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JO M : Ils y sont !

Jeux Olympiques

vendredi 19 août 2016 - © François Dasriaux

 8 min 37 de lecture

Au courage et par la grâce d’un Daniel Narcisse énorme tout le match, les Bleus ont pris le meilleur sur une Allemagne qui lui aura donné plus que du fil à retordre. Pourtant dominateurs longtemps dans le match, les Français ont connu une panne offensive dans le dernier quart d’heure qui a permis à l’Allemagne de revenir à égalité avant que le sauveur arrive d’un tir croisé vainqueur et libérateur. Les Bleus joueront leur 3° finale olympique dimanche contre la Pologne ou le Danemark.


Daniel Narcisse sauveur des espoirs de triplé

Pourtant avant que le bras magique du Réunionnais ne délivre les Français, pendant 45 minutes, on a assisté à la démonstration du « rouleau compresseur » évoqué par Claude Onesta. L’entame de match était presque trop parfaite. Andreas Wolff ne faisait qu’aller chercher les ballons au fond de ses filets. L’attaque allemande perdait de sa superbe face au bloc français au point de se louper dans les buts vides ou d’envoyer un puit de pétrole monstrueux tout seul en pivot par Pekeler. Bref, côté stress, on sentait bien que la National Mannschaft était rattrapée par la pression d’une demi-finale olympique. Pendant ce temps, Daniel Narcisse faisait exploser tous les élastiques de l’équipement allemand. Valentin Porte trouvait la bonne option de tir à tout coup et la défense était plus qu’hermétique avec un Ludovic Fabrégas au centre en compagnie de Luka Karabatic qui lui finissait le boulot en pivot. Même le rusé Dadur Sigurdsson y perdait son handball… Il tentait déjà des coups tactiques, mais chaque but devait être arraché à une équipe de France bien en place. Le seul allemand à surnager dans tout cela… Un Uwe Gensheimer (photo ci-dessous) qui lui ne ratait rien. Il s’amusait même avec Thierry Omeyer, son futur coéquipier parisien, aux jets de 7 mètres avec quelques crimes de lèse-majesté Titi 1er. Cela ne suffisait pourtant pas aux Allemands pour recoller, même si l’entrée de Silvio Heinevetter allait un peu calmer la déferlante bleue, en arrivant à sortir quelques tirs bien chauds et qui auraient permis aux Bleus de tuer le match. Mais le 16-13 à la pause montrait quand même l’ultra-domination offensive des Bleus et on s’attendait à ce que le rouleau compresseur passe la surmultipliée en début de seconde période.


Uwe Genshiemer, le poison allemand

Et c’est ce qui allait se produire… Enfin pendant 15 minutes. Le premier quart d’heure de la seconde période va être encore plus douloureux pour les Allemands que la première mi-temps. Porte, Narcisse par deux fois, Guigou et Karabatic mettaient les Bleus dans un gros fauteuil bien confortable de leaders du match avec 7 buts d’avance et l’impression que cette Allemagne n’avait pas les armes pour se sortir de cette demi-finale. Wolff de retour dans les buts continuait sa cueillette dans ses filets et Thierry Omeyer calmait les quelques soubresauts que la Mannschaft avait encore. Mais la machine commençait tout doucement à coincer, aussi bien en attaque qu’en défense. Uwe Gensheimer était toujours intenable sur son aile, Julius Kuhn retrouvait comme par magie son bras du mois de janvier et collait quelques missiles longue portée dans les buts français. En face ça multipliait les pertes de balles, les erreurs, les mauvais choix pour finir par buter sur un Silvio Heinevetter entré dans les dix dernières minutes pour sauver ce que tout le monde pensait quand même « in sauvable ». Daniel Narcisse ne trouvait plus aussi facilement les espaces. Nikola Karabatic se faisait un peu découper en rondelle devant une paire arbitrale danoise très clémente sur ces coups-là. Valentin Porte prenait même très cher en allant défier les centraux allemands, ce qui valait 2 minutes mais pas de coups franc, dur à comprendre… Bref, la machine bleue était à l’arrêt et Silvio Heinevetter se lançait dans un show dont il a le secret. Alors petit à petit, l’Allemagne va grignoter, , 4, 3, 2, 1 puis égalité par Tobias Reichman à une minute de la fin du match. Et encore sans quelques arrêts de grande classe d’un Thierry Omeyer redevenu « Clutch » dans cette fin de rencontre, la fin aurait même été totalement en faveur des Allemands.

Mais il restait cette fameuse dernière minute ! Le temps de poser un temps mort que Claude Onesta avait gardé en réserve. De caler un dernier mouvement et de voir Daniel Narcisse venir crucifier tous les espoirs de l’Allemagne de s’offrir un doublé Euro – JO en claquant son 7° but, celui de la victoire et de la qualification pour la finale. Que ce soit face à la Pologne où le Danemark, la suite, et c'est le match de cette nuit nous le dira. On espère voir des Bleus en mode 45 premières minutes que celui des 15 dernières. Mais il était écrit aujourd’hui que les France – Allemagne se joueraient sur un coup de dé et qu’à chaque fois le 6 serait Bleu, Blanc et Rouge !

A Rio de Janeiro, Halle du futur
Vendredi 19 août à 20h30
Demi-finale
France - Allemagne : 29 - 28 (Mi-temps : 16-13)
Arbitres : MM HANSEN Mads et GJEDING Martin (Danemark)

Evolution du score : 4-2 5°, 7-4 10°, 10-6 15°, 13-9 20°, 15-11 25°, 16-13 MT - 19-14 35°, 22-16 40°, 25-20 45°, 26-23 50°, 27-26 55°, 29-28 FT


France - Allemagne 29-28
JO M 2016-2017, 19 Août 2016 (20h30), Tour 2 | Phase 1
FranceFrance
JoueursTcPeTtPdInBp2mnRgeButEva
D.NARCISSE7/100/07/1020200718
N.KARABATIC4/50/04/530210411
V.PORTE5/70/05/700100511
L.KARABATIC4/50/04/51021047
K.MAHÉ0/02/22/20000026
A.DI PANDA0/10/00/14011003
L.ABALO1/20/01/20101012
M.GUIGOU1/22/43/60000032
L.FABREGAS0/00/00/00000000
M.GREBILLE1/40/01/40000010
T.N'GUESSAN0/00/00/00000000
C.SORHAINDO1/20/01/21020010
Total24/384/628/4411110402860
GardiensAcApArrPdInBp2mnRgeButEva
T.OMEYER12/360/312/390000016
V.GERARD0/00/00/00000000
Total12/360/312/3911110402966
AllemagneAllemagne
JoueursTcPeTtPdInBp2mnRgeButEva
U.GENSHEIMER8/93/311/12010001134
J.KÜHN8/90/08/910100823
T.REICHMANN4/50/04/500000411
S.WEINHOLD1/40/01/43110016
M.STROBEL1/10/01/11000015
F.WIEDE0/10/00/13000005
P.DRUX2/50/02/51001023
S.FATH0/00/00/00000000
K.HAFNER1/20/01/2002001-2
F.LEMKE0/20/00/2000000-2
P.WIENCEK0/00/00/0111200-2
H.PEKELER0/40/00/4001200-10
Total25/423/328/451036502871
GardiensAcApArrPdInBp2mnRgeButEva
S.HEINEVETTER9/150/29/1710000014
A.WOLFF1/132/43/17000000-7
Total10/282/612/341136502878

Les réactions d'après-match...

Thierry Omeyer, gardien de l'équipe de France (déterminant face aux Allemands): "Ce groupe est vraiment exceptionnel. Chaque joueur donne le maximum pour l'équipe. On a montré dès le début que l'on voulait cette finale. On voulait mettre dès le début notre empreinte sur ce match et mettre le rythme en attaque et dans le duels. C'est ce que l'on a fait. Chacun s'est battu sur chaque ballon. Il fallait vraiment aller la chercher cette victoire, parce qu'en face c'était vraiment très costaud. On a fait le match qu'il fallait. La dimension physique et la dimension psychologique ont été importantes. Il fallait dès l'entame imprimer notre rythme, montrer une plus grosse force mentale aux Allemands qui étaient en confiance." 

Claude Onesta, sélectionneur de l'équipe de France "On a joué pendant 45 minutes un handball de rêve, mais on savait que mettre les champions d'Europe à 5 buts, ce n'était pas très naturel. On savait qu'à un certain moment ils allaient jouer à leur niveau. On n'a pas su enrayer ce début de remontée. Donc on a proposé une dramaturgie assez sympa."

Luka Karabatic, pivot de l'équipe de France: "On a la chance d'avoir des joueurs expérimentés et des jeunes qui sont vraiment à l'écoute. L'alchimie est bonne. On travaille depuis maintenant deux mois ensemble. On a fait une bonne préparation. Personne n'a fait semblant. On est préparé pour ce genre de situation. Avoir une médaille, c'est un soulagement. Mais on sait que l'on peut faire encore mieux. Quand on joue pour une médaille olympique, on va chercher des ressources encore plus loin qu'en temps normal. Des joueurs se servent de cela pour se surpasser. Je n'ai pas encore vécu de finale olympique. Mais les Jeux, c'est une expérience à part. Ce que l'on vit avec les autres sportifs, cela dépasse le cadre du handball. On est dans le sport universel. C'est un niveau au dessus encore d'un Mondial."

JO M : Ils y sont ! 

Jeux Olympiques

vendredi 19 août 2016 - © François Dasriaux

 8 min 37 de lecture

Au courage et par la grâce d’un Daniel Narcisse énorme tout le match, les Bleus ont pris le meilleur sur une Allemagne qui lui aura donné plus que du fil à retordre. Pourtant dominateurs longtemps dans le match, les Français ont connu une panne offensive dans le dernier quart d’heure qui a permis à l’Allemagne de revenir à égalité avant que le sauveur arrive d’un tir croisé vainqueur et libérateur. Les Bleus joueront leur 3° finale olympique dimanche contre la Pologne ou le Danemark.


Daniel Narcisse sauveur des espoirs de triplé

Pourtant avant que le bras magique du Réunionnais ne délivre les Français, pendant 45 minutes, on a assisté à la démonstration du « rouleau compresseur » évoqué par Claude Onesta. L’entame de match était presque trop parfaite. Andreas Wolff ne faisait qu’aller chercher les ballons au fond de ses filets. L’attaque allemande perdait de sa superbe face au bloc français au point de se louper dans les buts vides ou d’envoyer un puit de pétrole monstrueux tout seul en pivot par Pekeler. Bref, côté stress, on sentait bien que la National Mannschaft était rattrapée par la pression d’une demi-finale olympique. Pendant ce temps, Daniel Narcisse faisait exploser tous les élastiques de l’équipement allemand. Valentin Porte trouvait la bonne option de tir à tout coup et la défense était plus qu’hermétique avec un Ludovic Fabrégas au centre en compagnie de Luka Karabatic qui lui finissait le boulot en pivot. Même le rusé Dadur Sigurdsson y perdait son handball… Il tentait déjà des coups tactiques, mais chaque but devait être arraché à une équipe de France bien en place. Le seul allemand à surnager dans tout cela… Un Uwe Gensheimer (photo ci-dessous) qui lui ne ratait rien. Il s’amusait même avec Thierry Omeyer, son futur coéquipier parisien, aux jets de 7 mètres avec quelques crimes de lèse-majesté Titi 1er. Cela ne suffisait pourtant pas aux Allemands pour recoller, même si l’entrée de Silvio Heinevetter allait un peu calmer la déferlante bleue, en arrivant à sortir quelques tirs bien chauds et qui auraient permis aux Bleus de tuer le match. Mais le 16-13 à la pause montrait quand même l’ultra-domination offensive des Bleus et on s’attendait à ce que le rouleau compresseur passe la surmultipliée en début de seconde période.


Uwe Genshiemer, le poison allemand

Et c’est ce qui allait se produire… Enfin pendant 15 minutes. Le premier quart d’heure de la seconde période va être encore plus douloureux pour les Allemands que la première mi-temps. Porte, Narcisse par deux fois, Guigou et Karabatic mettaient les Bleus dans un gros fauteuil bien confortable de leaders du match avec 7 buts d’avance et l’impression que cette Allemagne n’avait pas les armes pour se sortir de cette demi-finale. Wolff de retour dans les buts continuait sa cueillette dans ses filets et Thierry Omeyer calmait les quelques soubresauts que la Mannschaft avait encore. Mais la machine commençait tout doucement à coincer, aussi bien en attaque qu’en défense. Uwe Gensheimer était toujours intenable sur son aile, Julius Kuhn retrouvait comme par magie son bras du mois de janvier et collait quelques missiles longue portée dans les buts français. En face ça multipliait les pertes de balles, les erreurs, les mauvais choix pour finir par buter sur un Silvio Heinevetter entré dans les dix dernières minutes pour sauver ce que tout le monde pensait quand même « in sauvable ». Daniel Narcisse ne trouvait plus aussi facilement les espaces. Nikola Karabatic se faisait un peu découper en rondelle devant une paire arbitrale danoise très clémente sur ces coups-là. Valentin Porte prenait même très cher en allant défier les centraux allemands, ce qui valait 2 minutes mais pas de coups franc, dur à comprendre… Bref, la machine bleue était à l’arrêt et Silvio Heinevetter se lançait dans un show dont il a le secret. Alors petit à petit, l’Allemagne va grignoter, , 4, 3, 2, 1 puis égalité par Tobias Reichman à une minute de la fin du match. Et encore sans quelques arrêts de grande classe d’un Thierry Omeyer redevenu « Clutch » dans cette fin de rencontre, la fin aurait même été totalement en faveur des Allemands.

Mais il restait cette fameuse dernière minute ! Le temps de poser un temps mort que Claude Onesta avait gardé en réserve. De caler un dernier mouvement et de voir Daniel Narcisse venir crucifier tous les espoirs de l’Allemagne de s’offrir un doublé Euro – JO en claquant son 7° but, celui de la victoire et de la qualification pour la finale. Que ce soit face à la Pologne où le Danemark, la suite, et c'est le match de cette nuit nous le dira. On espère voir des Bleus en mode 45 premières minutes que celui des 15 dernières. Mais il était écrit aujourd’hui que les France – Allemagne se joueraient sur un coup de dé et qu’à chaque fois le 6 serait Bleu, Blanc et Rouge !

A Rio de Janeiro, Halle du futur
Vendredi 19 août à 20h30
Demi-finale
France - Allemagne : 29 - 28 (Mi-temps : 16-13)
Arbitres : MM HANSEN Mads et GJEDING Martin (Danemark)

Evolution du score : 4-2 5°, 7-4 10°, 10-6 15°, 13-9 20°, 15-11 25°, 16-13 MT - 19-14 35°, 22-16 40°, 25-20 45°, 26-23 50°, 27-26 55°, 29-28 FT


France - Allemagne 29-28
JO M 2016-2017, 19 Août 2016 (20h30), Tour 2 | Phase 1
FranceFrance
JoueursTcPeTtPdInBp2mnRgeButEva
D.NARCISSE7/100/07/1020200718
N.KARABATIC4/50/04/530210411
V.PORTE5/70/05/700100511
L.KARABATIC4/50/04/51021047
K.MAHÉ0/02/22/20000026
A.DI PANDA0/10/00/14011003
L.ABALO1/20/01/20101012
M.GUIGOU1/22/43/60000032
L.FABREGAS0/00/00/00000000
M.GREBILLE1/40/01/40000010
T.N'GUESSAN0/00/00/00000000
C.SORHAINDO1/20/01/21020010
Total24/384/628/4411110402860
GardiensAcApArrPdInBp2mnRgeButEva
T.OMEYER12/360/312/390000016
V.GERARD0/00/00/00000000
Total12/360/312/3911110402966
AllemagneAllemagne
JoueursTcPeTtPdInBp2mnRgeButEva
U.GENSHEIMER8/93/311/12010001134
J.KÜHN8/90/08/910100823
T.REICHMANN4/50/04/500000411
S.WEINHOLD1/40/01/43110016
M.STROBEL1/10/01/11000015
F.WIEDE0/10/00/13000005
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S.FATH0/00/00/00000000
K.HAFNER1/20/01/2002001-2
F.LEMKE0/20/00/2000000-2
P.WIENCEK0/00/00/0111200-2
H.PEKELER0/40/00/4001200-10
Total25/423/328/451036502871
GardiensAcApArrPdInBp2mnRgeButEva
S.HEINEVETTER9/150/29/1710000014
A.WOLFF1/132/43/17000000-7
Total10/282/612/341136502878

Les réactions d'après-match...

Thierry Omeyer, gardien de l'équipe de France (déterminant face aux Allemands): "Ce groupe est vraiment exceptionnel. Chaque joueur donne le maximum pour l'équipe. On a montré dès le début que l'on voulait cette finale. On voulait mettre dès le début notre empreinte sur ce match et mettre le rythme en attaque et dans le duels. C'est ce que l'on a fait. Chacun s'est battu sur chaque ballon. Il fallait vraiment aller la chercher cette victoire, parce qu'en face c'était vraiment très costaud. On a fait le match qu'il fallait. La dimension physique et la dimension psychologique ont été importantes. Il fallait dès l'entame imprimer notre rythme, montrer une plus grosse force mentale aux Allemands qui étaient en confiance." 

Claude Onesta, sélectionneur de l'équipe de France "On a joué pendant 45 minutes un handball de rêve, mais on savait que mettre les champions d'Europe à 5 buts, ce n'était pas très naturel. On savait qu'à un certain moment ils allaient jouer à leur niveau. On n'a pas su enrayer ce début de remontée. Donc on a proposé une dramaturgie assez sympa."

Luka Karabatic, pivot de l'équipe de France: "On a la chance d'avoir des joueurs expérimentés et des jeunes qui sont vraiment à l'écoute. L'alchimie est bonne. On travaille depuis maintenant deux mois ensemble. On a fait une bonne préparation. Personne n'a fait semblant. On est préparé pour ce genre de situation. Avoir une médaille, c'est un soulagement. Mais on sait que l'on peut faire encore mieux. Quand on joue pour une médaille olympique, on va chercher des ressources encore plus loin qu'en temps normal. Des joueurs se servent de cela pour se surpasser. Je n'ai pas encore vécu de finale olympique. Mais les Jeux, c'est une expérience à part. Ce que l'on vit avec les autres sportifs, cela dépasse le cadre du handball. On est dans le sport universel. C'est un niveau au dessus encore d'un Mondial."

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