Un but, ce n'est rien. Il faudra refaire une grosse performance. On a une semaine pour se préparer à gagner."

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Le match

 dimanche 9 avril 2017

Joueurs du match

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Eval : 30 | Buts : 10 | Pd : 0 | Int : 0
 Top Gardien
Eval : -1 | Arr Tot : 0 / 1 (0 %)